L’engagement naturel
Faire le bon choix entre le bio et la synthèse
Certaines marques ont fait le choix de composer leurs parfums qu’à partir de matières naturelles. Un désir militant pour certains, un calcul business pour d’autres. Toujours est-il que le choix implique de vrais contraintes, notamment en formulation.
La tendance « bio »
La mode du tout naturel, du bio, etc, est une tendance qui a servi à alimenter de nombreuses stratégies commerciales. Nombre d’enseignes se sont lancées dans des pseudos prises de positions pour l’environnement, comme pour la couche d’ozone à l’époque, j’en passe et des meilleures.
On n’est pas là pour juger qui est sincère et qui ne l’est pas, même si des fois ça se voit un peu trop (big up à Givaudan et compagnie). Mais ce que l’on voit trop souvent, ce sont des marques qui ont cru que faire du parfum bio était une finalité en terme de direction artistique.
On s’est retrouvé avec des marques qui parlent de leurs matières, de la traçabilité, de leur éthique, mais les jus par contre ne parlent à personne de leur côté.
Pollutions nocturnes
Composer en 100% naturel n’est pas aisé. Certaines directions artistiques, peu cultivées ou habiles, se lance dans le domaine, devant juger des fragrances avec la bouche pleine d’excuses au devant des essais. Ça rêve de conquérir un public sélectif et soucieux du sujet, mais au final, le réveil est souvent compliqué.
Car s’il s’agit de petites maisons de Niche, la force marketing n’est pas là pour pousser le produit médiocre à la vente. On a donc sur les étales des parfumeries, des parfums stériles qui ont peu de chance de s’écouler comme il faut. Une ombre de plus dans les rayons..
Les contraintes à la compo
La plupart des parfumeurs ont fait leurs armes avec des tonnes de matières différentes, allant du naturel aux matières de synthèse. La synthèse aide énormément à propulser des notes auxquelles il manquerait éventuellement des attributs nécessaires. Elles permettent aussi de donner une belle homogénéité aux parfums, ou même le contraire suivant le chemin choisi.
Se passer des synthèses est un choix dont il faut du savoir-faire pour l’assumer. La parfumeuse Delphine Thierry qui fonctionne en 100% naturel pour la marque Floratropia, a montré qu’elle sait faire fonctionner une formule sans matières synthétiques. L’Ambre des Fleurs, dont j’ai publié l’avis ce matin, est un aperçu de ce que l’on est censé trouver dans un flacon. Un vrai parfum, pas une composition « victime » du naturel.
Impuissance olfactive
Viser une minorité est toujours plus simple et plus efficace en communication. Le seul problème est qu’il faut bien évidemment un produit convainquant en fin de parcours pour le client. Il est parfois mieux de rester sur les rails du parfum conventionnel, de trouver un autre story telling pour le vendre, que de s’aventurer là où l’on n’a pas pieds.
Le commerce, ça n’est pas seulement des beaux discours, il faut aussi convaincre dans les faits. Particulièrement dans la parfumerie, où un client achète avant tout pour sentir bon, avoir un parfum qui va pimper son âme.
N’oublions que le bio est un plus, non négligeable certes, mais s’il devient nuisible à la production de toute une collection, il faut parfois se dire qu’on n’est juste pas en capacité.
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