Sortir de la corruption
Le business nuit-il à la parfumerie ? On peut se poser la question tant les budgets et l’appât du gain font partie des projets parfumés…

L’émotion
Comme disait Arsène dans notre épisode sur les pyramides olfactives :
« il y a des parfumeurs, on se demande bien quelle émotion ils avaient en formulant » ?
Car si ces écrivains d’odeurs racontent un vécu, un désir ou tout autre récit venu du cœur, on se pose la question sur le pourcentage énorme de parfums stériles qui poussent dans les boutiques.
Ceci dit, l’art est bel et bien l’expression d’une émotion qui fait naître les émotions de ceux qui les découvrent. C’est là que le problème se pose, puisqu’il n’y a ni d’émotion à la création, ni à la réaction. La parfumerie d’aujourd’hui est à 90 % un simple produit de consommation dénué de toute fibre artistique. Lorsqu’on parle d’art c’est quand même compliqué d’en arriver là…
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L’argent gangrène les œuvres
Tout le système de l’industrie du parfum fait barrage à la créativité et à cet art que nous désirons en tant que passionné. Les marques budgétisent leurs productions et ne mettent pas l’accent sur le parfum en lui-même. Lorsqu’on brief un parfumeur, on lui impose directement un cahier des charges. Le tout sera inclus dans un budget énorme, qui lui-même est écrasé par la part accordée au marketing.
Il n’y a rien ici qui soit favorable à la créativité du parfumeur. Et je ne parle même pas des labos qui ont le vent en poupe et produisent à la chaîne pour 80% des petites marques de niche. On est dans l’industriel à 100%, rien de l’art ne se trouve dans le processus. Il y a en plus une mondanité cancéreuse où tout le monde se regarde jalousement en n’évoquant que les chiffres… Kool Shen nous avait prévenu : « l’argent pourrit les gens ».

Démocratiser le game
Seuls les esprits libres changent les choses. Ne dit-on pas que « la rue influence Paris et Paris influence le monde » ? Quoi de plus normal puisque cette rue est composée d’électrons libres ! Ce que l’on doit changer avant tout, c’est l’accessibilité à cet art, rendre la composition possible, la culture compréhensible, pour les jeunes loups comme pour le public. Car cette parfumerie est maintenue entre les mains d’un petit nombre de gens qui n’en font pas grand chose au final… à part des millions bien-sûr.
On peut rêver, je pense, à un monde sans les grosses merdes de Paco Rabanne et Parfum de Marly, loin des chiures de Maison Crivelli ou Xerjoff, sans que la corruption ne ronge Serge Lutens ou Frédéric Malle.

Les génies
Le vrai problème, c’est la non diffusion de cet art à travers la masse. Si l’on compare avec l’industrie de la musique, les notions sont tellement répandues dans chaque rue que les génies qui en sortent peuvent tout simplement faire de l’argent en restant eux-mêmes. On investit d’ailleurs en eux autant que dans les merdouilles odorantes qu’on nous bombarde, chose qui pour l’instant est impossible avec l’art olfactif. Personne n’a de notion, encore moins de savoir-faire. Et ceux qui veulent se lancer se font formater d’entrée par un enseignement biaisé.
Le jour où cet art sera compréhensible de tous, il sera difficile pour les opportunistes d’étaler leur diarrhée partout. La bonne musique ça se reconnaît, le bon parfum se reconnaîtra aussi. Patience.
Et vous, vous pensez quoi de cette corruption de l’art olfactif par l’industrie du parfum ?
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Chère équipe insurgée:), je vous lis depuis vos débuts et dois vous confier que vos articles ont le don de me remonter le moral. Ça fait un bien fou de découvrir dans ce bas monde l’existence et la persévérance d’esprits non dupes qui ne se laissent pas avoir par les sirènes grossières des businessmen déguisés en professionnels de la « niche » (terme fourre-tout comme tant d’autres). Je m’appelle Emmanuelle Clamme, je suis parfumeur autodidacte et viens de lancer ma maison de parfums (d’auteur? Je ne sais plus quel terme choisir) Parfums Intimistes. Merci en tout cas de défendre les « petits » créateurs/artisans perdus dans ce drôle de monde. Je vous embrasse. Emma