Tayshaba : le nil, le Soudan… à Paris.
Un parfum à l’identité assumée
Quand on parle du Soudan cela évoque pour beaucoup la guerre. De mon côté c’est systématique, ça m’évoque le royaume de Koush, les « pharaons noirs » qui ont précédé ceux d’Égypte, et surtout un pays que j’ai toujours rêvé de visiter. Lorsque j’ai découvert Tayshaba j’ai fait un premier pas vers la culture soudanaise, un avant-goût de Khartoum.
Saison 5 – Épisode 30
Écouter le podcast sur Tayshaba :
Tayshaba
Une présentation pharaonique : L’Ancien (qui porte Accra de Gallivant) et Le Zen (en Tobacco Oud de Tom Ford) s’entretiennent avec Maiada El Khalifa, fondatrice de la maison Tayshaba, sur son parcours, ses inspirations, l’identité de la marque, la culture soudanaise…
Par L’Ancien.
Tayshaba, le long du Nil…
Peu de gens connaissent l’histoire des « pharaons noirs », ses empereurs qui ont érigé le royaume de Koush et fait pousser des centaines de pyramides, des siècles avant celles de Guizeh. C’est l’un des berceaux du monde, d’où sont nées nombre de traditions dont certaines ont fini par s’écraser à Paname sur les Champs Élysées. L’encens, la myrrhe, les rituels aphrodisiaques des nuits de noces, les soudanais, enfants des nubiens de Koush, en sont imprégnés depuis tous ces siècles, faisant passer les bobos de Grasse pour des mouflets capricieux. Le Nil est une histoire qui avale celle de la France, qui a même changé les couches de Jules César, qui a vu passer Napoléon comme un nuage.
Le Soudan c’est bien sûr une civilisation qui vit au pouls du monde moderne, mais qui, comme bien des cultures fortes, s’accroche à son patrimoine et ses traditions.
Maiada et l’Art
Maiada El Khalifa, fondatrice de Tayshaba, porte cette immensité en elle. Petite fille dont l’ascendance l’attache aux père fondateurs de la libération et de l’établissement du Soudan, elle impose son histoire, sa légende, à travers ses créations parfumées, en gardant des racines très visibles au cœur des formules.
L’Art, c’est son domaine, car même si ses formations professionnelles l’ont plantée sur des chaises de bureaux, elle a toujours eu l’âme portée vers la création, via la peinture dont l’esprit se retrouve d’ailleurs dans les récits de Tayshaba, aux couleurs si singulières qu’elle expose à Paris et ailleurs.
Le parfum est un art, et c’est dans la continuité des ces teintes que Maiada s’est formée à Grasse, puis a forgé son expérience en labo sur Paris, avant de lancer Tayshaba.
Tayshaba, le long du Nil…
Peu de gens connaissent l’histoire des « pharaons noirs », ses empereurs qui ont érigé le royaume de Koush et fait pousser des centaines de pyramides, des siècles avant celles de Guizeh. C’est l’un des berceaux du monde, d’où sont nées nombre de traditions dont certaines ont fini par s’écraser à Paname sur les Champs Élysées. L’encens, la myrrhe, les rituels aphrodisiaques des nuits de noces, les soudanais, enfants des nubiens de Koush, en sont imprégnés depuis tous ces siècles, faisant passer les bobos de Grasse pour des mouflets capricieux. Le Nil est une histoire qui avale celle de la France, qui a même changé les couches de Jules César, qui a vu passer Napoléon comme un nuage.
Le Soudan c’est bien sûr une civilisation qui vit au pouls du monde moderne, mais qui, comme bien des cultures fortes, s’accroche à son patrimoine et ses traditions.
Maiada et l’Art
Maiada El Khalifa, fondatrice de Tayshaba, porte cette immensité en elle. Petite fille dont l’ascendance l’attache aux père fondateurs de la libération et de l’établissement du Soudan, elle impose son histoire, sa légende, à travers ses créations parfumées, en gardant des racines très visibles au cœur des formules.
L’Art, c’est son domaine, car même si ses formations professionnelles l’ont plantée sur des chaises de bureaux, elle a toujours eu l’âme portée vers la création, via la peinture dont l’esprit se retrouve d’ailleurs dans les récits de Tayshaba, aux couleurs si singulières qu’elle expose à Paris et ailleurs.
Le parfum est un art, et c’est dans la continuité des ces teintes que Maiada s’est formée à Grasse, puis a forgé son expérience en labo sur Paris, avant de lancer Tayshaba.
Donnez de la force à vos gars ! Il nous a fallu 12 espressos brutaux pour préparer cet épisode !
Une force qui coule dans les veines
Un tel passé ne se vit pas au quotidien comme en Europe. L’Afrique, et notamment cet Est porté vers le monde islamique et le Moyen-Orient, est tatoué de ces valeurs millénaires. La vie de tous les jours en est marquée, même inconsciemment, transmise de différentes manières d’une ethnie à l’autre, entre-elles, dans un même lieu malgré l’étendue du territoire. Si les vainqueurs écrivent toujours l’histoire, vous n’enlèverez pas les traces laissées par les ancêtres sous vos pieds, le Soudan en témoigne chaque jour.
Le soleil frappant le Nil est bien le même qui brûlait les peaux il y a des siècles, dans les victoires ou les défaites. Les encens enfumaient les mariages et les rituels sacrés, son odeur si particulière illumine toujours le rythme effréné de Khartoum, donne force aux régions rurales, et ce jusqu’au Caire, depuis le légendaire Pays de Pount.
Ahmar Danse
Dans un pays comme la France où les traditions — et particulièrement le mariage — ne représentent plus grand chose, on a du mal à s’imaginer l’importance qu’elles ont ailleurs. Mais l’Hexagone est minuscule sur la carte, l’Asie, l’Océanie ou l’Afrique sont des territoires immenses où les regards sur la vie sont différents.
Ahmar Danse, parfum phare de la Maison, évoque la danse nuptiale à laquelle s’adonne la jeune mariée devant son époux. Dans les fumées de l’encens, elle est parfumée d’une fragrance traditionnelle enivrante et sensuelle. Une huile aux teintes noires conçue par des femmes dont le savoir est transmis de mères en filles, qui ne se porte que pour l’occasion.
Cette Eau de Parfum reprend donc les grandes lignes de cet élixir et se propose de le faire découvrir au monde. Brisant le tabou, un secret millénaire qui date du temps de Koush ! Et puisqu’on parle des temps anciens, cette danse endiablée était aussi pratiquée par les hommes. Tayshaba fait revivre une ère oubliée avec un parfum mixte, même si les nobles femmes du Soudan en ont les dents qui grincent.
C’est chaud, boisé, épicé, puissant, de la myrrhe à la noix de muscade… Ahmar Danse est à connaitre tant c’est singulier et prenant.
[Taysha : tribu et village du sud du Darfour, Aba : île sur le Nil blanc au sud de Khartoum]
La route de la myrrhe
La myrrhe et l’encens sont omniprésents dans les parfums de Tayshaba. L’histoire du Nil et du Soudan y sont étroitement liés étant l’une des grandes terres productrices mais aussi un passage obligatoire des commerçants qui les convoitent à travers les siècles.
De Ahmar Danse à Cachemyrrhe, les fragrances explorent une facette, un cliché de cet environnement complexe, avec un fil conducteur autobiographique lié à la vie de Maiada El Khalifa. L’île d’Aba, où son arrière grand-père a vaincu les anglais en 1881, en rassemblant les tribus à travers le pays en une force unie, est le cœur du storytelling. De son climat ensoleillé, interprété par Asfar Away, aux sensations des bords du fleuve le plus long du monde avec l’ozonique All Nile Long, jusqu’aux rythmes enflammés des tambours avec Flambois.
Chaque parfum est à découvrir, de préférence sur peau comme on le préconise toujours, car il y a ici une vraie profondeur qui s’exprime dûe aux matières naturelles ultra présentes.
C’est une collection qui nous plaît, qui nous raconte la noblesse d’un continent, d’une histoire, d’un empire, d’une culture. Qui nous ramène vers un parfum d’ailleurs sans oublier d’être apprivoisé pour nos sensibles narines occidentales.
Une force qui coule dans les veines
Un tel passé ne se vit pas au quotidien comme en Europe. L’Afrique, et notamment cet Est porté vers le monde islamique et le Moyen-Orient, est tatoué de ces valeurs millénaires. La vie de tous les jours en est marquée, même inconsciemment, transmise de différentes manières d’une ethnie à l’autre, entre-elles, dans un même lieu malgré l’étendue du territoire. Si les vainqueurs écrivent toujours l’histoire, vous n’enlèverez pas les traces laissées par les ancêtres sous vos pieds, le Soudan en témoigne chaque jour.
Le soleil frappant le Nil est bien le même qui brûlait les peaux il y a des siècles, dans les victoires ou les défaites. Les encens enfumaient les mariages et les rituels sacrés, son odeur si particulière illumine toujours le rythme effréné de Khartoum, donne force aux régions rurales, et ce jusqu’au Caire, depuis le légendaire Pays de Pount.
Ahmar Danse
Dans un pays comme la France où les traditions — et particulièrement le mariage — ne représentent plus grand chose, on a du mal à s’imaginer l’importance qu’elles ont ailleurs. Mais l’Hexagone est minuscule sur la carte, l’Asie, l’Océanie ou l’Afrique sont des territoires immenses où les regards sur la vie sont différents.
Ahmar Danse, parfum phare de la Maison, évoque la danse nuptiale à laquelle s’adonne la jeune mariée devant son époux. Dans les fumées de l’encens, elle est parfumée d’une fragrance traditionnelle enivrante et sensuelle. Une huile aux teintes noires conçue par des femmes dont le savoir est transmis de mères en filles, qui ne se porte que pour l’occasion.
Cette Eau de Parfum reprend donc les grandes lignes de cet élixir et se propose de le faire découvrir au monde. Brisant le tabou, un secret millénaire qui date du temps de Koush ! Et puisqu’on parle des temps anciens, cette danse endiablée était aussi pratiquée par les hommes. Tayshaba fait revivre une ère oubliée avec un parfum mixte, même si les nobles femmes du Soudan en ont les dents qui grincent.
C’est chaud, boisé, épicé, puissant, de la myrrhe à la noix de muscade… Ahmar Danse est à connaitre tant c’est singulier et prenant.
[Taysha : tribu et village du sud du Darfour, Aba : île sur le Nil blanc au sud de Khartoum]
La route de la myrrhe
La myrrhe et l’encens sont omniprésents dans les parfums de Tayshaba. L’histoire du Nil et du Soudan y sont étroitement liés étant l’une des grandes terres productrices mais aussi un passage obligatoire des commerçants qui les convoitent à travers les siècles.
De Ahmar Danse à Cachemyrrhe, les fragrances explorent une facette, un cliché de cet environnement complexe, avec un fil conducteur autobiographique lié à la vie de Maiada El Khalifa. L’île d’Aba, où son arrière grand-père a vaincu les anglais en 1881, en rassemblant les tribus à travers le pays en une force unie, est le cœur du storytelling. De son climat ensoleillé, interprété par Asfar Away, aux sensations des bords du fleuve le plus long du monde avec l’ozonique All Nile Long, jusqu’aux rythmes enflammés des tambours avec Flambois.
Chaque parfum est à découvrir, de préférence sur peau comme on le préconise toujours, car il y a ici une vraie profondeur qui s’exprime dûe aux matières naturelles ultra présentes.
C’est une collection qui nous plaît, qui nous raconte la noblesse d’un continent, d’une histoire, d’un empire, d’une culture. Qui nous ramène vers un parfum d’ailleurs sans oublier d’être apprivoisé pour nos sensibles narines occidentales.
Alors, vous avez senti la collection de Tayshaba, vous en dites quoi ?
Faites profiter le lecteur de votre expérience, lâchez un commentaire !
1 Commentaire
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L’auteur :
L’Ancien
Auteur / Animateur
Il est la voix lugubre de ce podcast, grande gueule qui aime à secouer l’industrie du parfum. Sur ces notes trempées à l’encre noire, on peut distinguer des listes de victimes enterrées de Paris à Oman. L’Ancien est celui que tu aimes détester, c’est cette note de cœur qui te dérange mais qui rend la composition si singulière.
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