Écouter le podcast sur Slogan de Courrèges

D’Empreinte à Slogan

Il fut un temps où Courrèges était une grande marque, il fut un temps où Courrèges faisait du beau parfum… aujourd’hui Courrèges est une marque de merde. La marque parisienne, avant-gardiste en ses beaux jours, pouvait se targuer d’avoir reformulé à merveille les classiques de son patrimoine. Le superbe In Blue, lancé en 1983, était ainsi magnifiquement modernisé en 2014. De même pour l’Eau, la finesse de Blanc, de La Fille de l’Air, l’adaptation du légendaire Empreinte. Tout est mort.

Le nouveau lancement vient signer l’arrêt de mort de quelques belles sorties, quelques foireuses aussi, pour refonder le catalogue. Slogan est le nouveau blockbuster de la Maison, accompagné de C et de Seconde Peau. Des nouvelles fragrances dont on aurait pu se réjouir en voyant qui est à la composition. On garde malgré tout La Fille de l’Air et Empreinte, pour nous faire croire qu’on respecte encore le patrimoine.

Le Courrèges 2022

Courrèges, en 2022, nous demande de nous pencher et de tousser un peu, il a un flacon en forme d’ogive à nous présenter. On découvre une Annick Ménardo au boulot, on lui a demandé de nous refaire Bois d’Argent. Amélioré ou pas, là n’est pas le sujet. On veut une copie, on s’en bat les couilles.

Remake à la Bois d’Iris

Pourquoi se faire chier ? On l’a dit et redit, la copie en parfumerie et régie par l’art de la flûte. Bois d’Iris de Van Cleef & Arpels, qui flûtement était un ré majeur, avait démontré qu’on pouvait faire ce qu’on voulait en changeant seulement le nom du parfum.

Clara Muller, rédactrice de l’article d’auparfum.com qui traite de Slogan, ne laisse aucune ambigüité sur le but de la production. La démarche est claire, la marque veut surfer sur le succès de Dior. En gros, on appelle la parfumeuse du parfum qu’on veut reproduire, on lui demande sans vergogne de nous le recomposer.

Slogan, sucette au Bois d’Argent

S’il s’agissait d’un hommage, un peu comme Le Lion de Chanel pour Shalimar de Guerlain, dont le clin d’œil saute au pif, on aurait eu des commentaires, des allusions dans le discours. Notre cher Nicolas Di Felice, Directeur Artistique de la Maison Courrèges, nous parle de la pluie et du beau temps, rien de tout ça. À la place on nous vante une collab’ pour un clip de Tess Lochanski et et de photos de Carlijn Jacobs. Le résultat, qui plus est nul à chier, aux abords du pathétique, est bien loin d’évoquer la Cologne titanesque d’Hedi Slimane.

La parfumerie française en perdition

Courrèges n’est que la partie visible du naufrage duquel nous sommes témoin. La parfumerie française nage dans la honte sans en sentir la moindre goutte. Tout le monde se copie, la créativité n’est plus à l’ordre du jour dans aucune maison de parfum. Lorsqu’on est là à dire que les Maisons italiennes n’ont rien n’à envier à la France, on est aujourd’hui face à la confirmation. Il n’y a rien à attendre des productions hexagonales.

Le combat que mènent les maisons de compositions et les grandes marques pour barrer la route à la reconnaissance de la propriété intellectuelle en parfumerie en est le signe le plus clair. Les briefs sont scandaleux, on ne se cache plus. Ferme ta gueule et créer, ferme les yeux et achète ! Slogan c’est un coup dur porté aux espoirs.

L’Ancien

Auteur / Animateur

Il est la voix lugubre de ce podcast, grande gueule qui aime à secouer l’industrie du parfum. Sur ces notes trempées à l’encre noire, on peut distinguer des listes de victimes enterrées de Paris à Oman. L’Ancien est celui que tu aimes détester, c’est cette note de cœur qui te dérange mais qui rend la composition si singulière.

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La Saison 3 du Podcast Parfum La Parfumerie

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