État des lieux

Qu’en est-il de la parfumerie ?

En voyant surgir la Maison Crivelli dans le paysage de la parfumerie, on n’a pas pu s’empêcher de se poser un moment pour faire un état des lieux. L’industrie est en chute libre, c’est un fait, mais où en est la niche ?

Saison 6 – Épisode 4

Écouter le podcast sur l’état des lieux de la parfumerie :

État des lieux de la parfumerie

par La Parfumerie Podcast | Saison 6

Une présentation empathique : Zaïd (en Château Roxane de Cava Parfum), L’Ancien (en Luce de Meo Fusciuni) et Le Zen (en Ruade de Parfumerie d’Empire) font le constat du point où se trouve la parfumerie, particulièrement celle de niche, à l’aube de 2025…

Par L’Ancien.

Crivelli montre la voie

Maison Crivelli incarne toute la médiocrité de la parfumerie d’aujourd’hui. Des jus insupportables, chargés en bois ambrés thermonucléaires, produits pour répondre à une demande elle-même préfabriquée. Le chien poursuit sa queue sans relâche et ne regarde pas autour de lui, pas besoin.

En faisant suite au succès de certains Parfums de Marly et consorts, marques au front de la Pop niche, Crivelli montre la voie à tous ceux qui hésitaient encore à faire de la merde. La recette ne change pas, la réussite commerciale est toujours au rendez-vous. On utilise les mêmes codes pour plaire au même public, pourquoi changer ? 

État des lieux de la Parfumerie

Donnez de la force à vos gars ! Il nous a fallu 3 robustas pour préparer cet épisode !

Le clip qu’on tenait à partager ici, celui diffusé en audio dans l’épisode, a été calculé à merveille par l’équipe Crivelli. Une influence choisie pour coller au persona de la maison, des gens grands ouverts à la hype, ignorants du parfum, portée par le discours d’un animateur complètement en dehors du game. Thibaud profite donc de l’occasion pour placer son produit, parler de sa marque entre deux éloges offertes de bon cœur.

On ne sait pas où on se trouve de prime abord, un mariage ou un anniversaire ? Ça n’a que peu d’intérêt, c’est le discours publicitaire qui importe. On est les deux pieds dans la com’ TikTok : court, stérile, chargé de mots-clés. C’est à ça qu’on se frotte en matière de business à ce jour.

On vend du puissant, du jus pas cher vendu le plus cher possible, estampillé « Extrait » pour valider les biais… C’est ça la niche d’aujourd’hui.

L’oseille et la parfumerie

En réalité la différence sur le marché ne se fait que par les capitaux des marques. Une enseigne comme Parfum de Marly aura forcément plus de moyens pour rouler le client dans la farine qu’une belle maison comme Naomi Goodsir. On n’a de cesse de répéter que tout se vend, que ça n’est qu’une question de force marketing. Les petits indés de la niche n’ont que peu de moyens pour communiquer alors que les cadors de la Pop niche tabassent tous les médias possible et inimaginables. Vendre de la daube est simple si on en dit du bien partout, vendre des chefs-d’œuvre est compliqué si personne n’est au courant que ça existe. Élémentaire.

La résistance indépendante

La résistance qu’on aimerait voir émerger pour faire contrepoids balbutie à peine à cause du manque de fonds. Faire du vrai parfum ne suffit pas pour faire survivre l’art olfactif de nos jours, il faut faire parler. On peut même évoquer la simple survie des maisons de qualité, vendre est vital. De vraies maisons de parfum existent, persistent, résistent, mais la masse n’en a aucune connaissance et ce malgré la hype autour de la niche.

Une fois plus, quitte à se répéter, l’expérience client à son importance dans tout ce processus puisque le marché gris vend la merde qu’il faut éviter, que le bon conseil parfum ne s’obtient qu’en boutique… En bref, tant que cette belle parfumerie ne fera pas de bruit, qu’elle ne fera pas tout pour se faire entendre, la merde continuera à pousser sans contrepoids.

Génération TikTok

Lorsqu’on voit les contenus, l’évolution qu’a connu l’information, la culture, la critique, on comprend que rien ne joue pour le parfum, que tout roule pour donner vie au marché que développe l’industrie. L’ignorance sert le capitalisme effréné des grands groupes, sert la merde qu’on nous vend dans les flacons. On a transformé le cheap en luxe, au calme. Une flûte nasale et visuelle interprétée par les bicoques de niche et les influs…

La flûte nasale qui illustre si bien la Pop niche !

La génération TikTok n’est que la suite logique de ce qu’on nous a servis comme régression intellectuelle. Nos arrières grands-parents lisaient des bouquins qui éveillaient l’intellect, nos grands-parents sont passés aux romans, nous sommes passés aux bandes-dessinées, nos enfants ont fini assis devant des dessins animés débiles, les autres croupissent devant YouTube, puis TikTok, puis pire encore viendra probablement. Les contenus présents à ce jour sur les réseaux sociaux sont si creux qu’on se voit juste dicter en trois mots que les parfums présentés sont inouïs ! Crivelli en est l’exemple.

La boisson Steff des années 1980...

La boisson Steff qu’on se partageait dans les années 1980, ne bénéficiait pas de l’image de marque de Coca-cola.

L’importance de la culture

On l’a répété aussi : cultivez-vous ! Toute personne arrive à un stade où sa bêtise lui pèse. On a passé ce cap, tout un chacun, où on a ressenti ce besoin de nous cultiver, de ne pas rester dans la merde molle dans laquelle on trempait. Les contenus vidéo qui nous rendent tous un peu plus cons ne transmettent rien qui nous fera avancer. Le parfum c’est un art, une culture, une science. Il faut donc ouvrir des livres et partir découvrir ce qui sont de vraies références dans ce domaine. Avancer pour non seulement grandir, mais surtout pour ne plus se faire tamponner à la caisse et devant les coffres de voitures. On doit comprendre enfin que certaines marques ne bénéficient d’une différence qu’au niveau de l’image, c’est ça qui fait vendre !

Mainstreamiser la critique

L’autre point important est que la critique doit se faire connaître et développer un esprit de partage. Les critiques doivent faire découvrir les autres et donner de la force à la raison. Plus la critique prendra du poids sur le net, sur les réseaux, dans les librairies, plus elle sera visible du public. Il faut saisir l’importance du combat que nous menons en cette ère d’ignorance et de consumérisme aiguë : c’est une question de vie ou de mort pour le parfum, car s’il n’y a pas de parole pour découper les Crivellis à venir, tout le monde croira en leur discours mensonger. Non, ce n’est pas la passion qui fait tenir les parfums Crivelli et ceux de la Pop niche, ce sont les matières de merde qui trempent dans la formule.

Le clip qu’on tenait à partager ici, celui diffusé en audio dans l’épisode, a été calculé à merveille par l’équipe Crivelli. Une influence choisie pour coller au persona de la maison, des gens grands ouverts à la hype, ignorants du parfum, portée par le discours d’un animateur complètement en dehors du game. Thibaud profite donc de l’occasion pour placer son produit, parler de sa marque entre deux éloges offertes de bon cœur.

On ne sait pas où on se trouve de prime abord, un mariage ou un anniversaire ? Ça n’a que peu d’intérêt, c’est le discours publicitaire qui importe. On est les deux pieds dans la com’ TikTok : court, stérile, chargé de mots-clés. C’est à ça qu’on se frotte en matière de business à ce jour.

On vend du puissant, du jus pas cher vendu le plus cher possible, estampillé « Extrait » pour valider les biais… C’est ça la niche d’aujourd’hui.

L’oseille et la parfumerie

En réalité la différence sur le marché ne se fait que par les capitaux des marques. Une enseigne comme Parfum de Marly aura forcément plus de moyens pour rouler le client dans la farine qu’une belle maison comme Naomi Goodsir. On n’a de cesse de répéter que tout se vend, que ça n’est qu’une question de force marketing. Les petits indés de la niche n’ont que peu de moyens pour communiquer alors que les cadors de la Pop niche tabassent tous les médias possible et inimaginables. Vendre de la daube est simple si on en dit du bien partout, vendre des chefs-d’œuvre est compliqué si personne n’est au courant que ça existe. Élémentaire.

La résistance indépendante

La résistance qu’on aimerait voir émerger pour faire contrepoids balbutie à peine à cause du manque de fonds. Faire du vrai parfum ne suffit pas pour faire survivre l’art olfactif de nos jours, il faut faire parler. On peut même évoquer la simple survie des maisons de qualité, vendre est vital. De vraies maisons de parfum existent, persistent, résistent, mais la masse n’en a aucune connaissance et ce malgré la hype autour de la niche.

Une fois plus, quitte à se répéter, l’expérience client à son importance dans tout ce processus puisque le marché gris vend la merde qu’il faut éviter, que le bon conseil parfum ne s’obtient qu’en boutique… En bref, tant que cette belle parfumerie ne fera pas de bruit, qu’elle ne fera pas tout pour se faire entendre, la merde continuera à pousser sans contrepoids.

Génération TikTok

Lorsqu’on voit les contenus, l’évolution qu’a connu l’information, la culture, la critique, on comprend que rien ne joue pour le parfum, que tout roule pour donner vie au marché que développe l’industrie. L’ignorance sert le capitalisme effréné des grands groupes, sert la merde qu’on nous vend dans les flacons. On a transformé le cheap en luxe, au calme. Une flûte nasale et visuelle interprétée par les bicoques de niche et les influs…

La flûte nasale qui illustre si bien la Pop niche !

La génération TikTok n’est que la suite logique de ce qu’on nous a servis comme régression intellectuelle. Nos arrières grands-parents lisaient des bouquins qui éveillaient l’intellect, nos grands-parents sont passés aux romans, nous sommes passés aux bandes-dessinées, nos enfants ont fini assis devant des dessins animés débiles, les autres croupissent devant YouTube, puis TikTok, puis pire encore viendra probablement. Les contenus présents à ce jour sur les réseaux sociaux sont si creux qu’on se voit juste dicter en trois mots que les parfums présentés sont inouïs ! Crivelli en est l’exemple.

L’importance de la culture

On l’a répété aussi : cultivez-vous ! Toute personne arrive à un stade où sa bêtise lui pèse. On a passé ce cap, tout un chacun, où on a ressenti ce besoin de nous cultiver, de ne pas rester dans la merde molle dans laquelle on trempait. Les contenus vidéo qui nous rendent tous un peu plus cons ne transmettent rien qui nous fera avancer. Le parfum c’est un art, une culture, une science. Il faut donc ouvrir des livres et partir découvrir ce qui sont de vraies références dans ce domaine. Avancer pour non seulement grandir, mais surtout pour ne plus se faire tamponner à la caisse et devant les coffres de voitures. On doit comprendre enfin que certaines marques ne bénéficient d’une différence qu’au niveau de l’image, c’est ça qui fait vendre !

La boisson Steff des années 1980...

La boisson Steff qu’on se partageait dans les années 1980, ne bénéficiait pas de l’image de marque de Coca-cola.

Mainstreamiser la critique

L’autre point important est que la critique doit se faire connaître et développer un esprit de partage. Les critiques doivent faire découvrir les autres et donner de la force à la raison. Plus la critique prendra du poids sur le net, sur les réseaux, dans les librairies, plus elle sera visible du public. Il faut saisir l’importance du combat que nous menons en cette ère d’ignorance et de consumérisme aiguë : c’est une question de vie ou de mort pour le parfum, car s’il n’y a pas de parole pour découper les Crivellis à venir, tout le monde croira en leur discours mensonger. Non, ce n’est pas la passion qui fait tenir les parfums Crivelli et ceux de la Pop niche, ce sont les matières de merde qui trempent dans la formule.

Et vous, quel état des lieux vous faites de l’industrie du parfum et la parfumerie de Niche ?

Faites profiter le lecteur de votre expérience, lâchez un commentaire !

5 Commentaires

  1. Tibo

    Le Zen tu as un cheveux sur la langue dans cet episode 🙂

    Réponse
  2. Nab

    Alala la Steff avec le paquet de chips au fromage chez casino ! mdrrr

    Réponse
  3. Youcef

    Plus tu sais plus t’auras mal .

    Réponse
  4. M

    Cette analyse est transférable à la maroquinerie, à l’habillement, à la musique, l’architecture, la peinture, la langue, les relations…
    La médiocrité est devenue la norme. Parce que la médiocrité ne demande pas d’effort.
    Les marques (et pseudo artistes) peuvent te la mettre profond parce que tu fournis la vaseline. Et tu en redemandes.
    Mainstreamiser la critique ? Pour qui ? Connaître demande de l’intérêt, du temps, de la curiosité, de la passion. Vous sentez tout ça autour de vous ?
    La masse ne s’intéresse pas, elle croit mais ne connaît pas. Elle s’en bas les reins de connaître. Il est plus simple et hype de paraître.
    Par la petite lucarne du parfum vous montrez toute la décadence assumée et consentie de notre époque.
    Par chance il existera toujours des esprits de niche, en constante recherche de beau, qui, même écrasés par la masse, réussiront à se trouver.
    Le marketing travaille pour les médiocres. Les vrais travaillent pour les vrais. Chacun choisit son camp, ses valeurs, sa vision du monde. Consciemment.
    Afficher son cul sur instagram et cie ? Le passionné s’en tamponne les miches de cette superficialité. Il sait que dans 98% des cas c’est de l’enculade déguisée en bonbons.
    Le site d’une marque donne déjà plus de matière à poncer mais rien ne vaut la critique de passionnés. Votre job vaut 10 fois une publication ou la page « notre histoire » d’une marque.
    L’oseille doit surtout servir le produit et un savoir-faire de qualité pour que cette notion d’art ne disparaisse pas.
    Merci pour le job les gars et force à vous car votre combat est bien plus grand qu’on ne pourrait l’imaginer.

    Réponse
    • L'Ancien

      Ahahahah ! Tristement vrai. Merci à toi !

      Réponse

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L’auteur :

L'Ancien, animateur, auteur du podcast Parfum La Parfumerie

L’Ancien

Auteur / Animateur

Il est la voix lugubre de ce podcast, grande gueule qui aime à secouer l’industrie du parfum. Sur ces notes trempées à l’encre noire, on peut distinguer des listes de victimes enterrées de Paris à Oman. L’Ancien est celui que tu aimes détester, c’est cette note de cœur qui te dérange mais qui rend la composition si singulière.

Lire la bio de L’Ancien

La Parfumerie, La Saison 6 du Podcast Parfum

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