Le Branlisme
Philosophie bien blanche de la bulle parfum
Saison 3 – Épisode 13
Écouter le podcast sur le Branlisme et la bulle parfum
Une présentation jouissive : Le Zen (en Opium d’ Yves Saint Laurent) et L’Ancien (en Sun Bleached d’Une Nuit Nomade), discutent de l’impact du Branlisme, philosophie intrinsèque à la bulle racialiste de l’industrie du parfum.
Donnez de la force à vos gars ! Il nous a fallu 9 cafés bien vénères pour préparer cet épisode !
L’Art de la branlette en parfumerie est maitrisé depuis des siècles. On se met en avant, on édulcore nos discours commerciaux en se faisant passer pour des magiciens, etc. Mais le Branlisme est surtout une philosophie raciste et classiste.
Masturbation intellectuelle
La bulle parfum, cette graine autour de laquelle gravite toute l’industrie du parfum, est bien connue pour les rêves qu’elle entretient. Le luxe menteur, les matières premières extraordinaires venues de Jupiter, les flacons produits sur Saturne, et depuis une dizaine d’années, les parfumeurs qui ne touchent pas le sol en marchant.
Le bluff du savoir-faire
Ça se branle à tous les étages en essayant à tout prix de maintenir cette image d’élite et de la rendre absolue. C’est entretenu grâce à de la com’ sur le « savoir-faire », les matériaux rares, etc. Des clichés validant ce qu’on veut nous faire avaler, et bien sûr nous pousser à l’achat.
Blanche neige
Lorsqu’on pousse les portes de ce monde, on ne découvre qu’une seule et même couleur, à chaque niveau : tout est blanc. De l’égérie de race arienne aux employés dans leurs cages à lapins, qui composent les fragrances. On n’est donc pas dans la simple imagerie, mais c’est bel et bien une politique intérieure.
La parfumerie est un monde qui ne laisse aucune place aux minorités visibles. La banchitude est palpable, et ce ne sont pas les efforts de quelques enseignes, comme Mugler avec Willow Smith, qui changeront les règles. Le luxe, la richesse, le bonheur, se doivent d’être imagés par la race blanche… sauf dans certains cas, où l’on a besoin que la jeunesse s’identifie, tel un Dior représenté par Rihanna ou A$AP Rocky. Une preuve de plus que le luxe industriel ne vise pas la bourgeoisie, mais bien la jeunesse de banlieue, qu’on a formaté.
Le manche…
À tous les niveaux LVMH peut se targuer d’être en apesanteur. Spécialistes de la com’ arôme colonial-intense, les maîtres du CAC40 influencent tous leurs petits suiveurs sans avoir à ordonner quoi que ce soit. Tout le monde rêve d’être bien vu par tonton Bernard, tout le monde rêve de réussite, tout le monde veut donc calquer les codes les plus apparents.
Branlisme de Niche
Les marques de Niche les plus insignifiantes s’essaient donc à reproduire l’imagerie à son échelle. Les discours sont les mêmes. Pensant quelque part au fond de leur crâne qu’ils s’apparentent ainsi à la belle tradition de la parfumerie grasso-parisienne.
On y retrouve tous les codes les plus racialistes, voir purement racistes. Pas une goutte de couleur dans le champ visuel. Eau de parfum et eau de javel, rien de bien reluisant, on s’astique en pensant que tout le peuple jouit avec nous.
Le culot d’LVMH qui se célèbre dans une lutte contre la discrimination. Branlette entre blancs…
Cette putain de bulle
Des négros qui dansent sur le son des tam-tams, des indigènes chamanes qui entrent en transe en Amazonie, des bougnoules fainéants qui s’éclatent au narguilé, des tapis volant, on doit pouvoir trouver des chin’tocs ninjas quelque part. Les pires story-tellings sont déjà dispos, et certains ne datent que de cette année 2021, oui oui ! Les dégâts, ces gens là ne les ressentiront pas, ils s’en branlent. Mais les minorités que ça touche sont devenues ces cinq dernières années les meilleurs clients de la Niche et du Privé.
Pendant ce temps… un peu de lubrifiant
Pendant qu’on cherche le pourquoi du comment, les évènements prennent place dans les salons annuels. On y retrouve les mêmes petits qui essaient de se faire passer pour des grands en calquant leur gestuelle dans une branlerie à deux mains.
Avertissement : le Fifi award est décerné sans pile et sans lubrifiant. Vous pouvez fabriquer vous-même votre Fifi pour une masturbation sur-mesure.
Self estime en location
Le pire étant les grands awards de la parfumerie. Les géants de l’industrie qui peuvent tout se payer, achètent un max de places pour leurs productions, la participation étant bien sûr onéreuse. On y voit donc que les parfums des grands groupes, avec en bordure quelques indés à qui on a fait un taro pour faire un peu de figuration, servir de faire-valoir, faire croire que leur jury de merde a élu de la qualité dans l’espace temps.
On se fait la bise et, si on est chanceux, on rentre avec un petit Godemichet à poser sur la cheminée. Quel honneur !
Totem de la sainte blanchitude
Une fois récompensés par le gratin de la bulle parfum, on se sent directement accepté. C’est le cas, bien souvent mais heureusement pas toujours, pour les petites marques qui ont mis des billes pour avoir une chance aux awards. Un petit sextoy à poser dans le vilain local de leur petite société. Il n’y a plus qu’à mettre les piles et un peu de lubrifiant.
Les marques de Niche primées communiquent comme elles peuvent leur élection, sans en voir de clairs résultats. Car au final, il aurait été bien plus efficace de recourir au marketing d’influence, d’envoyer quelques flacons à divers créateurs de contenu orientés Parfum, en France et ailleurs, pour faire connaitre les produits. Qui donc connait les divers cérémonies liées à l’industrie du parfum ?
Branlettes en maison de composition
Ce racisme héréditaire on le retrouve dans chaque sphère de l’industrie. Les grandes maisons de composition exercent la même discrimination. Orientées vers un classisme intense, elles filtrent les propositions de contrats à la gueule du client, gonflées d’orgueil.
Ces nobles maisons, qui revendiquent sans cesse leur engagement pour l’environnement et le climat, poluent comme personne, et usent de manières d’exploiter les humains plus que douteuses.
C’est toujours dans l’hypocrisie la plus étalée que ces grandes maisons luttent contre la reconnaissance de la propriété intellectuelle dans le parfum. La raison principale est bien sûr leur moteur à produire des flankers à tout va, des copies de la maison d’en face sous couvert de généalogie olfactive. D’un autre côté, ces maisons sont les plus grands fournisseurs d’huiles génériques dans le monde.
Générique de faim
C’est dans la continuité de cette hypocrisie, que les autorités tranchent de leur plus belle injustice en condamnant des petits vendeurs de génériques, sous des lois pénales inexistantes, et on laisse des Van Cleef copier Bois d’Argent sans parler, pour ne citer qu’un exemple criant.
Colonialisme olfactif
Pendant que la banlieue et la jeunesse multicolor sont touchées par les feintes de cowboy de Dior, mettant en avant A$AP, elles sont victimes d’une équation simple. On utilise comme aimants des représentants qui touchent la masse, mais on fait croire que notre produit est pour l’élite.
C’est de cette manière élémentaire que l’on a berné toute une génération.
Être conquérants plutôt que conquis
Le vrai changement ne viendra jamais de ces gens là. Il viendra d’en bas, comme toujours. Au lieu de singer l’insulte, il s’agit désormais pour les indépendants de créer leurs propres règles du jeu.
Ça rend sourd
Ça rend surtout aveugle et incapable de s’exprimer par soi-même. La branlette nuit au business en 2021, la réaction est obligatoire. D’un simple calcul commercial, opportuniste, il faut fuir le bad buzz. Levez, levons la tête avant que le vent tourne, c’est dans l’intérêt de tous.
Et vous, le Branlisme et le racisme de la bulle parfum, vous en pensez quoi ?
Videz votre sac ici, on aime ça !
1 Commentaire
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L’Ancien
Auteur / Animateur
Il est la voix lugubre de ce podcast, grande gueule qui aime à secouer l’industrie du parfum. Sur ces notes trempées à l’encre noire, on peut distinguer des listes de victimes enterrées de Paris à Oman. L’Ancien est celui que tu aimes détester, c’est cette note de cœur qui te dérange mais qui rend la composition si singulière.
La Saison 3 du Podcast Parfum La Parfumerie
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Intéressant de fou cet épisode, tout ce que je voulais entendre. Bien vu!