Les Bois Ambrés
Écouter le podcast de La Parfumerie sur les Bois Ambrés :
État des lieux de leur présence en 2023
Saison 4 – Épisode 28
Une présentation dépitée : Fun (en Mouchoir de Monsieur de Guerlain), Zaïd (qui porte Chêne de Serge Lutens), La Panthère (en Eau Noire de Dior), Le Zen (en Musc Tonkin de Parfum d’Empire) et L’Ancien (en Aimez-moi comme je suis de Caron) discutent de la présence grandissante des bois ambrés dans nos parfums, de ce que représente le phénomène.
Par L’Ancien.
Donnez de la force à vos gars ! Il nous a fallu 17 espressos pour préparer cet épisode !
5 minutes de parfum
Les bois ambrés sont des matières de synthèse qui se sont fait connaitre avec l’Iso E Super ou le Cashmeran, ou plus tard avec le Cedramber. À la base de belles matières à rajouter sur la palette des parfumeurs, donnant des possibilités pour les notes de fond, pousser un peu l’envergure, la profondeur des compositions, etc. Le champ des possibles étant difficilement quantifiable, ces matières ont été utilisées sous de nombreuses formes.
Avec l’explosion du Mainstream, des blockbusters masculins tels que Bleu, puis Sauvage, leur utilisation a changé pour s’installer en tant que notes de premier plan. Leur volume s’est vu exploser les décibels, hurlant en désintégrant les autres notes pour ne laisser la parole à personne.
Les bois ambrés se sont installés en servant de gage de qualité, de part leur tenue, aux parfums les plus chers pour séduire une masse ignorante de l’olfaction. Avec une équation sortie de nul part : plus ça tient, plus c’est de la qualité. Un calcul qui sert bien les maisons malhonnêtes puisqu’au contraire, ces bois ambrés ne valent pas grand chose au kilogramme à comparer avec des matières premières sérieuses. On se retrouve désormais avec des jus qui sont du parfum pendant cinq minutes, avant de ne laisser place qu’à un récital électrique interminable.
Banane olfactive
On est donc face à une problématique qui relève de la déontologie, de la sincérité, et surtout de la culture. Des marques qui surfent sur l’ignorance d’une clientèle qui ne saisit pas un traitre mot de l’olfaction. On utilise les codes d’une masse qui a dû se frayer un chemin sans compréhension, on parle de sillage et tenue, en lui fournissant ce qu’elle veut pour qu’elle valide.
Bois Ambrés Anonymes
En suivant la tendance, de nombreuses marques se laissent aller à produire des parfums gueulards. Elles répondent à une demande grandissante qui suit logiquement un public voué au mimétisme social. Des parfumeurs respectés, comme peuvent l’être Maurice Roucel, pour ne citer que lui bien entendu, se laisse convaincre.
Uncut Gem de Frédéric Malle est donc un exemple de cette parfumerie de niche qui ne connait plus la honte. Qui arrive à faire pire que certaines ignominies du mainstream, dans la lignée d’une Pop niche qui réussit à faire du bif et dire aux autres : « faites de l’art, on fait des dollars » ! Ceux qui étaient vierges de reproches ont désormais les deux pieds dedans.
La différence identique
Comme le dit très bien Fun dans cet épisode, on en est venu dans cette société à porter un parfum non pas parce qu’il nous plait, mais parce qu’il est établi qu’il plait à la société dans laquelle on évolue. On distribue donc des codes sociaux avec lesquels tout le monde finit par se ressembler. Un peu comme ces mouvements qui se différenciaient par leur style vestimentaire dont les individus ont fini par devenir des sosies les uns des autres.
C’est un symptôme sociétal, l’émotion personnelle est désormais remplacée par l’attention sociale :
« respirez donc ce que je représente, ce que veux être, ce que je crois être… »
Aujourd’hui les substances utilisées dans la plupart des parfums qu’on classe entre nous comme « bois ambrés » ne dépassent pas dix matières différentes. Tout le monde sent donc la même chose, seule l’étiquette et la marque du parfum font offices de différences effectives.
Violence olfactive
Les bois ambrés représentent une violence à laquelle on n’était pas habitué. On peut en débattre longtemps, mais elle semble faire suite à la violence télévisuelle, puis celle musicale. S’habituer aux bois ambrés, c’est accepter une forme de violence olfactive.
Vivre avec et se taire ?
En tant que critiques parfum on n’a pas d’autre choix que d’en parler. On passe notre temps à décortiquer les parfums que l’on sent, on présente au public ce qu’on y trouve. Beaucoup de gens ne sentent pas les bois ambrés présents dans les fragrances qu’ils approchent, non coutumiers de ce type d’odeurs.
On en est à se sentir coupables lorsqu’on fait prendre conscience de leur présence dans leurs parfums préférés. Car, comme nous, une fois le nez dessus on en vient à détester les références qu’on aimait avant.
On parle ici de parfum, mais les bois ambrés apparaissent partout. Tout ce qui rejoint « l’odeur » est touché. Notre cher Fun me disait il y a peu qu’ils étaient apparus dans les chambres d’hôtel où il avait l’habitude de faire escale. Le quotidien qui était façonné parfois par des pratiques simples pour parfumer notre environnement s’en retrouve à son tour dénaturé.
On en est à parfois se demander si le problème ne vient pas de nous, si l’on n’est pas devenu paranos ? On les sent partout, alors qu’en réalité on ne les traque pas, on tombe dessus, surpris à chaque fois au beau milieu d’une composition qui partait bien. Comme un Golden Dallah de Xerjoff, qui balance quinze minutes de beauté avant de sombrer dans une merde tonitruante. De quoi convaincre ceux qui n’ont besoin que de quelques secondes pour être poussés en caisse !
Les bois ambrés et la Niche
La parfumerie de Niche sensée proposer une parfumerie purifiée des tendances et des études de marché polluantes est devenue un dépotoir. On a déjà parlé de Frédéric Malle, mais de nombreuses marques répondent à l’appel des sirènes. De Serge Lutens au Galion, à Arquiste… que répondre ?
La tendance tire vers elle, tout naturellement. La Niche glisse doucement dans le magma en cédant à la tentation. Poussée par un grand groupe ou pas, l’argent intéresse tout le monde.
Quand certains se servent des bois ambrés avec technique et justesse on profite de belles créations, tel Corsica Furiosa de Parfum d’Empire ou Hermann à mes côtés me paraissait une ombre d’État Libre d’Orange. Des compositions maitrisées où ces bois sont à leur place.
Des génériques avec un « 0 » en plus
Côté Pop Niche on ne leur apprendra pas à faire de la merde, il y a un savoir-faire en matières fécales que le mainstream ne maitrise pas. Certaines marques d’envahisseurs ont compris le biz et ont simplement ajouté un « 0 » derrière les prix qu’ils pratiquaient dans la rue lorsqu’ils débitaient des génériques, calmement.
Les marques de générique qui passent donc leur vie à copier les jus pour les proposer à prix discount, sont un exemple qui nous permet de comprendre l’importance des bois ambrés.
Le processus de produire des parfums ressemblants trouve toute sa logique puisque les bois ambrés permettent une grosse tenue, mais surtout un ADN quasi identique à moindre coût. Les bois ambrés présents dans les formules des blockbusters permettent un rappel de l’odeur concurrente.
Oud et bois ambrés
Au Moyen-Orient les maisons locales ont une problématique due au climat. Le Oud y est parfaitement adapté puisque son expression, sa diffusion, sa puissance répond à une demande très logique.
Les parfums venus d’occident n’ont que peu de projection dans ces régions, de même qu’en Afrique ou en Asie. Porter un Iris Silver Mist de Serge Lutens ne mène pas à grand chose comparé à sa diffusion en Europe. Les maisons se retrouvent ainsi devant la nécessité de produire des parfums plus concentrés, plus puissants. Les bois ambrés sont donc une alternative peu coûteuse évidente qui s’offre à elles.
D’un autre côté, le manque de culture, en Occident et en Orient, fait penser à la clientèle que la puissance n’est autre que celle d’un Oud, loin d’imaginer qu’il ne s’agit que d’une matière synthétique peu onéreuse.
La culture, toujours…
L’absence de culture, peu importe le domaine, entraine ce genre de situation. Ne rien connaitre en parfumerie permet aux marques de vendre tout et n’importe quoi. De fourguer de la merde dans du papier brillant et en faire les éloges les plus exagérées. Non, la tenue n’est pas signe de qualité, loin de là. La puissance non plus. Jeanne Doré et Jessica Mignot en parlaient très bien sur le site de Nez, on vous invite à consulter l’article. Apprenez donc à les reconnaitre et faites le tri dans votre placard, un coup de balaie s’impose.
5 minutes de parfum
Les bois ambrés sont des matières de synthèse qui se sont fait connaitre avec l’Iso E Super ou le Cashmeran, ou plus tard avec le Cedramber. À la base de belles matières à rajouter sur la palette des parfumeurs, donnant des possibilités pour les notes de fond, pousser un peu l’envergure, la profondeur des compositions, etc. Le champ des possibles étant difficilement quantifiable, ces matières ont été utilisées sous de nombreuses formes.
Avec l’explosion du Mainstream, des blockbusters masculins tels que Bleu, puis Sauvage, leur utilisation a changé pour s’installer en tant que notes de premier plan. Leur volume s’est vu exploser les décibels, hurlant en désintégrant les autres notes pour ne laisser la parole à personne.
Les bois ambrés se sont installés en servant de gage de qualité, de part leur tenue, aux parfums les plus chers pour séduire une masse ignorante de l’olfaction. Avec une équation sortie de nul part : plus ça tient, plus c’est de la qualité. Un calcul qui sert bien les maisons malhonnêtes puisqu’au contraire, ces bois ambrés ne valent pas grand chose au kilogramme à comparer avec des matières premières sérieuses. On se retrouve désormais avec des jus qui sont du parfum pendant cinq minutes, avant de ne laisser place qu’à un récital électrique interminable.
Banane olfactive
On est donc face à une problématique qui relève de la déontologie, de la sincérité, et surtout de la culture. Des marques qui surfent sur l’ignorance d’une clientèle qui ne saisit pas un traitre mot de l’olfaction. On utilise les codes d’une masse qui a dû se frayer un chemin sans compréhension, on parle de sillage et tenue, en lui fournissant ce qu’elle veut pour qu’elle valide.
Bois Ambrés Anonymes
En suivant la tendance, de nombreuses marques se laissent aller à produire des parfums gueulards. Elles répondent à une demande grandissante qui suit logiquement un public voué au mimétisme social. Des parfumeurs respectés, comme peuvent l’être Maurice Roucel, pour ne citer que lui bien entendu, se laisse convaincre.
Uncut Gem de Frédéric Malle est donc un exemple de cette parfumerie de niche qui ne connait plus la honte. Qui arrive à faire pire que certaines ignominies du mainstream, dans la lignée d’une Pop niche qui réussit à faire du bif et dire aux autres : « faites de l’art, on fait des dollars » ! Ceux qui étaient vierges de reproches ont désormais les deux pieds dedans.
La différence identique
Comme le dit très bien Fun dans cet épisode, on en est venu dans cette société à porter un parfum non pas parce qu’il nous plait, mais parce qu’il est établi qu’il plait à la société dans laquelle on évolue. On distribue donc des codes sociaux avec lesquels tout le monde finit par se ressembler. Un peu comme ces mouvements qui se différenciaient par leur style vestimentaire dont les individus ont fini par devenir des sosies les uns des autres.
C’est un symptôme sociétal, l’émotion personnelle est désormais remplacée par l’attention sociale :
« respirez donc ce que je représente, ce que veux être, ce que je crois être… »
Aujourd’hui les substances utilisées dans la plupart des parfums qu’on classe entre nous comme « bois ambrés » ne dépassent pas dix matières différentes. Tout le monde sent donc la même chose, seule l’étiquette et la marque du parfum font offices de différences effectives.
Violence olfactive
Les bois ambrés représentent une violence à laquelle on n’était pas habitué. On peut en débattre longtemps, mais elle semble faire suite à la violence télévisuelle, puis celle musicale. S’habituer aux bois ambrés, c’est accepter une forme de violence olfactive.
Vivre avec et se taire ?
En tant que critiques parfum on n’a pas d’autre choix que d’en parler. On passe notre temps à décortiquer les parfums que l’on sent, on présente au public ce qu’on y trouve. Beaucoup de gens ne sentent pas les bois ambrés présents dans les fragrances qu’ils approchent, non coutumiers de ce type d’odeurs.
On en est à se sentir coupables lorsqu’on fait prendre conscience de leur présence dans leurs parfums préférés. Car, comme nous, une fois le nez dessus on en vient à détester les références qu’on aimait avant.
On parle ici de parfum, mais les bois ambrés apparaissent partout. Tout ce qui rejoint « l’odeur » est touché. Notre cher Fun me disait il y a peu qu’ils étaient apparus dans les chambres d’hôtel où il avait l’habitude de faire escale. Le quotidien qui était façonné parfois par des pratiques simples pour parfumer notre environnement s’en retrouve à son tour dénaturé.
On en est à parfois se demander si le problème ne vient pas de nous, si l’on n’est pas devenu paranos ? On les sent partout, alors qu’en réalité on ne les traque pas, on tombe dessus, surpris à chaque fois au beau milieu d’une composition qui partait bien. Comme un Golden Dallah de Xerjoff, qui balance quinze minutes de beauté avant de sombrer dans une merde tonitruante. De quoi convaincre ceux qui n’ont besoin que de quelques secondes pour être poussés en caisse !
Les bois ambrés et la Niche
La parfumerie de Niche sensée proposer une parfumerie purifiée des tendances et des études de marché polluantes est devenue un dépotoir. On a déjà parlé de Frédéric Malle, mais de nombreuses marques répondent à l’appel des sirènes. De Serge Lutens au Galion, à Arquiste… que répondre ?
La tendance tire vers elle, tout naturellement. La Niche glisse doucement dans le magma en cédant à la tentation. Poussée par un grand groupe ou pas, l’argent intéresse tout le monde.
Quand certains se servent des bois ambrés avec technique et justesse on profite de belles créations, tel Corsica Furiosa de Parfum d’Empire ou Hermann à mes côtés me paraissait une ombre d’État Libre d’Orange. Des compositions maitrisées où ces bois sont à leur place.
Des génériques avec un « 0 » en plus
Côté Pop Niche on ne leur apprendra pas à faire de la merde, il y a un savoir-faire en matières fécales que le mainstream ne maitrise pas. Certaines marques d’envahisseurs ont compris le biz et ont simplement ajouté un « 0 » derrière les prix qu’ils pratiquaient dans la rue lorsqu’ils débitaient des génériques, calmement.
Les marques de générique qui passent donc leur vie à copier les jus pour les proposer à prix discount, sont un exemple qui nous permet de comprendre l’importance des bois ambrés.
Le processus de produire des parfums ressemblants trouve toute sa logique puisque les bois ambrés permettent une grosse tenue, mais surtout un ADN quasi identique à moindre coût. Les bois ambrés présents dans les formules des blockbusters permettent un rappel de l’odeur concurrente.
Oud et bois ambrés
Au Moyen-Orient les maisons locales ont une problématique due au climat. Le Oud y est parfaitement adapté puisque son expression, sa diffusion, sa puissance répond à une demande très logique.
Les parfums venus d’occident n’ont que peu de projection dans ces régions, de même qu’en Afrique ou en Asie. Porter un Iris Silver Mist de Serge Lutens ne mène pas à grand chose comparé à sa diffusion en Europe. Les maisons se retrouvent ainsi devant la nécessité de produire des parfums plus concentrés, plus puissants. Les bois ambrés sont donc une alternative peu coûteuse évidente qui s’offre à elles.
D’un autre côté, le manque de culture, en Occident et en Orient, fait penser à la clientèle que la puissance n’est autre que celle d’un Oud, loin d’imaginer qu’il ne s’agit que d’une matière synthétique peu onéreuse.
La culture, toujours…
L’absence de culture, peu importe le domaine, entraine ce genre de situation. Ne rien connaitre en parfumerie permet aux marques de vendre tout et n’importe quoi. De fourguer de la merde dans du papier brillant et en faire les éloges les plus exagérées. Non, la tenue n’est pas signe de qualité, loin de là. La puissance non plus. Jeanne Doré et Jessica Mignot en parlaient très bien sur le site de Nez, on vous invite à consulter l’article. Apprenez donc à les reconnaitre et faites le tri dans votre placard, un coup de balaie s’impose.
Les bois ambrés en parfumerie vous en pensez quoi ?
8 Commentaires
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L’auteur :
L’Ancien
Auteur / Animateur
Il est la voix lugubre de ce podcast, grande gueule qui aime à secouer l’industrie du parfum. Sur ces notes trempées à l’encre noire, on peut distinguer des listes de victimes enterrées de Paris à Oman. L’Ancien est celui que tu aimes détester, c’est cette note de cœur qui te dérange mais qui rend la composition si singulière.
La Parfumerie, La Saison 4 du Podcast Parfum
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L’amalgame avec le oud vient aussi de l’utilisation à outrance de oud synthétique. A moins que cela fasse déjà partie de leur culture ou si ils sont particulièrement curieux, peu de gens vont aller sentir des vrais attars et des huiles de oud authentiques (déjà parce que la majorité de ce qui est produit aux Emirats par exemple, est prévu pour le marché local et parfois même interdit à l’export). Évidemment, même combat que pour le reste – bien dosé, le oud synthétique, c’est acceptable et même joli (les Opus de Amouage par exemple). Cependant, aucun oud synthétique ne peut se comparer au oud naturel – le moins cher d’Abdul Samad Al Qurashi est un bijou comparé à un tas de faux ouds « en plastique », des plus plats et sans intérêt aux plus âcres et agressifs, que quasi toutes les marques de tous les niveaux s’entêtent à fourrer partout ses dernières 10 (?) années.
« Sentir pour exister » c’est joliment dit 🙂 Y a une théorie qui circule parmi les amateurs de parfum comme quoi le COVID a joué son rôle sur le choix de tout miser sur la performance – plein de gens ont perdu le sens de l’odorat (qu’ils n’avaient déjà pas fort développé à la base), d’où l’excuse des parfumeurs d’exploser le volume/sillage avec les bois ambrés. À priori, chaque tendance a sa durée de vie et surtout son contre-courant…A voir ce qui va suivre !
Merci pour encore un super podcast!
Salut !
Si vous deviez conseiller un parfum à quelqu’un qui veut se faire une idée de l’odeur des bois ambrés ça serait lequel ?
Hello Tibo,
Vraiment mon meilleur exemple (mais pas le plus accessible) reste Golden Dallah de Xerjoff. Vaporise le sur le poignet s’il tu le trouves en boutique et décortique le. Les 20 premières minutes sont du vrai parfum, même plutôt joli, après tu vas sentir une note monter en puissance pour ne plus redescendre.
Merci du conseil c’est noté ! Je vais pouvoir mettre une odeur sur ce fameux bois ambré.
Car l’idée que je m’en fait pour l’instant, c’est cette abrasive et lourde note que laissent derrière eux ceux qui portent Invictus et que j’ai ensuite retrouvée dans plusieurs autres parfum éclatés du genre.
Tu ne dois pas être loin du compte, clairement.
Clairement, ça fait du bien de se marrer en écoutant un podcast……
Par contre, aller sentir uniquement des classiques n’est quand même pas chose aisée (quand on vit en Province) surtout au vue du nombre de reformulations pour chaque références….;ce qui est rassurant, c’est que même des nez avertis se font rouler dans la farine de temps en temps.
En ce qui concerne Le Galion, je suis curieuse de savoir à quels parfums vous faites allusion.
La province……..
Pour le Galion il s’agit de Ferveur leur dernier parfum.
Je viens de sentir le (l’un des ?) dernier Serge Lutens, Ecrin de fumée. Serge peut aller avec Maurice aux BAA (bois ambrés anonymes). Ca y est, ils ont leur bois ambré aussi !