Riot House, Room 1015
Singularité Rock & Roll et bien plus
Saison 3 – Épisode 19
Écouter l’interview de Michael Partouche de Room 1015
Une présentation révoltée : Le Zen (qui porte Le Goût étude 1.3 de Pentalogies) et L’Ancien (en Rien d’État Libre d’Orange) échangent avec Michael Partouche de Room 1015, dans une interview qui transpire la passion et la sincérité.
Donnez de la force à vos gars ! Il nous a fallu 7 ristrettos très obscurs pour préparer cet épisode !
Room 1015, Counter culture et liberté
Avec Room 1015, on sort des clivages et catégories, on rassemble. Assurément, avec Room 1015 nous n’avons pas affaire à une marque qui se meut dans un conformisme maladif, une allure d’entre-soi bourgeois conservateurs sur fond de musique classique. Room 1015 trouve son inspiration dans l’esthétique Rock voir Punk des années 70’- 80’, mais pas seulement. Room 1015, c’est la Contre-Culture, c’est le blues, c’est le rap, une vague émancipatrice qui renverse l’ordre établi, une déferlante qui bouscule les codes, Room 1015 c’est l’insurrection, c’est la liberté.
Guitare Gibson et madeleine de Proust
Michael est un musicien dans l’âme, il commence la musique a 11 ans, se prend vite de passion pour cet art et rêve de devenir guitariste comme « Slash » le guitariste soliste du groupe de Hard Rock « Guns N’Roses ».
Son père comprend qu’il n’est pas ici question d’une lubie passagère. Ce dernier revient des Etats-Unis avec une Gibson venue tout droit de Californie, une étape à marquer d’une pierre blanche pour lui, une véritable madeleine de Proust. Stupéfaction, excitation et émerveillement, le futur « Dr Mike » comme il se fait appeler dans le milieu Rock, se souvient des moindres détails, jusqu’à l’odeur de la caisse et le vernis de la guitare. On voit déjà ici les prémices de son futur attrait pour l’olfaction, et notamment pour plus tard l’aspiration du parfum « Electric Wood », reprenant ces facettes caractéristiques de bois, de laque et de métal.
J’ai une histoire, j’ai un background
Plus tard, malgré cette passion pour la musique et la création, ne sachant pas vers quel horizon se diriger au moment de faire ses choix d’études supérieures et sous les bons conseils de ses parents, il entame des études de pharmacie. Il est intéressé par la chimie et la biologie, mais il n’occulte évidemment pas son appétence musicale, puisqu’il fait partie d’un groupe groupe de rock psychédélique. Une activité qui reste alors un point de couleur dans la grisaille. Après sa thèse et deux ans d’ennui en pharmacie, il prend la porte sans se retourner. En effet, le groupe grandit et voilà que pendant cinq ans une nouvelle vie commence à Londres, des voyages, des concerts, des rencontres et du Rock’n’roll…
Par la suite, le groupe se délite. Retour à Paris et aux jobs conventionnels. Complètement métamorphosé suite aux expériences vécues et avec un look bien différent, cheveux longs noirs de jais et les bras parsemées d’encre de toutes parts, il trouve un poste à la British and American Pharmacy. Sans oublier de mener sa double vie de « presque-Rock Star » le soir et de pharmacien la journée, une vie compliquée à gérer. À la recherche de sens, Michael se questionne sur l’avenir, le fil conducteur de son histoire. Art, création, musique, chimie, et puis…Parfum ! Voila la révélation et, une fois de plus, il quitte son travail et se penche sur la création de sa marque, dans les laborieuses tribulations d’entrepreneur.
Riot House
Dans une nuit d’adrénaline, il trouve le nom « Room 1015 ». Une chambre mythique de l’âge d’or du Rock dans le Hyatt Hotel de Los Angeles, aussi appelé à cette époque « Riot House ». C’était le passage obligé des sulfureux groupes de Rock des années 60 -70. On y voit défiler les Rolling Stones, Led Zeppelin, The who etc… On plonge dans cette époque chaotique, lieu de débauche, de destructions de chambres qu’on appelle aussi « room trashing », un cocktail de drogues, d’alcools. Voilà le tableau ou simplement le moyen de décompression des rockstars dans l’attente de leurs concerts. Keith Richards qui jette une télé par la fenêtre, des cloisons détruites ou des lustres arrachés, la fameuse Room 1015 est belle et bien représentante de la légende antisystème qui entoure cette tumultueuse époque.
Chaque parfum est lié à un morceau de musique avec le concept de « Listen to your fragrance ». On ne part pas d’un schéma de pyramide olfactive ou d’un brief convenu, mais d’un storytelling , d’une histoire « Cool » qui donnera indubitablement un parfum « Cool ».
I got a story to tell
La musique est véritablement l’énergie créative de Room 1015, qui est née d’une envie de se démarquer, de partager sa passion, raconter des histoires. Room 1015 est véritablement tout ce que l’on peut attendre d’une marque de niche, de la créativité sortie des tripes et non pas du parfum fantoche a paillettes, ciblant les millionnaires du Golfe, ou bien un catalogue d’usage cochant les cases des familles olfactives.
On retrouve les influences de la guitare électrique pour « Electric Wood », les tatouages avec « Atramental », ou encore la musique psychédélique et la Suède avec « Blooma Cult » (« culte des fleurs » en suédois). Michael compose, avec des parfumeurs de talent comme Amélie Bourgeois, Anne-Sophie Behaghel ou Jérôme Epinette, une matérialisation de son vécu, entourée d’une sincérité et d’une esthétique qui touchera assurément les afficionados nostalgiques de cette culture et de ces folles années, ainsi que toute personne qui saura apprécier la cohérence du discours de la marque et ses compositions singulières.
Room 1015, un exemple de cohérence
Vraisemblablement, cet ADN plait. Distribuée à travers le monde, la marque perdure et nous donne ici un exemple d’authenticité qui ne peut que nous réjouir, nous donner espoir pour l’avenir de la parfumerie de niche. Des changements nous attendent pour la suite, de nouveaux formats ou encore une nouveauté inspirée de la méditattion transcendentale aux volutes encensées, qui devrait s’ajouter au catalogue. De quoi éveiller l’avidité de notre odorat !
Alors, cette interview de Michael Partouche de Room 1015, ça vous parle ?
Videz votre sac ici, on aime ça !
Much
Auteur
Le jeune Much, Benjamin de l’équipe ne cesse de chercher fragrance à son nez comme l’on cherche fusil pour aiguiser son couteau, mu par la fascination pour la diversité des couleurs, goûts et senteurs mis à disposition des Hommes. »
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