L’Iris, la noblesse du parfum
La Parfumerie Podcast : L’Iris
Saison 2 – Épisode 12
Une présentation de chantier : Le Zen (en 1978 les bains douche des Bains Guerbois) & L’Ancien (qui porte le Jardin de Monsieur Li d’Hermès), font le tour de l’Iris, l’une des plus nobles matières premières de la parfumerie.
Écouter l’épisode du podcast sur l’Iris :
L’Iris, est-elle la matière première la plus noble ? On est forcé de constater, par le travail fourni pour obtenir sa concrète, que c’est fort possible. Même si nombre de parfumeurs répondraient que c’est la rose, ils sont tous amoureux, secrètement de cette fleur mystérieuse.
L’Iris et l’art du temps
L’iris n’est pas une matière première comme les autres. Pouvoir l’utiliser demande de la patience, beaucoup de patience… Certains parlent de 6 ans ! Une éternité dans ce monde où tout va si vite. C’est là où l’on voit qui maîtrise qui, la technologie n’accélère rien, il n’y a que le temps qui puisse fournir cette matière exceptionnelle.
Le temps nous dira
Car si sa cueillette est des plus routinières pour les spécialistes du métier, tout réside finalement dans sa conservation. Cette concrète que l’on retrouvera dans les laboratoires des grands parfumeurs s’est faite avec le repos, entreposée avec une ventilation spéciale, dans un taux d’humidité adéquat.
Un procédé précis
Les racines, qu’on appelle rhizomes, sont dépoussiérées et séchées, mais il faut attendre quasiment 4 ans avant qu’elles ne produisent cet irone qui est composant principal de la senteur si spéciale de l’iris. Réduites ensuite en poudre et traitées par le biais d’une distilation qui donnera ce qu’on appelle le beurre d’iris.
C’est la macération de ce beurre dans un solvant organique, puis son extraction finale, qui donnera, après 6 longues années, l’absolu d’Iris. Un procédé impressionnant qui n’a guère d’égale et qui permet de saisir à quel point ces techniques donnent toute sa noblesse à cette note poudrée.
Iris Pallida
L’Iris Pallida est de loin la variété la plus noble de cette fleur. Au sommet de cette variété d’origine croate, on trouve celle qui pousse en Italie, vers Florence. Son exploitation y est extrêmement complexe dû aux reliefs de la région et c’est donc uniquement manuellement qu’on parvient à la récolter. Elle pousse aussi vers Seillans, à quelques kilomètres de Grasse.
Iris Germanica
Cette variété, elle, pousse au maghreb, et plus particulièrement au Maroc où elle y est sérieusement exploitée. Son parfum est bien moins complexe mais sa récolte est plus simple, notament dû à la solidité des ses racines. Son traitement est différent, et surtout elle est moins prisée des parfumeurs.
Mais puisqu’on en a à Grasse…
Malgré le monopole psychologique de l’Italie, la région de Grasse tire largement son épingle du jeu. Fournisseur mondialement connu dans la parfumerie, la ville fait valoir son expertise en matière de culture, de collecte et d’extraction.
Les Alpes-Maritimes et le Var présentent bien sûr des conditions climatiques quasi identiques à celle de l’Italie, ce qui explique la présence de la fleur sur place et sa bonne tenue.
Le business, donc, y est fleurissant, et ajoute une corde à l’arc français du parfum.
Ancrée dans l’Histoire du parfum…
Cette fleur, cet art en poudre, est liée à la parfumerie et coule presque dans les veines de chaque parfumeur. Elle est à l’origine de fragrances qui comptent parmi les plus grands classiques.
Pour cet épisode du podcast, l’équipe de La Parfumerie a choisi 7 parfums qui l’ont marquée :
- L’Heure Bleue de Guerlain
- N°19 de Chanel et son flanker N°19 Poudré
- Iris Silver Mist de Serge Lutens
- Iris Cendré de Naomi Goodsir
- Infusion d’Iris de Prada
- Purple Rain de Prada
- Irish Leather de Memo
Une liste bien sûr non-exhaustive à laquelle d’autres légendes de la parfumerie auraient pu être ajoutées.
On aurait pu d’ailleurs mentionner Bois d’Argent et quelques chouchous du podcast, tels qu’Incarnata d’Anatole Lebreton ou encore Dior Homme Intense…
Faites-nous part de vos avis, vos petites anecdotes autour de cette sublime matière première !
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