Le Neo Rétro
Écouter le podcast de La Parfumerie sur le Neo Rétro :
Tendance ou calcul marketing ?
Saison 5 – Épisode 2
Par L’Ancien.
Donnez de la force à vos gars ! Il nous a fallu 3 cappuccinos pour préparer cet épisode !
Neo rétro, entre banane et tendance
Celui qui veut comprendre de quoi en parle ici n’a qu’à se rendre chez Tom Ford. En matière de Neo rétro, tout est pratiqué. De la banane bien épluchée au coup créatif bien ficelé, on en a pour tous les goûts !
Grossomodo, le Neo rétro est une façon de reprendre des formules passées et de les remettre au goût du jour, de les réadapter en les rapprochant de ce qui se fait à notre époque. Ceci dit, il s’agit surtout de parfums des années 1970/1980 qui servent d’inspiration, mais même des années 1930, à l’image du fameux Pour un homme de Caron pompé et peaufiné, métamorphosé en Lavender Extrême de Tom Ford.
Tom s’en donne à cœur-joie et en fait son style. De Beau de Jour à Fougère d’Argent, de Tom Ford for Men à Noir Anthracite, l’inspiration est puisée dans le passé, en s’en servant comme image.
Positionnement marketing
Mais de nombreuses marques s’essaient au modèle économique. D’abord pour illustrer une situation qui s’y prête, puis pour faire revivre une gloire passée, tout en s’adaptant à d’éventuels nouveaux clients. On fait d’une pierre deux coups, en séduisant plusieurs générations pour l’occasion, une intelligence marketing à souligner.
Affirmer une intemporalité
Gallivant, Violet, Oriza…
La maison britannique Gallivant a adhéré à cette façon de s’exprimer pour deux lieux différents : Abu Dhabi et Accra. En s’inspirant de parfums typiques des années 1980 / 1990 mais gardant une vraie modernité dans la manière de formuler, ils ont réussi retranscrire la culture des Émirats Arabes Unis en un parfum.
Une vie quasi futuriste en matière architecturale et technologique, mais qui garde les deux pieds dans une tradition islamique / arabe très forte.
Avec son parfum Accra, évoquant la vie de la capitale Ghanéenne, on plonge aussi dans le passé, avec un parfum très 1970’s dans sa compo.
Mais il y a de nombreuses marques qui ressurgissent du passé, comme Violet, Le Galion ou Oriza L. Legrand, qui doivent lier leur vision à cette manière de communiquer olfactivement.
En relançant des parfums comme Nuée Bleue ou Un air d’apogée, Violet a choisi d’adapter les formules à l’air du temps. Un choix poussé par une volonté de continuité des avancées d’une maison dans le temps car, avancent-ils, « Violet aurait suivi le fil de la parfumerie et serait restée moderne ».
Un point de vue visiblement partagé par Le Galion, mais pas forcément par Oriza qui garde un visuel ultra rétro, tout comme des jus très à l’ancienne.
Ainsi, des parfums somme toute très réussis comme Chypre Mousse ou l’Empire des Indes, gardent une identité volontairement classique, dans des flacons kitschs et présentés dans un environnement boutique digne de la petite maison dans la prairie ! Mais chacun sa niche, au final on garde une vraie qualité chez chaque maison.
Le récit précis de Click Song
Une Nuit Nomade a pris le même chemin pour son parfum Click Song. Pour rendre hommage à Miriam Makeba et la résistance qu’elle incarnait, la direction prise a mis en lumière la tendance de l’époque.
En parfumerie, la période des années 1970 est souvent illustrée par un patchouli très présent, matière phare des œuvres de cette époque. C’est aussi la période glorieuse de la célèbre chanteuse Sud-africaine, et aussi représentative de son combat, plus prononcé, illustré alors par son mariage avec le célèbre militant panafricain Stokely Carmichael.
Le Neo rétro comme discours de marque
Onskad
Le Neo rétro permet aussi de passer entre les balles, d’éviter les clichés et les histoires bien trop contées en parfumerie. Là où la Niche s’est noyée à vouloir ne parler que matières ou s’axer sur le discours « parfumerie d’exception », la marque Onskad a choisi d’articuler sa direction artistique autour de cette tendance.
La marque titre ainsi ses trois premières productions par des décennies : 30′, 50′ et 80′. Un choix intéressant qui mérite de se pencher dessus. N’hésitez pas à donner votre avis sur la maison !
Le rétro intemporel
Il y a des références lancées dans le passé qui ont traversé le temps. Certaines ont subi des reformulations, réussies ou pas, mais lorsqu’on se penche sur les versions originales, souvent recherchées d’ailleurs, on leur trouve un charme incroyable.
Des mastodontes du passé comme White Linen d’Estée Lauder (qui n’a pas pris une ride avec sa compo ultra synthèse) ou les immenses Aromatics Elixir de Clinique, Fahrenheit de Christian Dior, Bandit de Robert Piguet ou encore Tocade de Rochas… la liste peut être très longue mais elle donne une sélection unique à ceux qui cherchent une madeleine passée, un rappel d’un temps où nos parents brillaient de mille feux.
Kenzo d’ailleurs sait aussi y faire puisqu’il y a peu il refaisait la façade de son fameux Kenzo Homme. Une version modernisée plutôt réussie, qui nous soulage de merdiers comme Kenzo World… même si c’est un masculin.
Les classiques qui renaissent de leurs cendres
Il y aussi ces marques qui ont vu disparaitre des opus essentiels de leur catalogue, comme Iris Gris de Jacques Fath. Il fallait absolument pour la marque qu’il revienne faire briller ce qui n’illuminait plus personne. Patrice Révillard et le spécialiste de l’histoire du parfum Yohan Cervi, du labo Maelström, ont maitrisé cette renaissance. Un Iris est revenu d’entre les mort, très fidèle à ce qu’il était, au grand bonheur des nostalgiques. Un acte majeur pour le patrimoine de la maison et de la parfumerie en général.
Un profil type ?
Le jeune daron qui se retrouve rangé, toujours stylé mais en recherche d’un sillage qui colle à son charisme, loin des fragrances de minets. La femme devenue dame, séductrice mais pas émettrice d’un signal gourmand qui ne sied pas à sa classe.
Le Neo rétro recadre souvent l’aura de celui qui le porte et remet à sa place celui qui s’approche. Un Eau Sauvage reformulé par François Demachy donne cet esprit de notre cher père, mais garde cette modernité qui nous permet d’être nous-même.
Neo rétro, entre banane et tendance
Celui qui veut comprendre de quoi en parle ici n’a qu’à se rendre chez Tom Ford. En matière de Neo rétro, tout est pratiqué. De la banane bien épluchée au coup créatif bien ficelé, on en a pour tous les goûts !
Grossomodo, le Neo rétro est une façon de reprendre des formules passées et de les remettre au goût du jour, de les réadapter en les rapprochant de ce qui se fait à notre époque. Ceci dit, il s’agit surtout de parfums des années 1970/1980 qui servent d’inspiration, mais même des années 1930, à l’image du fameux Pour un homme de Caron pompé et peaufiné, métamorphosé en Lavender Extrême de Tom Ford.
Tom s’en donne à cœur-joie et en fait son style. De Beau de Jour à Fougère d’Argent, de Tom Ford for Men à Noir Anthracite, l’inspiration est puisée dans le passé, en s’en servant comme image.
Positionnement marketing
Mais de nombreuses marques s’essaient au modèle économique. D’abord pour illustrer une situation qui s’y prête, puis pour faire revivre une gloire passée, tout en s’adaptant à d’éventuels nouveaux clients. On fait d’une pierre deux coups, en séduisant plusieurs générations pour l’occasion, une intelligence marketing à souligner.
Affirmer une intemporalité
Gallivant, Violet, Oriza…
La maison britannique Gallivant a adhéré à cette façon de s’exprimer pour deux lieux différents : Abu Dhabi et Accra. En s’inspirant de parfums typiques des années 1980 / 1990 mais gardant une vraie modernité dans la manière de formuler, ils ont réussi retranscrire la culture des Émirats Arabes Unis en un parfum.
Une vie quasi futuriste en matière architecturale et technologique, mais qui garde les deux pieds dans une tradition islamique / arabe très forte.
Avec son parfum Accra, évoquant la vie de la capitale Ghanéenne, on plonge aussi dans le passé, avec un parfum très 1970’s dans sa compo.
Mais il y a de nombreuses marques qui ressurgissent du passé, comme Violet, Le Galion ou Oriza L. Legrand, qui doivent lier leur vision à cette manière de communiquer olfactivement.
En relançant des parfums comme Nuée Bleue ou Un air d’apogée, Violet a choisi d’adapter les formules à l’air du temps. Un choix poussé par une volonté de continuité des avancées d’une maison dans le temps car, avancent-ils, « Violet aurait suivi le fil de la parfumerie et serait restée moderne ».
Un point de vue visiblement partagé par Le Galion, mais pas forcément par Oriza qui garde un visuel ultra rétro, tout comme des jus très à l’ancienne.
Ainsi, des parfums somme toute très réussis comme Chypre Mousse ou l’Empire des Indes, gardent une identité volontairement classique, dans des flacons kitschs et présentés dans un environnement boutique digne de la petite maison dans la prairie ! Mais chacun sa niche, au final on garde une vraie qualité chez chaque maison.
Le récit précis de Click Song
Une Nuit Nomade a pris le même chemin pour son parfum Click Song. Pour rendre hommage à Miriam Makeba et la résistance qu’elle incarnait, la direction prise a mis en lumière la tendance de l’époque.
En parfumerie, la période des années 1970 est souvent illustrée par un patchouli très présent, matière phare des œuvres de cette époque. C’est aussi la période glorieuse de la célèbre chanteuse Sud-africaine, et aussi représentative de son combat, plus prononcé, illustré alors par son mariage avec le célèbre militant panafricain Stokely Carmichael.
Le Neo rétro comme discours de marque
Onskad
Le Neo rétro permet aussi de passer entre les balles, d’éviter les clichés et les histoires bien trop contées en parfumerie. Là où la Niche s’est noyée à vouloir ne parler que matières ou s’axer sur le discours « parfumerie d’exception », la marque Onskad a choisi d’articuler sa direction artistique autour de cette tendance.
La marque titre ainsi ses trois premières productions par des décennies : 30′, 50′ et 80′. Un choix intéressant qui mérite de se pencher dessus. N’hésitez pas à donner votre avis sur la maison !
Le rétro intemporel
Il y a des références lancées dans le passé qui ont traversé le temps. Certaines ont subi des reformulations, réussies ou pas, mais lorsqu’on se penche sur les versions originales, souvent recherchées d’ailleurs, on leur trouve un charme incroyable.
Des mastodontes du passé comme White Linen d’Estée Lauder (qui n’a pas pris une ride avec sa compo ultra synthèse) ou les immenses Aromatics Elixir de Clinique, Fahrenheit de Christian Dior, Bandit de Robert Piguet… la liste peut être très longue mais elle donne une sélection unique à ceux qui cherchent une madeleine passée, un rappel d’un temps où nos parents brillaient de mille feux.
Kenzo d’ailleurs sait aussi y faire puisqu’il y a peu il refaisait la façade de son fameux Kenzo Homme. Une version modernisée plutôt réussie, qui nous soulage de merdiers comme Kenzo World… même si c’est un masculin.
Les classiques qui renaissent de leurs cendres
Il y aussi ces marques qui ont vu disparaitre des opus essentiels de leur catalogue, comme Iris Gris de Jacques Fath. Il fallait absolument pour la marque qu’il revienne faire briller ce qui n’illuminait plus personne. Patrice Révillard et le spécialiste de l’histoire du parfum Yohan Cervi, du labo Maelström, ont maitrisé cette renaissance. Un Iris est revenu d’entre les mort, très fidèle à ce qu’il était, au grand bonheur des nostalgiques. Un acte majeur pour le patrimoine de la maison et de la parfumerie en général.
Un profil type ?
Le jeune daron qui se retrouve rangé, toujours stylé mais en recherche d’un sillage qui colle à son charisme, loin des fragrances de minets. La femme devenue dame, séductrice mais pas émettrice d’un signal gourmand qui ne sied pas à sa classe.
Le Neo rétro recadre souvent l’aura de celui qui le porte et remet à sa place celui qui s’approche. Un Eau Sauvage reformulé par François Demachy donne cet esprit de notre cher père, mais garde cette modernité qui nous permet d’être nous-même.
Et vous, cette parfumerie Neo rétro, vous voyez ça de quel œil ?
2 Commentaires
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L’auteur :
L’Ancien
Auteur / Animateur
Il est la voix lugubre de ce podcast, grande gueule qui aime à secouer l’industrie du parfum. Sur ces notes trempées à l’encre noire, on peut distinguer des listes de victimes enterrées de Paris à Oman. L’Ancien est celui que tu aimes détester, c’est cette note de cœur qui te dérange mais qui rend la composition si singulière.
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Oriza cela fait vintage dans l’inspiration mais au niveau de la projection s’est léger. Pour moi rien de nouveau et moins bien que Maria Santa Novella ou d’autres classiques Guerlain…
Cabochard !!!!!!!!! Maison Grès
Moi je dirais Château Grès !
Cabochard en EDP est superbe aujourd’hui, mieux que des reformulations précédentes. Vous aimez ?