Tom Ford, le divorce…
Écouter le podcast de La Parfumerie sur Tom Ford :
Allons voir ailleurs.
Saison 4 – Épisode 30
Par L’Ancien.
Donnez de la force à vos gars ! Il nous a fallu 2 triple espressos pour préparer cet épisode !
Le Tom Ford d’avant
Ceux qui débarquent en parfumerie et voient des Bitter Peach ou des Rose Prick chez Tom Ford doivent prendre conscience de ce que c’était avant. Car Tom Ford c’était du sérieux avec une collection Private Blend qui avait frappé fort d’entrée. C’était Tuscan Leather, Amber Absolute, Tobacco Vanille, Noir de Noir, White Suede, Tobacco Oud, Oud Wood… des parfums qui sont devenus légendaires.
Tom Ford développait ses privés comme des parfums mainstream et le monde de la parfumerie n’y croyait pas. Une leçon de commerce et de marketing que même Dior n’avait pas vu venir, s’en servant pour pousser la récente flambée de Bois d’Argent.
Neroli Portofino
Avec le carton de Neroli Portofino, la maison américaine a vu qu’elle pouvait aller beaucoup plus loin encore. De la pub, des affiches encore plus présentes, des clips sur tous les supports. Les ventes ont ainsi servi de preuve pour orienter le futur de la marque. Un premier flanker, Neroli Portofino Forte, très cher, a montré à quoi allait ressembler la suite. Des flankers de privés, schéma qu’on allait appliqué à de nombreuses références allant de Oud Wood à Lost Cherry.
Les chiffres par dessus tout
Tom Ford est réputé pour avoir son avis personnel dans tout ce qu’il produit. Il est un fin directeur artistique que l’Europe connait très bien dans ce rôle, ayant tenu la boutique chez Yves Saint Laurent et Gucci. On lui doit donc de nombreux obus de sa marque, en tant que validateur irréprochable en bout de chaine.
Le virage de la marque s’est senti à cause de la montée en puissance des ventes. Les cartons commerciaux s’enchainant, pourquoi revenir en arrière ? La niche que représentait le privé Tom Ford est donc révolu. Le modèle est devenu : une référence phare suivie de plusieurs flankers, comme en mainstream !
La cerise sur la grosse part de gâteau
Le seul lancement de Lost Cherry a été sujet a de nombreuses interrogations. Peut-on poser ce parfum sur la même étagère que London ? C’est une question qu’on s’est posé avec plusieurs références débarqués dans cette grande collection privée. La réponse a été des plus simples et des plus parlantes pour comprendre la suite : discontinuons London (et les autres).
C’est avec cette dureté que les légendes de la collection ont été effacées du répertoire. Les raisons évidemment sont liées au manque de popularité. Mais un parfum comme Amber Absolute avait pourtant son public et un certain succès. Amber Absolute est d’ailleur un indice pour mieux saisir le pourquoi du comment. Tom Ford a supprimé les moyens vendeurs pour les faire revenir dans la collection Private Blend Reserve, du capsule calibré pour concentrer les ventes en un temps T. Commercialement, c’est un gros coup qui a pafaitement fonctionné.
Du flanker en voici en voilà
Les flankers ont ainsi commencé à débarquer et monter en régime. Lost Cherry a récemment été décliné en Cherry Smoke et Electric Cherry, deux bouffonneries conçues pour étirer le succès de leur grande sœur. Une application du modèle qui accompagne Soleil Blanc, autre franc succès de la catégorie privée.
Soleil Blanc
En arrivant dans la série Private Blend, le parfum Soleil Blanc faisait partie d’un projet très calculé. Il a pris l’envergure d’un blockbuster du mainstream en étant décliné de nombreuses fois et en peu de temps.
Sorti en 2016, Soleil Blanc s’est retrouvé formulé en huile pailletée pour le corps, en Eau de Soleil Blanc, en Soleil Neige, en Soleil Brûlant, en Soleil de Feu… ça n’est pas prêt de s’arrêter bien évidemment.
Le projet tourne au calme et les jus sont en dents de scie sans jamais oublier d’être crossovers et efficaces à souhait. On produit loin des paris risqués d’avant, le succès n’est pas sans contreparties.
Des roses, de l’air, du vent
Pour paraphraser un peu Maïté Turonnet, à l’époque où elle avait critiqué Dune Homme de Dior, on a dans les flacons beaucoup d’air et de vent, peu de parfum digne de ce nom et surtout digne du passé. À La Parfumerie Podcast on a fini par vraiment se détacher des sorties, on avait même prévenu pour la sortie des trois roses…
Ébène Fumé a à peine été senti comme il se doit, on n’ira pas sentir Soleil de Feu… parce qu’on s’en bat les c*uilles. Tom Ford n’est plus. Pour nous c’est un divorce sans appel. Allons voir ailleurs.
Tom Ford, à mon avis…
Je pense que Tom Ford n’est plus aux commandes du vaisseau, du moins pas comme avant. Seuls les chiffres parlent encore, un peu comme Dior, même si l’on n’a pas encore touché le fond. Bref, ça glisse, c’est la descente et je ne compte pas rester là à perdre mon temps. Je n’ai plus envie de commenter ce qui ne m’intéresse pas. Beaucoup de sent-bons, peu de parfums, heureusement que je portais 24 Faubourg aujourd’hui.
Le Tom Ford d’avant
Ceux qui débarquent en parfumerie et voient des Bitter Peach ou des Rose Prick chez Tom Ford doivent prendre conscience de ce que c’était avant. Car Tom Ford c’était du sérieux avec une collection Private Blend qui avait frappé fort d’entrée. C’était Tuscan Leather, Amber Absolute, Tobacco Vanille, Noir de Noir, White Suede, Tobacco Oud, Oud Wood… des parfums qui sont devenus légendaires.
Tom Ford développait ses privés comme des parfums mainstream et le monde de la parfumerie n’y croyait pas. Une leçon de commerce et de marketing que même Dior n’avait pas vu venir, s’en servant pour pousser la récente flambée de Bois d’Argent.
Neroli Portofino
Avec le carton de Neroli Portofino, la maison américaine a vu qu’elle pouvait aller beaucoup plus loin encore. De la pub, des affiches encore plus présentes, des clips sur tous les supports. Les ventes ont ainsi servi de preuve pour orienter le futur de la marque. Un premier flanker, Neroli Portofino Forte, très cher, a montré à quoi allait ressembler la suite. Des flankers de privés, schéma qu’on allait appliqué à de nombreuses références allant de Oud Wood à Lost Cherry.
Tom Ford est réputé pour avoir son avis personnel dans tout ce qu’il produit. Il est un fin directeur artistique que l’Europe connait très bien dans ce rôle, ayant tenu la boutique chez Yves Saint Laurent et Gucci. On lui doit donc de nombreux obus de sa marque, en tant que validateur irréprochable en bout de chaine.
Les chiffres par dessus tout
Le virage de la marque s’est senti à cause de la montée en puissance des ventes. Les cartons commerciaux s’enchainant, pourquoi revenir en arrière ? La niche que représentait le privé Tom Ford est donc révolu. Le modèle est devenu : une référence phare suivie de plusieurs flankers, comme en mainstream !
La cerise sur la grosse part de gâteau
Le seul lancement de Lost Cherry a été sujet a de nombreuses interrogations. Peut-on poser ce parfum sur la même étagère que London ? C’est une question qu’on s’est posé avec plusieurs références débarqués dans cette grande collection privée. La réponse a été des plus simples et des plus parlantes pour comprendre la suite : discontinuons London (et les autres).
C’est avec cette dureté que les légendes de la collection ont été effacées du répertoire. Les raisons évidemment sont liées au manque de popularité. Mais un parfum comme Amber Absolute avait pourtant son public et un certain succès. Amber Absolute est d’ailleur un indice pour mieux saisir le pourquoi du comment. Tom Ford a supprimé les moyens vendeurs pour les faire revenir dans la collection Private Blend Reserve, du capsule calibré pour concentrer les ventes en un temps T. Commercialement, c’est un gros coup qui a pafaitement fonctionné.
Du flanker en voici en voilà
Les flankers ont ainsi commencé à débarquer et monter en régime. Lost Cherry a récemment été décliné en Cherry Smoke et Electric Cherry, deux bouffonneries conçues pour étirer le succès de leur grande sœur. Une application du modèle qui accompagne Soleil Blanc, autre franc succès de la catégorie privée.
Soleil Blanc
En arrivant dans la série Private Blend, le parfum Soleil Blanc faisait partie d’un projet très calculé. Il a pris l’envergure d’un blockbuster du mainstream en étant décliné de nombreuses fois et en peu de temps.
Sorti en 2016, Soleil Blanc s’est retrouvé formulé en huile pailletée pour le corps, en Eau de Soleil Blanc, en Soleil Neige, en Soleil Brûlant, en Soleil de Feu… ça n’est pas prêt de s’arrêter bien évidemment.
Le projet tourne au calme et les jus sont en dents de scie sans jamais oublier d’être crossovers et efficaces à souhait. On produit loin des paris risqués d’avant, le succès n’est pas sans contreparties.
Des roses, de l’air, du vent
Pour paraphraser un peu Maïté Turonnet, à l’époque où elle avait critiqué Dune Homme de Dior, on a dans les flacons beaucoup d’air et de vent, peu de parfum digne de ce nom et surtout digne du passé. À La Parfumerie Podcast on a fini par vraiment se détacher des sorties, on avait même prévenu pour la sortie des trois roses…
Ébène Fumé a à peine été senti comme il se doit, on n’ira pas sentir Soleil de Feu… parce qu’on s’en bat les c*uilles. Tom Ford n’est plus. Pour nous c’est un divorce sans appel. Allons voir ailleurs.
Tom Ford, à mon avis…
Je pense que Tom Ford n’est plus aux commandes du vaisseau, du moins pas comme avant. Seuls les chiffres parlent encore, un peu comme Dior, même si l’on n’a pas encore touché le fond. Bref, ça glisse, c’est la descente et je ne compte pas rester là à perdre mon temps. Je n’ai plus envie de commenter ce qui ne m’intéresse pas. Beaucoup de sent-bons, peu de parfums, heureusement que je portais 24 Faubourg aujourd’hui.
Alors Tom Ford, la fin d’une époque ?
3 Commentaires
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L’auteur :
L’Ancien
Auteur / Animateur
Il est la voix lugubre de ce podcast, grande gueule qui aime à secouer l’industrie du parfum. Sur ces notes trempées à l’encre noire, on peut distinguer des listes de victimes enterrées de Paris à Oman. L’Ancien est celui que tu aimes détester, c’est cette note de cœur qui te dérange mais qui rend la composition si singulière.
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Tom Ford et beaucoup dautres aussi ! Je suis dans la Parfumerie depuis presque 40 ans et je vois vraiment la fin, sauf qui est tres loin de ces communication massives de ‘rien’ a mon avis,comme Serge Lutens (collection au Palais Royale), Naomi Goodsir, Meo Fusciuni,.. J’adore votre phrase ‘le silence ceat un storytelling » merci pour votre transparence !
Tom ford c’est comme le rap français, c était mieux avant
Ahahahahah exactement !