Baccarat Rouge 540
Écouter le podcast sur le phénomène Baccarat Rouge 540 :
Un constat sur la banane Baccarat Rouge
Saison 4 – Épisode 16
Une présentation bling-bling : Le Zen (en l’Heure défendue de Cartier), Arsène (sous Après l’ondée de Guerlain) et L’Ancien (qui porte Encore du Temps de Meo Fuscuini) parlent du phénomène Baccarat Rouge 540 de la maison Francis Kurkdjian.
Par La Panthère
Donnez de la force à vos gars ! Il nous a fallu 2 noix de coco pour préparer cet épisode !
Baccarat Rouge 540 est un parfum qui a été créé par Francis Kurkdjian pour sa propre maison en 2015. Depuis sa sortie, le parfum a connu un réel succès pour la marque et jouit d’une grande réputation dans le monde de la parfumerie.
La hype…
Comme nous l’avions évoqué à plusieurs reprises depuis la Saison 1, la hype représente un des fléaux majeurs de la parfumerie moderne.
…et toujours la hype
Les marques n’ont aucune pitié à s’en servir notamment en distribuant des « flacons de bananes » aux influenceurs pour qu’ils puissent en faire l’éloge. La hype se développe aussi grâce aux légendes urbaines et fantasmes qui peuvent naître sur un parfum.
Sur les pas de Bois d’Argent
Baccarat rouge 540, ou BR540 comme on dit le milieu, a marché sur les pas de Bois d’argent. Comme Bois d’Argent, BR540 a bénéficié d’une hype qui l’a fait connaître à travers l’univers de la parfumerie. Fantasmes et légendes ont vu le jour sur eux, ce qui a provoqué entre autres la vente en masse de générique.
Les réseaux sociaux
À travers les réseaux, ce sont des milliers, voir des millions de posts sur Twitter, Tiktok et de vidéos YouTube d’influenceurs. Chacun d’entre eux, comme notre meilleur ami Olivier Parfumerie, tremblant comme une feuille au simple fait de l’évoquer dans leurs reels, dans leurs lives, dans leurs reviews biaisées…
Certaines personnes qui ne l’auraient même pas senti affirmeraient aveuglément la qualité du parfum. Une validation d’emblée sous la pression de l’engouement, poussée en arrière plan par le biais cognitif de confirmation.
Du côté de la marque, les ventes sont décuplées. Cela ne serait pas étonnant que Baccarat Rouge 540 fasse partie des tops ventes des dernières années, mainstream et niche confondus.
Les génériques
Les copies de Bois d’argent n’ont pas toujours été réussies dans leur réalisation. Même si celles-ci s’avéraient efficaces (tenue et sillage au rdv), il a été très difficile pour les propriétaires de marques de génériques de calquer la version authentique de Bois d’argent (cf article bois d’argent).
Quant à BR540, il s’agit d’une formule extrêmement simple à reproduire, et il est très difficile de distinguer le vrai du faux. Dans certains cas, le générique est même plus réussi.
En parfumerie, le coût de la formule est insignifiant. Les maisons vendent de plus en plus chers leurs parfums en justifiant le prix par les matières premières utilisées. Ainsi on se retrouve avec de grands discours sur du Oud qui vient de « namek » alors que celui-ci n’a coûté que très peu finalement.
Nous rappelons tout de même que le coût n’est en aucun cas un gage de qualité. La maison Francis Kurkdjian maîtrise l’économie de la parfumerie. Le discours autour de ses parfums et surtout sur Baccarat Rouge 540 est bien réfléchi. Si celui-ci s’est fait connaître petit à petit dans la rue, le consommateur a tendance à naviguer sur le site pour « valider » son choix.
Dans cette situation, les biais cognitifs jouent un immense rôle. Le storytelling, les photos et la politique tarifaire ont été étudiés et correctement intégrés. Pour le consommateur, c’est du luxe. En faisant abstraction du jus, nous ne pouvons qu’être attirés par le parfum. Nous l’évoquons souvent mais la communication est l’axe majeur pour toute maison de parfum. Les envahisseurs l’ont compris et n’hésitent pas à en faire bon usage afin de vendre par palette leurs bananes, toutes variétés confondues.
En dehors du discours autour des matières premières, nous rappelons que le parfum est issu d’une collaboration entre la maison Francis Kurkdjian et la maison de cristallerie Baccarat.
Le cristal Baccarat
Il est aussi dit que le parfum a été sorti en quantité limité à l’occasion d’une cérémonie. Par suite de cela, il y a eu un tel engouement sur le parfum que la maison Francis Kurkdjian a décidé de le proposer dans son catalogue.
Certains consommateurs étaient encore plus biaisés par cette histoire et y voyaient une forme d’exclusivité. Ils se sont aussi dit que si autant de monde réclamait le parfum, c’est que c’était un chef d’œuvre.
Le succès Baccarat Rouge
Baccarat Rouge est un parfum qui plaît beaucoup à la masse car il répond à toutes les exigences du consommateur lambda en termes de parfum. Il est des parfums dits « efficaces ». D’un point de vue artistique, il ne raconte absolument rien, n’a aucune finesse mais a une tenue et un sillage hors norme. Sur Fragrantica, il est décrit comme un ambré floral. Le parfum est juste une « sucraille ».
Voir des succès comme celui de Baccarat Rouge est un signe supplémentaire que la parfumerie française est morte et enterrée. Comment un parfum qui ne fait l’objet d’aucune démarche créative, qui est rempli de « bois ambrés » qui lui confèrent toutes ses propriétés de sillage et longévité, peut avoir un tel succès ?
Nous ne passerons pas par quatre chemins, Baccarat Rouge est une abomination olfactive. Baccarat Rouge ne sent pas mauvais, quoique… il peut piquer le nez de certains individus à cause de la forte dose de bois ambrés. Inutile de mettre le nez sur d’autres références de la niche pour s’en apercevoir. Dans le genre sucraille bien foutue, sentez Angel de Mugler. Vous allez vous rendre compte de la supercherie de Baccarat Rouge.
L’acculturation
L’acculturation olfactive contribue à la création de monstres et à la destruction de la parfumerie. Si les maisons se contentent de si peu, c’est qu’elles savent que le consommateur n’en demande pas plus. Les parfums sont vendus de plus en plus chers. Le coût des jus ne dépassent pas 10% du prix de la bouteille.
Le consommateur se fait embobiner par un discours, un packaging et tous les biais sur le luxe. Baccarat Rouge est le produit marketing type. De notre côté, nous faisons le choix de nous cantonner à la vraie parfumerie, sincère et créative, et continuerons à le propager.
La hype…
Comme nous l’avions évoqué à plusieurs reprises depuis la Saison 1, la hype représente un des fléaux majeurs de la parfumerie moderne.
…et toujours la hype
Les marques n’ont aucune pitié à s’en servir notamment en distribuant des « flacons de bananes » aux influenceurs pour qu’ils puissent en faire l’éloge. La hype se développe aussi grâce aux légendes urbaines et fantasmes qui peuvent naître sur un parfum.
Sur les pas de Bois d’Argent
Baccarat rouge 540, ou BR540 comme on dit le milieu, a marché sur les pas de Bois d’argent. Comme Bois d’Argent, BR540 a été bénéficié d’une hype qui l’a fait connaître à travers l’univers de la parfumerie. Fantasmes et légendes ont vu le jour sur eux, ce qui a provoqué entre autres la vente en masse de générique.
Les réseaux sociaux
À travers les réseaux, ce sont des milliers, voir des millions de posts sur Twitter, Tiktok et de vidéos YouTube d’influenceurs. Chacun d’entre eux, comme notre meilleur ami Olivier Parfumerie, tremblant comme une feuille au simple fait de l’évoquer dans leurs reels, dans leurs lives, dans leurs reviews biaisées…
Certaines personnes qui ne l’auraient même pas senti affirmeraient aveuglément la qualité du parfum. Une validation d’emblée sous la pression de l’engouement, poussée en arrière plan par le biais cognitif de confirmation.
Du côté de la marque, les ventes sont décuplées. Cela ne serait pas étonnant que Baccarat Rouge 540 fasse partie des tops ventes des dernières années, mainstream et niche confondus.
Les génériques
Les copies de Bois d’argent n’ont pas toujours été réussies dans leur réalisation. Même si celles-ci s’avéraient efficaces (tenue et sillage au rdv), il a été très difficile pour les propriétaires de marques de génériques de calquer la version authentique de Bois d’argent (cf article bois d’argent).
Quant à BR540, il s’agit d’une formule extrêmement simple à reproduire, et il est très difficile de distinguer le vrai du faux. Dans certains cas, le générique est même plus réussi.
En parfumerie, le coût de la formule est insignifiant. Les maisons vendent de plus en plus chers leurs parfums en justifiant le prix par les matières premières utilisées. Ainsi on se retrouve avec de grands discours sur du Oud qui vient de « namek » alors que celui-ci n’a coûté que très peu finalement.
Nous rappelons tout de même que le coût n’est en aucun cas un gage de qualité. La maison Francis Kurkdjian maîtrise l’économie de la parfumerie. Le discours autour de ses parfums et surtout sur Baccarat Rouge 540 est bien réfléchi. Si celui-ci s’est fait connaître petit à petit dans la rue, le consommateur a tendance à naviguer sur le site pour « valider » son choix.
Dans cette situation, les biais cognitifs jouent un immense rôle. Le storytelling, les photos et la politique tarifaire ont été étudiés et correctement intégrés. Pour le consommateur, c’est du luxe. En faisant abstraction du jus, nous ne pouvons qu’être attirés par le parfum. Nous l’évoquons souvent mais la communication est l’axe majeur pour toute maison de parfum. Les envahisseurs l’ont compris et n’hésitent pas à en faire bon usage afin de vendre par palette leurs bananes, toutes variétés confondues.
En dehors du discours autour des matières premières, nous rappelons que le parfum est issu d’une collaboration entre la maison Francis Kurkdjian et la maison de cristallerie Baccarat.
Le cristal Baccarat
Il est aussi dit que le parfum a été sorti en quantité limité à l’occasion d’une cérémonie. Par suite de cela, il y a eu un tel engouement sur le parfum que la maison Francis Kurkdjian a décidé de le proposer dans son catalogue.
Certains consommateurs étaient encore plus biaisés par cette histoire et y voyaient une forme d’exclusivité. Ils se sont aussi dit que si autant de monde réclamait le parfum, c’est que c’était un chef d’œuvre.
Le succès Baccarat Rouge
Baccarat Rouge est un parfum qui plaît beaucoup à la masse car il répond à toutes les exigences du consommateur lambda en termes de parfum. Il est des parfums dits « efficaces ». D’un point de vue artistique, il ne raconte absolument rien, n’a aucune finesse mais a une tenue et un sillage hors norme. Sur Fragrantica, il est décrit comme un ambré floral. Le parfum est juste une « sucraille ».
Voir des succès comme celui de Baccarat Rouge est un signe supplémentaire que la parfumerie française est morte et enterrée. Comment un parfum qui ne fait l’objet d’aucune démarche créative, qui est rempli de « bois ambrés » qui lui confèrent toutes ses propriétés de sillage et longévité, peut avoir un tel succès ?
Nous ne passerons pas par quatre chemins, Baccarat Rouge est une abomination olfactive. Baccarat Rouge ne sent pas mauvais, quoique… il peut piquer le nez de certains individus à cause de la forte dose de bois ambrés. Inutile de mettre le nez sur d’autres références de la niche pour s’en apercevoir. Dans le genre sucraille bien foutue, sentez Angel de Mugler. Vous allez vous rendre compte de la supercherie de Baccarat Rouge.
L’acculturation
L’acculturation olfactive contribue à la création de monstres et à la destruction de la parfumerie. Si les maisons se contentent de si peu, c’est qu’elles savent que le consommateur n’en demande pas plus. Les parfums sont vendus de plus en plus chers. Le coût des jus ne dépassent pas 10% du prix de la bouteille.
Le consommateur se fait embobiner par un discours, un packaging et tous les biais sur le luxe. Baccarat Rouge est le produit marketing type. De notre côté, nous faisons le choix de nous cantonner à la vraie parfumerie, sincère et créative, et continuerons à le propager.
Et vous, quel est votre avis sur l’abomination Baccarat Rouge et ses semblables ?
Balancez-nous vos légendes !6 Commentaires
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L’auteur :
La Panthère
Auteur / Animateur La Panthère sort de sa faune après y avoir passé toute sa vie. Armée de ses griffes, elle combat tout ce qui peut nuire à la perception du parfum par le consommateur. Telle est sa satisfaction ultime. Voir la bio de La PanthèreLa Parfumerie, La Saison 4 du Podcast Parfum
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Bonjour!
J’aime votre ton, votre esprit critique et dézingueur de la parfumerie.. mais là, je ne suis pas d’accord ;). Je travaille dans la parfumerie et suis moi-même attérée par le manque de créativité. Mais selon moi, Baccarat Rouge est intelligent, signé. Je le classe dans la catégorie des parfums qui réinventent, ce qui peut parfois être dérangeant…
Bonne journée et continuez à nous parler du parfum comme vous le faites: librement et sans concession!
Il y a effectivement un manque dans cet épisode, c’est que Baccarat Rouge est signé. Il est reconnaissable entre 1000. Là dessus je suis complètement d’accord. Ceci dit il reste un presque dupe d’un autre Kurkdjian qui est le Burberry Her (si je ne confond pas les références de Burberry). Donc pas si créatif lorsqu’on s’adonne aux photocopies olfactives… Dans tous les cas, il n’a pas cartonné pour rien !
Effectivement, le Burberry for Her (sorti après) est absolument inspiré du Baccarat Rouge Et comme bien d’autres parfums aussi 😉. Le succès fait des émules, ça a toujours été le cas. On le sait, des marques prennent des risques, d’autres suivent…
Kurkjian ne s’est jamais pris la tête de toute façon… On oubliera jamais la banane du Mâle de Jean-Paul Gaultier. Il est d’ailleurs loin d’être seul à pratiquer la photocopie olfactive pour distribuer du réchauffé chez diverses marques.
Je ne suis en aucune façon d’accord avec ce post.
Encore moins avec les images des copies de rouge 540 qui n’ont aucune nuance face au vrai.
Ce parfum manque peut etre de subtilité ou de profondeur (cest selon) pour certain, mais sont odeur est unique, puissante, feminine autant que masculine.
Je ne connais que la version extrait de parfum qui est la plus forte apparemment.
Il me tarde de découvrir la version eau de parfum.