Un concentré de culture : Maïté Turonnet
Écouter le podcast de La Parfumerie avec Maïté Turonnet :
[Interview]
Saison 4 – Épisode 27
Une présentation humble : Misia (en Equistrius de Parfum d’Empire) et L’Ancien (en Patchouli Nosy Be de Perris) s’entretiennent avec Maïté Turonnet, rédactrice en chef de Citizen K. et auteure du livre Pot-Pourri, sur la culture parfum, la critique, l’industrie… la vie.
Par L’Ancien et Misia.
Donnez de la force à vos gars ! Il nous a fallu 5 Lungo Intensos pour préparer cet épisode !
Écrire !
Lorsqu’on a ouvert Pot-pourri chacun de notre côté à La Parfumerie Podcast, on s’est trouvé face à la culture qu’on cherche à faire connaître. Celle qui trouve ses racines dans l’art, dans la parfumerie qui s’émancipait des codes, dans l’acte engagé.
Parler parfum avec Maïté Turonnet c’est se rappeler que cette culture olfactive qu’on aime tant est liée solidement avec notre culture propre. Celle qu’on se construit au fil des années dans une volonté d’instruction, dans la recherche d’une voie qui sera la notre.
En tant que journaliste, rédactrice en chef et écrivaine, Maïté sait à quel point écrire est important, que la critique est bien plus que donner son avis. Elle transmet le point de vue d’une personne avertie, une parole qui fera avancer les choses, où les remettra à leurs places.
Contre culture ?
Lorsqu’on parlait de « contre-culture » avec Nick Steward on voulait surtout évoquer la « résistance ». Ne plus se laisser happer par le marketing, être éveillé et voir le parfum autrement. Cet angle de lecture qu’évoque Maïté en parlant de la critique de l’objet entre pleinement dans ce cadre.
Décrire au public l’odeur d’un parfum c’est bien joli, mais ça n’est en rien critique. Le placer par contre dans un prisme socio-politique ouvre le débat et déplace l’objet parfumé dans l’horizon duquel il fait réellement parti : une économie. Une vision qui fait forcément écho chez nous puisqu’à La Parfumerie Podcast on aime pas la banane.
Parler culture avec la rédac’ chef de Citizen K c’est aussi une bouffée d’air, un rappel que la compréhension juste ne survient le plus souvent qu’après un cheminement personnel.
Génération SMS
Si on parlait d’écrire c’est aussi parce que cette interview nous met face à nos lacunes. Beaucoup d’entre nous ne savent plus rédiger un texte sans clavier, beaucoup d’ailleurs, avec ce même clavier, juxtaposent un florilège de fautes d’orthographes. Écrire, prendre son temps, rayer la feuille c’est faire suivre ses pensées dans une forme qui nous appartient.
Se comprendre, se lire avant même de lire les autres par la suite, est une étape qu’on sous-estimait sans doute avant l’arrivée des ordinateurs puis des téléphones. Le résultat s’appelle YouTube, Instagram, TikTok… où l’écriture n’est plus un langage ni un échange. La vidéo a tout balayé d’un revers de main, annihilant l’écrit qui est la porte ouverte vers la culture.
D’où tu parles ?
Les critiques parfums qui n’entrent pour la plupart que dans la case « influenceurs » s’expriment sans ce background culturel nécessaire. La journaliste qu’est Maïté vous le rappelle entre les mots : ne parle pas qui veut, on ne « s’autorise » pas soi-même, sans maitrise.
Des influenceurs qui d’ailleurs disparaitront probablement avec la venue de l’Intelligence Artificielle, à même de remplacer le remplaçable, comme ces 80% de parfumeurs-fonctionnaires qui n’apportent rien d’autre qu’un simple savoir-faire, Phantom de Paco Rabanne n’est-il pas un résultat équivalent ?
Maïté Turonnet
Auteure de Parlons parfums (éditions Mondo, 1990) et de L’ABCdaire du parfum (Flammarion, 1998), elle signe en 2022 aux éditions Nez littérature Pot-pourri, « l’anti-encyclopédie des odeurs que vous n’avez jamais lue ».
Maïté est surtout journaliste (depuis 1977 selon nos recherches) et une rédactrice en chef redoutable. Elle a collaboré à de multiples publications au sujet du parfum et des odeurs pour des revues comme Elle, Libération ou L’Express. Maïté Turonnet occupe actuellement le poste de rédactrice en chef à Citizen K International.
Elle a obtenu une dizaine de fois le prix Jasmin pour plusieurs de ses articles consacrés aux parfums.
Lire Pot-pourri n’est-il pas obligatoire pour tout passionné de parfum ? Bourré d’anecdotes qui rétablissent de nombreuses vérités, faisant fi des légendes établies par l’industrie, se foutant des codes en place, ce bouquin est une mine d’or et une bouffée d’air.
On en avait parlé il y a peu dans le podcast, mais s’entretenir avec son auteure nous permet d’en remettre une couche ! Allez acheter ce livre, vous en sortirez grandis, vous verrez du pays. De quoi sortir la tête des storytelling pré-formatés, des contes de fées qu’on nous répète en boucle autour du N°5, j’en passe et des meilleurs…
Une vie d’anecdotes
Pot-pourri est un recueil d’anecdotes qu’une vie a fallu pour les rassembler. Une carrière professionnelle, une existence à côtoyer des personnalités liées au monde du parfum, artistes ou merdeux, mais dont la vie a laissé de quoi nous régaler à travers les chapitres de cet ouvrage.
Pot-pourri est un must-have, un livre de chevet qui se dévore, bref, sort ta CB !
Écrire !
Lorsqu’on a ouvert Pot-pourri chacun de notre côté à La Parfumerie Podcast, on s’est trouvé face à la culture qu’on cherche à faire connaître. Celle qui trouve ses racines dans l’art, dans la parfumerie qui s’émancipait des codes, dans l’acte engagé.
Parler parfum avec Maïté Turonnet c’est se rappeler que cette culture olfactive qu’on aime tant est liée solidement avec notre culture propre. Celle qu’on se construit au fil des années dans une volonté d’instruction, dans la recherche d’une voie qui sera la notre.
En tant que journaliste, rédactrice en chef et écrivaine, Maïté sait à quel point écrire est important, que la critique est bien plus que donner son avis. Elle transmet le point de vue d’une personne avertie, une parole qui fera avancer les choses, où les remettra à leurs places.
Contre culture ?
Lorsqu’on parlait de « contre-culture » avec Nick Steward on voulait surtout évoquer la « résistance ». Ne plus se laisser happer par le marketing, être éveillé et voir le parfum autrement. Cet angle de lecture qu’évoque Maïté en parlant de la critique de l’objet entre pleinement dans ce cadre.
Décrire au public l’odeur d’un parfum c’est bien joli, mais ça n’est en rien critique. Le placer par contre dans un prisme socio-politique ouvre le débat et déplace l’objet parfumé dans l’horizon duquel il fait réellement parti : une économie. Une vision qui fait forcément écho chez nous puisqu’à La Parfumerie Podcast on aime pas la banane.
Parler culture avec la rédac’ chef de Citizen K c’est aussi une bouffée d’air, un rappel que la compréhension juste ne survient le plus souvent qu’après un cheminement personnel.
Génération SMS
Si on parlait d’écrire c’est aussi parce que cette interview nous met face à nos lacunes. Beaucoup d’entre nous ne savent plus rédiger un texte sans clavier, beaucoup d’ailleurs, avec ce même clavier, juxtaposent un florilège de fautes d’orthographes. Écrire, prendre son temps, rayer la feuille c’est faire suivre ses pensées dans une forme qui nous appartient.
Se comprendre, se lire avant même de lire les autres par la suite, est une étape qu’on sous-estimait sans doute avant l’arrivée des ordinateurs puis des téléphones. Le résultat s’appelle YouTube, Instagram, TikTok… où l’écriture n’est plus un langage ni un échange. La vidéo a tout balayé d’un revers de main, annihilant l’écrit qui est la porte ouverte vers la culture.
D’où tu parles ?
Les critiques parfums qui n’entrent pour la plupart que dans la case « influenceurs » s’expriment sans ce background culturel nécessaire. La journaliste qu’est Maïté vous le rappelle entre les mots : ne parle pas qui veut, on ne « s’autorise » pas soi-même, sans maitrise.
Des influenceurs qui d’ailleurs disparaitront probablement avec la venue de l’Intelligence Artificielle, à même de remplacer le remplaçable, comme ces 80% de parfumeurs-fonctionnaires qui n’apportent rien d’autre qu’un simple savoir-faire, Phantom de Paco Rabanne n’est-il pas un résultat équivalent ?
Maïté Turonnet
Auteure de Parlons parfums (éditions Mondo, 1990) et de L’ABCdaire du parfum (Flammarion, 1998), elle signe en 2022 aux éditions Nez littérature Pot-pourri, « l’anti-encyclopédie des odeurs que vous n’avez jamais lue ».
Maïté est surtout journaliste (depuis 1977 selon nos recherches) et une rédactrice en chef redoutable. Elle a collaboré à de multiples publications au sujet du parfum et des odeurs pour des revues comme Elle, Libération ou L’Express. Maïté Turonnet occupe actuellement le poste de rédactrice en chef à Citizen K International.
Elle a obtenu une dizaine de fois le prix Jasmin pour plusieurs de ses articles consacrés aux parfums.
Lire Pot-pourri n’est-il pas obligatoire pour tout passionné de parfum ? Bourré d’anecdotes qui rétablissent de nombreuses vérités, faisant fi des légendes établies par l’industrie, se foutant des codes en place, ce bouquin est une mine d’or et une bouffée d’air.
On en avait parlé il y a peu dans le podcast, mais s’entretenir avec son auteure nous permet d’en remettre une couche ! Allez acheter ce livre, vous en sortirez grandis, vous verrez du pays. De quoi sortir la tête des storytelling pré-formatés, des contes de fées qu’on nous répète en boucle autour du N°5, j’en passe et des meilleurs…
Une vie d’anecdotes
Pot-pourri est un recueil d’anecdotes qu’une vie a fallu pour les rassembler. Une carrière professionnelle, une existence à côtoyer des personnalités liées au monde du parfum, artistes ou merdeux, mais dont la vie a laissé de quoi nous régaler à travers les chapitres de cet ouvrage.
Pot-pourri est un must-have, un livre de chevet qui se dévore, bref, sort ta CB !
Alors, cette vision de la culture et de la critique vous en pensez quoi ?
1 Commentaire
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Les auteurs :
L’Ancien
Auteur / Animateur
Il est la voix lugubre de ce podcast, grande gueule qui aime à secouer l’industrie du parfum. Sur ces notes trempées à l’encre noire, on peut distinguer des listes de victimes enterrées de Paris à Oman. L’Ancien est celui que tu aimes détester, c’est cette note de cœur qui te dérange mais qui rend la composition si singulière.
Misia
Auteure / Animatrice
Dingue d’olfaction, elle a toujours le nez fourré dans des livres et des sites sur le sujet.
La Parfumerie, La Saison 4 du Podcast Parfum
Tous les épisodes :
Nez la Revue
Nez la revue et Auparfum.com ont joué un rôle essentiel pour diffuser la culture olfactive et la critique parfum, il fallait qu’on en parle !
Pour une contre-culture
Pas de culture sans contre-culture. C’est du moins la résistance au parfum industriel qu’on souhaite installer, une réflexion pour poser les bases.
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Gallivant, from London
Gallivant c’est la petite marque qui ne parle pas mais qui produit du vrai parfum, portable et archi bien foutu, sans prétention ni complexe.
Les points sur les « i »
Il fallait qu’on règle quelques comptes, qu’on replace certaines choses, dont l’olfaction et le vrai parfum, au centre du débat…
Interview agréable et sans langue de bois.
Bravo à cette gentille dame !