Ball-Trap Awards Millésime 2024 : Les lauréats !
Alors que la liste de parfums semblait maigre lors de nos sélections, on a quand même eu de belles choses au final avec des Ball-Trap Awards plutôt sexy. Grosses cylindrées à l’arrivée, belles surprises, le Parfum en sort encore vainqueur !
Saison 6 – Épisode 17
Ball-Trap Awards 2024, les lauréats !
Une présentation positive : Misia (en Misia de Chanel, bizarrement…), Le Zen (en Damier des Bains Guerbois) et L’Ancien (en Ahmar Danse de Tayshaba).
On vous laisse dévorer tout ça et lâchez-votre haine en commentaire, votre avis compte !
Donnez de la force à vos gars ! Il nous a fallu 2L de café très sombre et énervé pour réaliser l’ensemble de cet épisode !
Des Ball-Trap Awards 2024 de qualité
C’est lorsqu’on voit l’engouement et les résultats des votes qu’on comprend que nos Ball-Trap Awards sont une bonne idée depuis le début. Des récompenses de passionnés pour du vrai parfum, en toute indépendance, loin de l’influence ou des intérêts des groupes, tout en donnant une voix à tous, malgré tout. Allez, on découvre les grands gagnants de cette édition 2024 !
Millésime 2024 :
Les catégories

Les lauréats des Ball-Trap Awards, Millésime 2024
Ravages
La Panthère Élixir de Cartier, par Mathilde Laurent
La Panthère de Cartier n’en finit pas de nous éblouir, et Mathilde Laurent fait tout pour ! Le parfum original est déjà une légende et ce flanker nommé Élixir n’oublie en rien ses codes pour le rendre encore plus séducteur. Plus volumineux, plus animal avec une texture un peu « fourrure » ultra addictive, bref, ce parfum fait des ravages pour de vrai. Le sillage ne laisse personne indifférent, et c’est là que ça fait mouche en ramassant la majorité des votes dans ces Ball-Trap Awards de 2024. La Panthère Élixir prolonge une fragrance qui est déjà un classique de la parfumerie, en prouvant à quel point on ne fait pas dans la rigolade chez Cartier. On retrouve à quel point Mathilde Laurent a à cœur de faire transpirer l’ADN de la maison, par une précision de joaillère qui fait depuis longtemps sa réputation. Dans le panorama 2024 on a presque affaire à une exception et on trouve en tête du mainstream cette fragrance qui redonne espoir à toute la catégorie. Car là où la niche continue de se foutre du monde, les grands de ce monde restent les deux pieds dans le technique et le supérieur, il ne manquait que la créativité. La Panthère Élixir coche toutes les cases, Cartier reste sur sa voie, on ne demande pas mieux !

Haute Voltige

Comète de Chanel, par Olivier Polge
On parlait des grands de ce monde, Chanel qui a marqué l’Histoire du parfum pour toujours ne se laisse jamais distraire pour ses Exclusifs, allez sentir Comète, vous comprendrez. Ce parfum est dans la pure tradition de la maison, toute l’identité Chanel s’y trouve, en proposant un storytelling autour de sa fameuse collection de joaillerie du même nom. La technique est au rendez-vous, on sent que la composition est maitrisée et qu’on s’applique à ce que cette collection continue de représenter Chanel dans son image luxe et raffinée, un peu comme Dior continue de produire une merde qui lui ressemble dans sa fameuse collection privée (bref, bref…). Et même si Boy avait pu laisser quelques fans sur leur faim, ce qu’on comprend, il était pourtant dans la plus pure tradition de la maison, et d’ailleurs précurseur de cette Comète. Tout est cohérent, on préserve un patrimoine précieux comme Cuir de Russie ou Bois des Îles, et on va de l’avant sans se laisser séduire pour la tendance et les grosses merdes dégoulinantes qui font du fric. Et même si on s’interroge sur la place du Lion dans le catalogue, on n’a peu de ratés au final… Longue vie à Chanel !
Matières
Un bel amour d’été de Parfum d’Empire, par Marc-Antoine Corticchiato
Solaire et bien plus, Un bel amour d’été de Parfum d’Empire explore la longue lignée des monoïs qui nous évoquent les plages et la belle saison. Au lieu de s’arrêter à la compo type qui donne souvent des références relativement proches entre elles, Marc-Antoine Corticchiato préfère aller plus loin en évoquant les moment les plus torrides des vacances, parfois sans lendemain, mais qui laissent souvent des souvenirs inoubliables.
Loin donc du simple coup de soleil, on a cette sensation de corps qui s’enlacent, orchestrés par des matières premières plus vivantes les unes que les autres. Car s’il y a bien un domaine où Parfum d’Empire domine le game du parfum, c’est celui des matières. Ce parfum montre à quel point on aurait pu faire mieux chez ses parents les plus connus… en sourcing ! Marc-Antoine est la preuve que maitriser les plantes à parfum donne une autre dimension aux propositions. Il connait les secrets des matières comme personne, il sait chez qui se fournir pour lui-même produire ce qu’il y a de plus riche. Pas de solaire à 30€/kg, on est au-delà du cahier des charges, comme toujours.
Parfum d’Empire n’est pas chaque année en finale de nos Ball-Trap Awards pour rien. La maison est l’incarnation de ce que doit être le parfum : une richesse olfactive qui fait rêver. Et on n’a encore rien vu, j’en suis sûr !

Héritage
La Panthère Élixir, again !

Coup double !
Les déclinaisons se succèdent logiquement mais sont de vraies réussites, et pour cette version Élixir de La Panthère de Cartier sortie en 2024 on a encore poussé le curseur. C’est là qu’on voit le génie et la richesse des idées, mais aussi qu’on voit l’effort de la maison à vouloir produire du parfum sérieux. Finesse, noblesse, opulence, tout y est. On prend l’aficionado à contre-pied mais on garde pourtant l’identité de la version originale, c’est magique. Après évidemment, on a bien compris que c’est de la triche, Cartier a pour parfumeuse maison Mathilde Laurent, un vrai cheat code en parfumerie mainstream ! Les flankers de La Panthère sont globalement tous une réussite et chacun aurait probablement emporté cette catégorie, mais cet Élixir est vraiment unique. On se demande bien à quoi ressembleront les prochains opus de la série, que peut-on produire de plus ?
Savant Fou
Last Season de Meo Fusciuni, par Giuseppe Imprezzabile
3 championats, 2 ligues des champions
Grand habitué de la catégorie, Meo Fusciuni et son incroyable parfumeur Giuseppe Imprezzabile reviennent avec ce Last Season. Un peu comme le client fidèle qui aurait sa table réservée au restaurant, ils ramassent un troisième prix Savant fou dans nos Ball-Trap Awards en mode « quoi de plus normal » ? L’année dernière, il a même raflé la Balle de Diamant, en gros le plus beau parfum de l’année 2023, au calme. Ce que Meo Fusciuni apporte à la niche, c’est l’entretient de sa logique originelle. Là où la parfumerie de niche n’est plus, Meo transcende. Des compositions inattendues, folles, profondes, des matières brutales… Ce Last Season est dans cette logique de la maison, il raconte un moment particulier où son parfumeur à ressenti la puissance olfactive de la forêt. Il met donc en avant une mousse de chêne poussée à l’extrême puis vient se renforcer d’un bois ambré très frais, irradiant, qui illustre précisément le monde vert d’un paysage où les arbres ne laissent passer que peu de lumière, que peu d’alternatives à leur règne.
Last Season est dingue, Giuseppe est génial, Meo Fusciuni est un phare dans la nuit pour les perfumistas. Pendant que les péteux de la Pop niche somnolent dans leurs excréments, il reste ces marques hyper créatives qui transmettent le flambeau aux générations suivantes, qui livrent le parfum à leur successeurs en prenant soin de l’Art qu’il implique.

L’Art de la Guerre

Uruk d’Anatole Lebreton
Sorti dans la collection Artefacts au côté de quatre autres références, Uruk est un mastodonte de matières agencées au millimètre. Loin de la patte vintage à laquelle on aurait pu s’habituer pour sa marque, avec Uruk Anatole Lebreton nous envoie aux confins de la Mésopotamie et de l’invention de l’écriture dans son storytelling. Les flacons Artefacts sont différents de la collection classique et disposent d’un capot lourd, œuvre d’art sur-mesure de la maison. L’odeur quant à elle est impressionnante dès le premier spray, ce parfum envoie un uppercut de puissance avec ses épices et ses résines opulentes. On sent ces épices froides, broyées, des résines qui collent, entourées de volutes d’encens en train de brûler. Les notes annoncées sont l’orange, la muscade, l’élémi, l’encens pyrogéné, l’essence de ciste labdanum, du benjoin et un accord ambré animal. Il faut de la patience pour le découvrir et parvenir à dompter ce petit, mais au final quelle superbe sombritude que voilà. Anatole Lebreton nous propose ici une sombre beauté qui nous a charmée par ses matières et sa structure superbement enveloppante et méditative. Ses résines voluptueuses et tranchantes à la fois en font un formidable guerrier qui remporte l’Art de la Guerre.
Rafale
Les 3 meilleurs parfums de l’année 2024
Lorsqu’on regarde cette sélection pour les trois meilleurs parfums de l’année 2024, on voit qu’on a finalement eu une belle cuvée. Et d’ailleurs, les finales en elles-même nous ont offert de belles références, mention spéciale pour Comme un gant de Voyages Imaginaires, Déclaration Eau de Parfum de Cartier, Buio de Meo Fusciuni ou encore l’efficace Estrella de la Mañana d’Une Nuit Nomade. Mais il fallait bien trancher. On note d’ailleurs que ce podium se partage entre une marque parmi les grands du Mainstream, qui domine de toute sa superbe et prouve qu’il y a encore espoir, et deux champions de la niche, qui représentent la résistance de l’Art et de la créativité… Tout n’est pas mort !
1
Balle de Diamant

La Panthère Élixir de Cartier, par Mathilde Laurent
Véritable récital technique et ôde à la créativité en parfumerie, La Panthère Élixir de Cartier remporte haut la main cette édition 2024 de nos Ball-Trap Awards. Les flankers ne sont-ils pas d’ailleurs la potion magique du petit monde opaque de la parfumerie sélective ? On a assez parler de l’œuvre, allez sentir ça !
2
Balle d’Or

Last Season de Meo Fusciuni, par Giuseppe Imprezzabile
Perché comme jamais, Giuseppe Imprezzabile réalise ce coup de génie qui nous a réllement secoué. Last Season est bien plus qu’une continuité intelligente du catalogue Meo Fusciuni, il démontre aux incultes ce qu’on peut faire avec des bois ambrés. On est dans le laboratoire de la parfumerie de demain…
3
Balle d’Argent

Un bel amour d’été de Parfum d’Empire, par Marc-Antoine Corticchiato
Assis tranquillos sur son trône, le roi de ces Awards du parfum, le virtuose de la matière première, Marc-Antoine Corticchiato aura un nouveau prix à poser sur sa cheminée en Corse. Il continue de nous éblouir et de faire vivre l’esprit de la parfumerie, merci pour tout !
Tireur d’élite
Meilleur parfumeur 2024 : Anatole Lebreton
L’indépendance incarnée
Anatole Lebreton, parfumeur autodidacte déjà interviewé ici, continue sa progression et s’affirme en tant que parfumeur indépendant. Il a sa patte, souvent avec une aura vintage comme dans Incarnata ou dans un de ses derniers, Armonia. C’est indéniable, qu’on aime ou qu’on aime pas, il faut lui reconnaître de faire ce qui lui plaît tout en écoutant sa fan base. Si on regarde sa progression depuis quelques années, on a pu voir sa remise en question sur le visuel de sa marque, son logo et son site internet de façon à se doter d’une identité propre et modernisée.
Sa collection classique Origines est déjà bien étoffée avec dix références pour tous les goûts. Cette année 2024, il est totalement sorti de sa zone de confort avec une nouvelle collection de parfums Artefacts composée de quatre références, ainsi qu’un oud, Duende, sorti en 2025. Bref on applaudit les avancées de M. Lebreton et on continue de suivre son travail de parfumeur indépendant avec une grande attention.

Le Cercle des Légendes
Le Hall Of Fame du Parfum par La Parfumerie Podcast
Cette cinquième édition du Cercle des Légendes de nos Ball-Trap Awards met à l’honneur le plus grand classique de la parfumerie, un mainstream pilier de la rue et le parfum pionnier de la niche, rien que ça ! On rend à César, pour la culture.
Vol de nuit de Guerlain
Par Jacques Guerlain, en 1933
Vol de Nuit est incontestablement le parfum qui contient tous les parfums. Le décrire serait l’essentialiser et le réduire à une expression en deçà de toutes les possibilités. Hespéridé, épicé, floral, poudré, vanillé, baumé, boisé, animal… tout arrive comme un seul souffle où tout se fond en un seul mouvement ! au point de se demander si le parfum n’est pas une nouvelle odeur que la Nature nous avait jalousement cachée. LE chef d’œuvre de Jacques Guerlain est la quintessence de tout ce que l’intellect peut imaginer. Porter Vol de Nuit est une richesse rare ; un bijou unique qui nous donne rendez-vous avec l’Histoire. L’Histoire de la parfumerie. L’Histoire de tous les parfums.
Féminité du bois de Shiseido
Par Pierre Bourdon et Christopher Sheldrake, en 1992
Pilier de la parfumerie lutensienne et pilier de la parfumerie tout court, Féminité du bois est plus de trente ans après, un parfum qui continue de nous proposer sa sublime signature chère à Christopher Sheldrake par les fruits confiturés, les épices chaudes, et les bois sombres. Vraie singularité, noble construction, sérieuse narration, Féminité du Bois est l’un de ces voyages olfactifs qui lorsque vous le découvrez pour la première fois, vous fait la promesse de ne jamais plus vous quitter.
Déclaration de Cartier
Par Jean-Claude Ellena, en 1998
Sorti en 1998, Déclaration a tout de suite su s’imposer comme un incontournable des rayons masculins. Décliné en différentes concentrations et flankers, Déclaration est l’un de ces parfums à l’identité claire et signée par le maître Jean-Claude Ellena dans un ensemble où la cardamome tient une place dominante et unique. Des notes épicées, d’orange amère (Bigarade Concentrée n’est pas très loin..), de thé légèrement fumé. Unique et intemporel.
Le Ball-Crap
Le pire du parfum en 2024
Tubéreuse Astrale de Maison Crivelli, par Quentin Bisch

Maison Crivelli ne réalise pas seulement un doublé au sommet de la merde, elle gagne en 2023, puis hisse deux de ses parfums en finale du Ball-Crap en 2024 (standing ovation!). Crivelli, c’est tellement de la merde que Matière Première est jaloux et que Xerjoff sent que la fin de son règne est proche ! Crivelli, c’est tellement de la merde que son Tubéreuse Astrale ne sent ni la tubéreuse ni les astres mais sent à fond le désastre. Crivelli, c’est tellement de la merde qu’on sent que la direction artistique n’a aucun problème de transit… bref, assez pleuré. Tubéreuse Astrale, pour résumer le process créatif, ça nous a fait penser à celui du Professeur Thibault, un fake atroce mis en vente au prix fort, l’illustration de la marque qui n’en a rien à foutre. On avait prévenu l’année passée, ce genre de bicoque Pop niche, on ne laissera jamais passer parce que trop c’est trop ! Ceux qui se croient en roues libres finiront en bad buzz comme Crivelli, à bon entendeur…

Millésime 2024 :
Les catégories
Les lauréats des Ball-Trap Awards, Millésime 2024
Ravages
La Panthère Élixir de Cartier, par Mathilde Laurent

La Panthère de Cartier n’en finit pas de nous éblouir, et Mathilde Laurent fait tout pour ! Le parfum original est déjà une légende et ce flanker nommé Élixir n’oublie en rien ses codes pour le rendre encore plus séducteur. Plus volumineux, plus animal avec une texture un peu « fourrure » ultra addictive, bref, ce parfum fait des ravages pour de vrai. Le sillage ne laisse personne indifférent, et c’est là que ça fait mouche en ramassant la majorité des votes dans ces Ball-Trap Awards de 2024. La Panthère Élixir prolonge une fragrance qui est déjà un classique de la parfumerie, en prouvant à quel point on ne fait pas dans la rigolade chez Cartier. On retrouve à quel point Mathilde Laurent a à cœur de faire transpirer l’ADN de la maison, par une précision de joaillère qui fait depuis longtemps sa réputation. Dans le panorama 2024 on a presque affaire à une exception et on trouve en tête du mainstream cette fragrance qui redonne espoir à toute la catégorie. Car là où la niche continue de se foutre du monde, les grands de ce monde restent les deux pieds dans le technique et le supérieur, il ne manquait que la créativité. La Panthère Élixir coche toutes les cases, Cartier reste sur sa voie, on ne demande pas mieux !
Haute Voltige
Comète de Chanel, par Olivier Polge

On parlait des grands de ce monde, Chanel qui a marqué l’Histoire du parfum pour toujours ne se laisse jamais distraire pour ses Exclusifs, allez sentir Comète, vous comprendrez. Ce parfum est dans la pure tradition de la maison, toute l’identité Chanel s’y trouve, en proposant un storytelling autour de sa fameuse collection de joaillerie du même nom. La technique est au rendez-vous, on sent que la composition est maitrisée et qu’on s’applique à ce que cette collection continue de représenter Chanel dans son image luxe et raffinée, un peu comme Dior continue de produire une merde qui lui ressemble dans sa fameuse collection privée (bref, bref…). Et même si Boy avait pu laisser quelques fans sur leur faim, ce qu’on comprend, il était pourtant dans la plus pure tradition de la maison, et d’ailleurs précurseur de cette Comète. Tout est cohérent, on préserve un patrimoine précieux comme Cuir de Russie ou Bois des Îles, et on va de l’avant sans se laisser séduire pour la tendance et les grosses merdes dégoulinantes qui font du fric. Et même si on s’interroge sur la place du Lion dans le catalogue, on n’a peu de ratés au final… Longue vie à Chanel !
Matières
Un bel amour d’été de Parfum d’Empire, par Marc-Antoine Corticchiato

Solaire et bien plus, Un bel amour d’été de Parfum d’Empire explore la longue lignée des monoïs qui nous évoquent les plages et la belle saison. Au lieu de s’arrêter à la compo type qui donne souvent des références relativement proches entre elles, Marc-Antoine Corticchiato préfère aller plus loin en évoquant les moment les plus torrides des vacances, parfois sans lendemain, mais qui laissent souvent des souvenirs inoubliables.
Loin donc du simple coup de soleil, on a cette sensation de corps qui s’enlacent, orchestrés par des matières premières plus vivantes les unes que les autres. Car s’il y a bien un domaine où Parfum d’Empire domine le game du parfum, c’est celui des matières. Ce parfum montre à quel point on aurait pu faire mieux chez ses parents les plus connus… en sourcing ! Marc-Antoine est la preuve que maitriser les plantes à parfum donne une autre dimension aux propositions. Il connait les secrets des matières comme personne, il sait chez qui se fournir pour lui-même produire ce qu’il y a de plus riche. Pas de solaire à 30€/kg, on est au-delà du cahier des charges, comme toujours.
Parfum d’Empire n’est pas chaque année en finale de nos Ball-Trap Awards pour rien. La maison est l’incarnation de ce que doit être le parfum : une richesse olfactive qui fait rêver. Et on n’a encore rien vu, j’en suis sûr !
Héritage
La Panthère Élixir, again !

Coup double !
Les déclinaisons se succèdent logiquement mais sont de vraies réussites, et pour cette version Élixir de La Panthère de Cartier sortie en 2024 on a encore poussé le curseur. C’est là qu’on voit le génie et la richesse des idées, mais aussi qu’on voit l’effort de la maison à vouloir produire du parfum sérieux. Finesse, noblesse, opulence, tout y est. On prend l’aficionado à contre-pied mais on garde pourtant l’identité de la version originale, c’est magique. Après évidemment, on a bien compris que c’est de la triche, Cartier a pour parfumeuse maison Mathilde Laurent, un vrai cheat code en parfumerie mainstream ! Les flankers de La Panthère sont globalement tous une réussite et chacun aurait probablement emporté cette catégorie, mais cet Élixir est vraiment unique. On se demande bien à quoi ressembleront les prochains opus de la série, que peut-on produire de plus ?
Savant Fou
Last Season de Meo Fusciuni, par Giuseppe Imprezzabile

3 championats, 2 ligues des champions
Grand habitué de la catégorie, Meo Fusciuni et son incroyable parfumeur Giuseppe Imprezzabile reviennent avec ce Last Season. Un peu comme le client fidèle qui aurait sa table réservée au restaurant, ils ramassent un troisième prix Savant fou dans nos Ball-Trap Awards en mode « quoi de plus normal » ? L’année dernière, il a même raflé la Balle de Diamant, en gros le plus beau parfum de l’année 2023, au calme. Ce que Meo Fusciuni apporte à la niche, c’est l’entretient de sa logique originelle. Là où la parfumerie de niche n’est plus, Meo transcende. Des compositions inattendues, folles, profondes, des matières brutales… Ce Last Season est dans cette logique de la maison, il raconte un moment particulier où son parfumeur à ressenti la puissance olfactive de la forêt. Il met donc en avant une mousse de chêne poussée à l’extrême puis vient se renforcer d’un bois ambré très frais, irradiant, qui illustre précisément le monde vert d’un paysage où les arbres ne laissent passer que peu de lumière, que peu d’alternatives à leur règne.
Last Season est dingue, Giuseppe est génial, Meo Fusciuni est un phare dans la nuit pour les perfumistas. Pendant que les péteux de la Pop niche somnolent dans leurs excréments, il reste ces marques hyper créatives qui transmettent le flambeau aux générations suivantes, qui livrent le parfum à leur successeurs en prenant soin de l’Art qu’il implique.
L’Art de la Guerre
Uruk d’Anatole Lebreton

Sorti dans la collection Artefacts au côté de quatre autres références, Uruk est un mastodonte de matières agencées au millimètre. Loin de la patte vintage à laquelle on aurait pu s’habituer pour sa marque, avec Uruk Anatole Lebreton nous envoie aux confins de la Mésopotamie et de l’invention de l’écriture dans son storytelling. Les flacons Artefacts sont différents de la collection classique et disposent d’un capot lourd, œuvre d’art sur-mesure de la maison. L’odeur quant à elle est impressionnante dès le premier spray, ce parfum envoie un uppercut de puissance avec ses épices et ses résines opulentes. On sent ces épices froides, broyées, des résines qui collent, entourées de volutes d’encens en train de brûler. Les notes annoncées sont l’orange, la muscade, l’élémi, l’encens pyrogéné, l’essence de ciste labdanum, du benjoin et un accord ambré animal. Il faut de la patience pour le découvrir et parvenir à dompter ce petit, mais au final quelle superbe sombritude que voilà. Anatole Lebreton nous propose ici une sombre beauté qui nous a charmée par ses matières et sa structure superbement enveloppante et méditative. Ses résines voluptueuses et tranchantes à la fois en font un formidable guerrier qui remporte l’Art de la Guerre.
Rafale
Les 3 meilleurs parfums de l’année 2024
Lorsqu’on regarde cette sélection pour les trois meilleurs parfums de l’année 2024, on voit qu’on a finalement eu une belle cuvée. Et d’ailleurs, les finales en elles-même nous ont offert de belles références, mention spéciale pour Comme un gant de Voyages Imaginaires, Déclaration Eau de Parfum de Cartier, Buio de Meo Fusciuni ou encore l’efficace Estrella de la Mañana d’Une Nuit Nomade. Mais il fallait bien trancher. On note d’ailleurs que ce podium se partage entre une marque parmi les grands du Mainstream, qui domine de toute sa superbe et prouve qu’il y a encore espoir, et deux champions de la niche, qui représentent la résistance de l’Art et de la créativité… Tout n’est pas mort !
1
Balle de Diamant

La Panthère Élixir de Cartier, par Mathilde Laurent
Véritable récital technique et ôde à la créativité en parfumerie, La Panthère Élixir de Cartier remporte haut la main cette édition 2024 de nos Ball-Trap Awards. Les flankers ne sont-ils pas d’ailleurs la potion magique du petit monde opaque de la parfumerie sélective ? On a assez parler de l’œuvre, allez sentir ça !
2
Balle d’Or

Last Season de Meo Fusciuni, par Giuseppe Imprezzabile
Perché comme jamais, Giuseppe Imprezzabile réalise ce coup de génie qui nous a réllement secoué. Last Season est bien plus qu’une continuité intelligente du catalogue Meo Fusciuni, il démontre aux incultes ce qu’on peut faire avec des bois ambrés. On est dans le laboratoire de la parfumerie de demain…
3
Balle d’Argent

Un bel amour d’été de Parfum d’Empire, par Marc-Antoine Corticchiato
Assis tranquillos sur son trône, le roi de ces Awards du parfum, le virtuose de la matière première, Marc-Antoine Corticchiato aura un nouveau prix à poser sur sa cheminée en Corse. Il continue de nous éblouir et de faire vivre l’esprit de la parfumerie, merci pour tout !
Tireur d’élite
Meilleur parfumeur 2024 : Anatole Lebreton

L’indépendance incarnée
Anatole Lebreton, parfumeur autodidacte déjà interviewé ici, continue sa progression et s’affirme en tant que parfumeur indépendant. Il a sa patte, souvent avec une aura vintage comme dans Incarnata ou dans un de ses derniers, Armonia. C’est indéniable, qu’on aime ou qu’on aime pas, il faut lui reconnaître de faire ce qui lui plaît tout en écoutant sa fan base. Si on regarde sa progression depuis quelques années, on a pu voir sa remise en question sur le visuel de sa marque, son logo et son site internet de façon à se doter d’une identité propre et modernisée.
Sa collection classique Origines est déjà bien étoffée avec dix références pour tous les goûts. Cette année 2024, il est totalement sorti de sa zone de confort avec une nouvelle collection de parfums Artefacts composée de quatre références, ainsi qu’un oud, Duende, sorti en 2025. Bref on applaudit les avancées de M. Lebreton et on continue de suivre son travail de parfumeur indépendant avec une grande attention.
Le Cercle des Légendes
Le Hall Of Fame du Parfum par La Parfumerie Podcast
Cette cinquième édition du Cercle des Légendes de nos Ball-Trap Awards met à l’honneur le plus grand classique de la parfumerie, un mainstream pilier de la rue et le parfum pionnier de la niche, rien que ça ! On rend à César, pour la culture.
Vol de nuit de Guerlain
Par Jacques Guerlain, en 1933
Vol de Nuit est incontestablement le parfum qui contient tous les parfums. Le décrire serait l’essentialiser et le réduire à une expression en deçà de toutes les possibilités. Hespéridé, épicé, floral, poudré, vanillé, baumé, boisé, animal… tout arrive comme un seul souffle où tout se fond en un seul mouvement ! au point de se demander si le parfum n’est pas une nouvelle odeur que la Nature nous avait jalousement cachée. LE chef d’œuvre de Jacques Guerlain est la quintessence de tout ce que l’intellect peut imaginer. Porter Vol de Nuit est une richesse rare ; un bijou unique qui nous donne rendez-vous avec l’Histoire. L’Histoire de la parfumerie. L’Histoire de tous les parfums.
Féminité du bois de Shiseido
Par Pierre Bourdon et Christopher Sheldrake, en 1992
Pilier de la parfumerie lutensienne et pilier de la parfumerie tout court, Féminité du bois est plus de trente ans après, un parfum qui continue de nous proposer sa sublime signature chère à Christopher Sheldrake par les fruits confiturés, les épices chaudes, et les bois sombres. Vraie singularité, noble construction, sérieuse narration, Féminité du Bois est l’un de ces voyages olfactifs qui lorsque vous le découvrez pour la première fois, vous fait la promesse de ne jamais plus vous quitter.
Déclaration de Cartier
Par Jean-Claude Ellena, en 1998
Sorti en 1998, Déclaration a tout de suite su s’imposer comme un incontournable des rayons masculins. Décliné en différentes concentrations et flankers, Déclaration est l’un de ces parfums à l’identité claire et signée par le maître Jean-Claude Ellena dans un ensemble où la cardamome tient une place dominante et unique. Des notes épicées, d’orange amère (Bigarade Concentrée n’est pas très loin..), de thé légèrement fumé. Unique et intemporel.
Le Ball-Crap
Le pire du parfum en 2024
Tubéreuse Astrale de Maison Crivelli, par Quentin Bisch

Maison Crivelli ne réalise pas seulement un doublé au sommet de la merde, elle gagne en 2023, puis hisse deux de ses parfums en finale du Ball-Crap en 2024 (standing ovation!). Crivelli, c’est tellement de la merde que Matière Première est jaloux et que Xerjoff sent que la fin de son règne est proche ! Crivelli, c’est tellement de la merde que son Tubéreuse Astrale ne sent ni la tubéreuse ni les astres mais sent à fond le désastre. Crivelli, c’est tellement de la merde qu’on sent que la direction artistique n’a aucun problème de transit… bref, assez pleuré. Tubéreuse Astrale, pour résumer le process créatif, ça nous a fait penser à celui du Professeur Thibault, un fake atroce mis en vente au prix fort, l’illustration de la marque qui n’en a rien à foutre. On avait prévenu l’année passée, ce genre de bicoque Pop niche, on ne laissera jamais passer parce que trop c’est trop ! Ceux qui se croient en roues libres finiront en bad buzz comme Crivelli, à bon entendeur…
Alors ces Ball-Trap Awards 2024, vous en pensez quoi ?
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Les auteurs :

L’Ancien
Auteur / Animateur
Il est la voix lugubre de ce podcast, grande gueule qui aime à secouer l’industrie du parfum. Sur ces notes trempées à l’encre noire, on peut distinguer des listes de victimes enterrées de Paris à Oman. L’Ancien est celui que tu aimes détester, c’est cette note de cœur qui te dérange mais qui rend la composition si singulière.

Misia
Auteure / Animatrice
Dingue d’olfaction, elle a toujours le nez fourré dans des livres et des sites sur le sujet.

Fun
Auteur / Animateur
Sentir sérieusement sans jamais se prendre au sérieux ; chez lui, la pulsion automatique de mettre des mots sur ses sensations lui donnera toujours des histoires à se raconter, à nous raconter.
La Parfumerie, La Saison 6 du Podcast Parfum
Tous les épisodes :
Madagascar, du vrai, du lourd !
Lorsque Parfum d’Empire sort une nouvelle réf c’est toujours un évènement, Madagascar Le Baume Vanille balaie la pop niche brutalement…
Ces masculins asexués
Qu’est devenue la virilité ? Les parfums masculins d’aujourd’hui sont de simples fragrances fraîches, où est l’homme d’antan ?
Un mot sur la pyramide olfactive
Il fallait qu’on en parle, la Pyramide Olfactive a son importance en parfumerie, malgré son interprétation parfois exagérée. Développons…
L’aventure ?
En 15 ans dans le parfum on peut dire qu’on a fait le tour, mais qu’avons-nous gagné dans notre quête au final ? Difficile à dire…
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La parfumerie de niche en plein boum économique attire les vautours des finances, quoi de plus normal ? On continue le survol…
Niche et groupes d’investissement [part. 1]
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Sarah Bouasse : « Par le bout du nez »
Sarah Bouasse est une personne qu’on suit avec beaucoup d’attention et la sortie de son livre « Par le bout du nez » est importante pour nous !
Parfumerie BASIC, Reims
La trajectoire de chaque boutique est unique, celle de la Parfumerie BASIC n’a pas été de tout repos. Marie Hauguenois peut en témoigner !
État des lieux : qu’en est-il de la parfumerie ?
2024 révèle doucement 2025, la parfumerie et l’industrie en générale s’effondrent devant nos yeux. On fait un rapide constat en podcast…
Mutation de la Niche : un pas de plus !
La parfumerie de niche est en mutation, surtout celle des grands groupes, un cap est franchi pour enfin rentabiliser les rachats…
Un mot sur la concentration
La puissance olfactive monte, il fallait qu’on s’explique sur la concentration du parfum. Eau de Toilette, Eau de parfum ou Extrait, de quoi on parle ?
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