Dinajpur de Coelia
De la passion au concret
Là où certains se cherchent encore un modèle économique pour transformer leurs followers en blé, le Voyageur Olfactif et d’autres ont fait leur chemin en gouderonnant eux-mêmes la route. Et même si on n’a jamais été très copain avec le milieu de l’influence, il faut toujours reconnaître l’effort et le travail bien fait.
Saison 5 – Épisode 28
Écouter le podcast sur Dinajpur de Coelia :
Dinajpur de Coelia
Une présentation fière : L’Ancien (en Agarwoud de Heeley) et Le Zen (qui porte Le Lion de Chanel), échangent avec Voyageur Olfactif sur le lancement de son parfum Dinajpur et sa marque Coelia, sur l’évolution de la création de contenu sur les réseaux sociaux, sur les visages de l’industrie…
Par L’Ancien.
Billel Fathallah
Le gars est tenace ! Deux ans après notre interview, il est toujours debout et il marche toujours de parfumerie en parfumerie. Il présente ses coups de cœur, il échange avec son public sur les parfums qui ont fait sa jeunesse et qui lui semblent intéressants aujourd’hui. Il interviewe des parfumeurs et des proprios de marques, sans distinction. Billel a fait son chemin en devenant tout simplement l’influenceur parfum le plus important de la planète francophone.
Mais avec sa gueule d’arabe rien n’était gagné d’avance, il a subi des recalages calibré et des crampe à la Grenobloise (coucou Lolo🖕) qui font mal. Il navigue donc entre le combat d’être un enfant de l’immigration pour qui on a du mal à accepter le statut de français comme les autres, et le devoir de faire son trou dans un milieu du parfum où la blancheur transpire de toute son imperméabilité.
L’industrie on connaît. Un monde de jaloux, de connards, d’hypocrites menteurs au possible. On a averti plus d’une personne qui voulaient prendre ce chemin dans leurs vies. « On va te sourire et te caresser, mais ils veulent tous que tu crèves pour garder leur maigre steak ». Alors si en plus tu n’es pas bien clair de peau………..
D’ailleurs, le combat dans ce business c’est en réalité une lutte de classe. Même si Marx nous avait prévenu, il faut le vivre pour percuter l’amertume de la vérité. Nous les chiens de banlieue pouvons en témoigner chaque jour, et dans l’univers du parfum c’est encore pire.
Billel Fathallah dit Voyageur Olfactif sur Instagram, créateur de la marque Coelia et du parfum Dinajpur.
Il y a les bourgeois au fond de la cour et il y a en avant plan ceux qui veulent en être. Allez lire les 90% des pages « à propos » des maisons de niche, vous comprendrez ce qu’on veut dire.
Billel Fathallah
Billel Fathallah dit Voyageur Olfactif sur Instagram, créateur de la marque Coelia et du parfum Dinajpur.
Le gars est tenace ! Deux ans après notre interview, il est toujours debout et il marche toujours de parfumerie en parfumerie. Il présente ses coups de cœur, il échange avec son public sur les parfums qui ont fait sa jeunesse et qui lui semblent intéressants aujourd’hui. Il interviewe des parfumeurs et des proprios de marques, sans distinction. Billel a fait son chemin en devenant tout simplement l’influenceur parfum le plus important de la planète francophone.
Mais avec sa gueule d’arabe rien n’était gagné d’avance, il a subi des recalages calibré et des crampe à la Grenobloise (coucou Lolo🖕) qui font mal. Il navigue donc entre le combat d’être un enfant de l’immigration pour qui on a du mal à accepter le statut de français comme les autres, et le devoir de faire son trou dans un milieu du parfum où la blancheur transpire de toute son imperméabilité.
L’industrie on connaît. Un monde de jaloux, de connards, d’hypocrites menteurs au possible. On a averti plus d’une personne qui voulaient prendre ce chemin dans leurs vies. « On va te sourire et te caresser, mais ils veulent tous que tu crèves pour garder leur maigre steak ». Alors si en plus tu n’es pas bien clair de peau………..
D’ailleurs, le combat dans ce business c’est en réalité une lutte de classe. Même si Marx nous avait prévenu, il faut le vivre pour percuter l’amertume de la vérité. Nous les chiens de banlieue pouvons en témoigner chaque jour, et dans l’univers du parfum c’est encore pire. Il y a les bourgeois au fond de la cour et il y a en avant plan ceux qui veulent en être. Allez lire les 90% des pages « à propos » des maisons de niche, vous comprendrez ce qu’on veut dire.
Donnez de la force à vos gars ! Il nous a fallu 6 espressos endurcis pour préparer cet épisode !
De gauche à droite : Nissou, Billel et Silvère ont upgradé leur business !
Des voyages à la Maison
Alors que Jérémy Perfumum, autre influenceur parfum avec qui on s’était crêpé le chignon, a monté sa parfumerie dans le 7.8, tout comme Nissou et Silvère d’ailleurs, Billel le voyageur a lui lancé Coelia, sa marque de parfum.
Même si on avait un peu échangé en arrière plan, on avait quand même peur qu’il se lance dans un projet crossover-boisé-ambré typique qu’on fourgue à son genre de profil. De nombreux influs / vendeurs ont lancé de cette manière des dernières grosses daubes, des générico-tendancium sortis des fonds de tiroirs du labo. Mais Coelia propose finalement une surprise. On est gourmand, on est crossover, mais on prend des risques pour de vrai.
L’intelligence du produit se trouve dans la manière de coller les éléments nécessaires à satisfaire sa base client. On a de la tenue, du sillage, une projection atomique, mais on garde la tête haute en n’oubliant jamais l’idée de faire du parfum. On s’en tient donc au récit, on a une histoire autour de la Maison en elle-même, on garde le cap à tout prix en mettant en avant ses origines, un truc qu’on aime.
Le storytelling est malin, le projet est cohérent, on est bel et bien dans une situation où on a pris le temps de réfléchir avant de se faire rouler par un parfumeur en plastique. Une problématique qui a pris plus d’un débutant au piège.
Parfum from scratch
Dinajpur raconte un voyage humanitaire au Bangladesh qu’a effectué Billel. Il évoque une odeur qui l’a touché en rentrant dans une échoppe sur place, et qu’il a retrouvé souvent lors de son séjour. Dinajpur est le nom de la ville où il a passé son séjour, et c’est pour l’occasion le nom d’un parfum qui parle de chai latté au gingembre, bien sucré !
Pour être gourmand, c’est gourmand, on aura prévenu. Mais c’est là tout ce qui fait aussi le charme de cette compo. Les épices de départ sont vraiment touchantes pour quiconque, comme nous, raffole de gingembre, puis le discours olfactif nous entraîne dans une sorte de lait concentré sucré qui rend le tout ultra addictif. Mais là où la fragrance surprend c’est qu’on aurait pu avoir une sucraille saturée du style La Vie est Belle / Poison Girl. C’est là ce qu’on a le plus aimé en réalité : un parfum tenu par sa direction artistique, qui ne tombent pas dans la merde facile.
On aime ou on n’aime pas, aucun souci, mais ce taf réalisé par Billel est avant tout une lumière pour ceux qui rêvent d’aller au bout de leur passion. Le Voyageur a mis tout ce qu’il avait dans son projet, de ses économies à son temps et son énergie. Certains critiquent le packaging, et on les comprend, mais il faut voir l’ensemble du sacrifice et saisir qu’on est à l’aube d’un long parcours dans le monde du parfum !
Laissons le temps perfectionner cette marque, nombre d’entre les enseignes présentes aujourd’hui ont commencé en bas de l’échelle, ça va le faire !
Une fierté
Dinajpur de Coelia est une fierté pour nous. Oui ça n’est pas le parfum du siècle qui nous fera oublier Shalimar ou Vol de Nuit, mais c’est une nouvelle avancée pour la rue, pour une catégorie sociale boudée et pour la parfumerie de demain. Pour moi comme pour Le Zen, c’est le 9.2 qui frappe le game, avec la force que le Seigneur a bien voulu lui accorder. Le budget n’est pas celui d’un lancement Dior mais la force mise dans la bataille vaut son pesant d’or ! Il y a de la sueur d’entrepreneur et une motivation qui vaut bien mieux que les projets de bobos qui poussent toute l’année.
Poussé par cette envie de montrer qu’un arabe ou un gueux venu d’en bas peut réussir, le Voyageur Olfactif a donné un sens à son aventure, il l’a saisie des deux mains avec ce désir de vengeance positive. Les réflexions racistes, les manques de respect et autres ingratitudes qui blessent serviront de fuel. Il a retroussé ses manches et levé la tête, il ne la baissera que s’il faut être son propre bélier pour enfoncer les portes.
Les autres maisons nées de nul part et de rien viendront à leur tour affaiblir le pont-levis de l’industrie, les envahisseurs ont montré de quoi ils étaient capables sur le gris. Les vrais arrivent, doucement mais sûrement, les pages se tournent. Le paysage changera à coup sûr, l’industrie n’a pas le choix de toute façon.
Des voyages à la Maison
De gauche à droite : Nissou, Billel et Silvère ont upgradé leur business !
Alors que Jérémy Perfumum, autre influenceur parfum avec qui on s’était crêpé le chignon, a monté sa parfumerie dans le 7.8, tout comme Nissou et Silvère d’ailleurs, Billel le voyageur a lui lancé Coelia, sa marque de parfum.
Même si on avait un peu échangé en arrière plan, on avait quand même peur qu’il se lance dans un projet crossover-boisé-ambré typique qu’on fourgue à son genre de profil. De nombreux influs / vendeurs ont lancé de cette manière des dernières grosses daubes, des générico-tendancium sortis des fonds de tiroirs du labo. Mais Coelia propose finalement une surprise. On est gourmand, on est crossover, mais on prend des risques pour de vrai.
L’intelligence du produit se trouve dans la manière de coller les éléments nécessaires à satisfaire sa base client. On a de la tenue, du sillage, une projection atomique, mais on garde la tête haute en n’oubliant jamais l’idée de faire du parfum. On s’en tient donc au récit, on a une histoire autour de la Maison en elle-même, on garde le cap à tout prix en mettant en avant ses origines, un truc qu’on aime.
Le storytelling est malin, le projet est cohérent, on est bel et bien dans une situation où on a pris le temps de réfléchir avant de se faire rouler par un parfumeur en plastique. Une problématique qui a pris plus d’un débutant au piège.
Parfum from scratch
Dinajpur raconte un voyage humanitaire au Bangladesh qu’a effectué Billel. Il évoque une odeur qui l’a touché en rentrant dans une échoppe sur place, et qu’il a retrouvé souvent lors de son séjour. Dinajpur est le nom de la ville où il a passé son séjour, et c’est pour l’occasion le nom d’un parfum qui parle de chai latté au gingembre, bien sucré !
Pour être gourmand, c’est gourmand, on aura prévenu. Mais c’est là tout ce qui fait aussi le charme de cette compo. Les épices de départ sont vraiment touchantes pour quiconque, comme nous, raffole de gingembre, puis le discours olfactif nous entraîne dans une sorte de lait concentré sucré qui rend le tout ultra addictif. Mais là où la fragrance surprend c’est qu’on aurait pu avoir une sucraille saturée du style La Vie est Belle / Poison Girl. C’est là ce qu’on a le plus aimé en réalité : un parfum tenu par sa direction artistique, qui ne tombent pas dans la merde facile.
On aime ou on n’aime pas, aucun souci, mais ce taf réalisé par Billel est avant tout une lumière pour ceux qui rêvent d’aller au bout de leur passion. Le Voyageur a mis tout ce qu’il avait dans son projet, de ses économies à son temps et son énergie. Certains critiquent le packaging, et on les comprend, mais il faut voir l’ensemble du sacrifice et saisir qu’on est à l’aube d’un long parcours dans le monde du parfum ! Laissons le temps perfectionner cette marque, nombre d’entre les enseignes présentes aujourd’hui ont commencé en bas de l’échelle, ça va le faire !
Une fierté
Dinajpur de Coelia est une fierté pour nous. Oui ça n’est pas le parfum du siècle qui nous fera oublier Shalimar ou Vol de Nuit, mais c’est une nouvelle avancée pour la rue, pour une catégorie sociale boudée et pour la parfumerie de demain. Pour moi comme pour Le Zen, c’est le 9.2 qui frappe le game, avec la force que le Seigneur a bien voulu lui accorder. Le budget n’est pas celui d’un lancement Dior mais la force mise dans la bataille vaut son pesant d’or ! Il y a de la sueur d’entrepreneur et une motivation qui vaut bien mieux que les projets de bobos qui poussent toute l’année.
Poussé par cette envie de montrer qu’un arabe ou un gueux venu d’en bas peut réussir, le Voyageur Olfactif a donné un sens à son aventure, il l’a saisie des deux mains avec ce désir de vengeance positive. Les réflexions racistes, les manques de respect et autres ingratitudes qui blessent serviront de fuel. Il a retroussé ses manches et levé la tête, il ne la baissera que s’il faut être son propre bélier pour enfoncer les portes.
Les autres maisons nées de nul part et de rien viendront à leur tour affaiblir le pont-levis de l’industrie, les envahisseurs ont montré de quoi ils étaient capables sur le gris. Les vrais arrivent, doucement mais sûrement, les pages se tournent. Le paysage changera à coup sûr, l’industrie n’a pas le choix de toute façon.
Et vous, vous avez pu sentir ce Dinajpur de Coelia, vous en dites quoi ?
Faites profiter le lecteur de votre expérience, lâchez un commentaire !
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L’auteur :
L’Ancien
Auteur / Animateur
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Bravo à Billel pour ce parcours et cette belle réalisation, tu as sorti une pépite et à fait ton bout de chemin malgré les obstacles. Merci pour cet article!