Flankers en séries
Écouter le podcast sur les séries de flankers parfum par La Parfumerie Podcast :
Les déclinaisons de blockbusters qui ne finissent jamais…
Saison 4 – Épisode 25
Une présentation déclinée : L’Ancien (en Cologne à la Russe d’Institut Très Bien), La Panthère (en Musc Tonkin de Parfum d’Empire) et Le Zen (qui porte Aimez-moi comme je suis de Caron) débattent sur les séries interminables de flankers des blockbusters parfum.
Par L’Ancien.
Donnez de la force à vos gars ! Il nous a fallu 5 cafés noirs et une infusion pour préparer cet épisode !
Des flankers en voici, en voilà !
Pendant que de nombreuses marques se creusent les méninges pour sortir de nouveaux blockbusters à moindre coûts, les maitres du game continuent de faire vivre les légendes qu’ils ont enfanté.
Le Mâle de Jean-Paul Gaultier est bien évidemment l’un des exemples les plus parlant. Décliné à toutes les sauces, du Mâle en Kilt au Mâle Superman, du Mâle tatoué au Mâle gladiateur, du Mâle en pis… On flanque des flankers à toutes occasions et ça marche. Lancé en 1995, le Mâle brille toujours commercialement dans les supermarchés du parfum, le plan se déroule sans accroc.
D’autres de leur côté suivent le modèle économique. De Narciso Rodriguez à Paco Rabanne, de Gucci à Armani, c’est le concours de déclinaisons. Le privé (nouveau mainstream en devenir) n’est pas en reste, Tom Ford ayant pavé la voie avec Neroli Portofino, et plus récemment Lost Cherry. Du flanker à 250 balles au calme.
Mainstream et flankers
Avec le succès du Mâle de Gaultier, puis des cartons de ventes des diverses versions de XS de Paco Rabanne, le marché du parfum mainstream s’est focalisé sur ce modèle. Chaque blockbuster de marque se voit suivi par une dizaine de rejetons prévus dès l’écriture du projet. Olympea ceci, Black Opium celà… les idées fusent et prennent racines dans la facilité d’un plan tout prêt.
Les records de pontes sont forcément pour Jean-Paul Gaultier mais les maison italiennes se défendent sacrément bien en la matière. Gucci et ses parfums Gucci Guilty et Bloom, le succès des flankers d’Armani Sì, chacun se frotte les mains tranquillement, parfois avec une vraie réussite olfactive, parfois en fermant un peu les yeux sur l’art…
Le Code
Code a été l’un des plus gros succès de la Maison Giorgio Armani. Décliné en d’innombrables versions, parfois catastrophiques, il s’est même vu changer son ADN au point de devenir l’ombre de lui-même. Loin d’être une œuvre d’art, on a réussi à faire pire…
Armani surfe sur tous les codes, justement. Du bois ambré crasseux qu’on étiquettera « Boisé Aromatique » pour faire dans la tendance. Bref, on est dans les codes de Gaultier et Rabanne, on vend du joli flacon, un brin plus luxe que les autres d’ailleurs, en guise de trophées de salle de bain.
Même si les maisons italiennes n’ont rien inventé elles produisent des flankers à tout va. Le succès de Sì Passione est un bel exemple de réussite commerciale pour une déclinaison, vendant autant ou plus que l’original.
Gucci a bien pris acte d’une époque de succès avec son Guilty. Pour Gucci Bloom la recette est donc la même, on ne change pas une équipe qui gagne. Alberto Morillas s’en donne à cœur-joie, produisant des versions de Bloom plutôt sympathiques, titrées avec des noms de flankers qui ressembles à des phrases. Même si c’est un peu compliqué à suivre, la formule fonctionne très bien, les chiffres s’enchaînent, ce qui fait plaisir au vu de la composition qui se place loin des tendances du game.
Le Boss Hugo
En matière de longévité, Boss et son fameux Bottled s’impose aussi dans le temps. Le catalogue de la référence s’épaissit, sans être le pire, mais surtout la technique est visible pour chaque parfum de la marque. En dehors donc de quelques échecs on verra Hugo Boss tirer à vue pour faire mouche chaque année.
On va pas se priver…
Tom Ford a toujours eu une longueur d’avance dans sa vision des Collections Privées. La seule différence marquante entre sa série Private Blend et son mainstream nommé Signature c’est le prix (et les flacons, ok). Avec Neroli Portofino et sa Mandarine Chépakwa il ne s’était pas gêné. Pour Tuscan Leather non plus avec une version Intense et Ombré Leather, puis son Fougère d’Argent / Platine, son Oud Wood, ses trois roses de merde… bref, il est dans le biz depuis un bail.
Lost in the Cherry
Avec Lost Cherry, son privé le plus mainstream qui soit, il balance deux flankers nommés Electric Cherry et Cherry Smoke, au calme. Déclinaisons toutes en Cherry pour les che-ris, le produit est quand même vendu 250€ le 50ml. Pourquoi se refuser ce luxe lorsque tout se vend et à n’importe quel prix ?
Étant la marque qui se fout du consommateur jusqu’au bout, Tom Ford est l’exemple de tous depuis plusieurs années en la matière. Dior suivra, soyez-en sûrs.
En attendant, les cerises ne sont pas très convaincantes, comme bien des parfums ces derniers temps chez Tom.
Les flankers et la Niche
On en avait parlé avec la sortie de 1270 Extrême de Frapin, la parfumerie de Niche continue de suivre le mainstream dans tout se qui s’y fait. Les acteurs de la Pop-Niche y mettent d’ailleurs un point d’honneur. Parfum de Marly tape dans le flanker depuis le début. Du côté de la niche sérieuse, État Libre d’Orange s’y amuse de temps à autre, on a tous en mémoire l’excellent Rien et sa version Rien Intense Incense.
Amouage
Amouage, marque emblématique d’Oman des plus occidental-friendly, s’est presque toujours exécutée à produire des parfums genrés. Un choix très judicieux et appréciable au vu de la qualité et des choix présentés sur une seule thématique. Ça n’est qu’avec l’arrivée de Renaud Salcon à la tête de la Direction Artistique que les genres sont tombés. Ceci dit, d’autres flankers ont toujours vu le jour, comme la triste version Black Iris d’Interlude ou encore le médiocre flanker Royal Tobacco de l’Opus XIV. Tout n’est pas pourri, loin de là chez Amouage, heureusement.
Les maths et les mythes
La vraie décision appartient aux statistiques. Les séries interminables de flankers ne s’arrêteront que lorsque les références déclinées seront rincées et has been pour toujours. De CKOne de Calvin Klein au Mâle de Gaultier tout a une fin, mais il y a de quoi croquer pour longtemps.
Ceux qui n’ont pas opté en ce sens peuvent même le regretter. On aurait clairement pu voir de belles choses découler d’Allure de Chanel, allant plus loin que l’Édition Blanche ou le célèbre Allure Homme Sport. Car Allure est bien mort commercialement aujourd’hui, Le Mâle est toujours au sommet. On aurait pu voir d’ailleurs des centaines de rejetons de Bleu, ou de Sauvage de Dior d’ailleurs… on y a échappé belle en somme !
Des flankers en voici, en voilà !
Pendant que de nombreuses marques se creusent les méninges pour sortir de nouveaux blockbusters à moindre coûts, les maitres du game continuent de faire vivre les légendes qu’ils ont enfanté.
Le Mâle de Jean-Paul Gaultier est bien évidemment l’un des exemples les plus parlant. Décliné à toutes les sauces, du Mâle en Kilt au Mâle Superman, du Mâle tatoué au Mâle gladiateur, du Mâle en pis… On flanque des flankers à toutes occasions et ça marche. Lancé en 1995, le Mâle brille toujours commercialement dans les supermarchés du parfum, le plan se déroule sans accroc.
D’autres de leur côté suivent le modèle économique. De Narciso Rodriguez à Paco Rabanne, de Gucci à Armani, c’est le concours de déclinaisons. Le privé (nouveau mainstream en devenir) n’est pas en reste, Tom Ford ayant pavé la voie avec Neroli Portofino, et plus récemment Lost Cherry. Du flanker à 250 balles au calme.
Mainstream et flankers
Avec le succès du Mâle de Gaultier, puis des cartons de ventes des diverses versions de XS de Paco Rabanne, le marché du parfum mainstream s’est focalisé sur ce modèle. Chaque blockbuster de marque se voit suivi par une dizaine de rejetons prévus dès l’écriture du projet. Olympea ceci, Black Opium celà… les idées fusent et prennent racines dans la facilité d’un plan tout prêt.
Les records de pontes sont forcément pour Jean-Paul Gaultier mais les maison italiennes se défendent sacrément bien en la matière. Gucci et ses parfums Gucci Guilty et Bloom, le succès des flankers d’Armani Sì, chacun se frotte les mains tranquillement, parfois avec une vraie réussite olfactive, parfois en fermant un peu les yeux sur l’art…
Le Code
Code a été l’un des plus gros succès de la Maison Giorgio Armani. Décliné en d’innombrables versions, parfois catastrophiques, il s’est même vu changer son ADN au point de devenir l’ombre de lui-même. Loin d’être une œuvre d’art, on a réussi à faire pire…
Armani surfe sur tous les codes, justement. Du bois ambré crasseux qu’on étiquettera « Boisé Aromatique » pour faire dans la tendance. Bref, on est dans les codes de Gaultier et Rabanne, on vend du joli flacon, un brin plus luxe que les autres d’ailleurs, en guise de trophées de salle de bain.
Même si les maisons italiennes n’ont rien inventé elles produisent des flankers à tout va. Le succès de Sì Passione est un bel exemple de réussite commerciale pour une déclinaison, vendant autant ou plus que l’original.
Gucci a bien pris acte d’une époque de succès avec son Guilty. Pour Gucci Bloom la recette est donc la même, on ne change pas une équipe qui gagne. Alberto Morillas s’en donne à cœur-joie, produisant des versions de Bloom plutôt sympathiques, titrées avec des noms de flankers qui ressembles à des phrases. Même si c’est un peu compliqué à suivre, la formule fonctionne très bien, les chiffres s’enchaînent, ce qui fait plaisir au vu de la composition qui se place loin des tendances du game.
Le Boss Hugo
En matière de longévité, Boss et son fameux Bottled s’impose aussi dans le temps. Le catalogue de la référence s’épaissit, sans être le pire, mais surtout la technique est visible pour chaque parfum de la marque. En dehors donc de quelques échecs on verra Hugo Boss tirer à vue pour faire mouche chaque année.
On va pas se priver…
Tom Ford a toujours eu une longueur d’avance dans sa vision des Collections Privées. La seule différence marquante entre sa série Private Blend et son mainstream nommé Signature c’est le prix (et les flacons, ok). Avec Neroli Portofino et sa Mandarine Chépakwa il ne s’était pas gêné. Pour Tuscan Leather non plus avec une version Intense et Ombré Leather, puis son Fougère d’Argent / Platine, son Oud Wood, ses trois roses de merde… bref, il est dans le biz depuis un bail.
Lost in the Cherry
Avec Lost Cherry, son privé le plus mainstream qui soit, il balance deux flankers nommés Electric Cherry et Cherry Smoke, au calme. Déclinaisons toutes en Cherry pour les che-ris, le produit est quand même vendu 250€ le 50ml. Pourquoi se refuser ce luxe lorsque tout se vend et à n’importe quel prix ?
Étant la marque qui se fout du consommateur jusqu’au bout, Tom Ford est l’exemple de tous depuis plusieurs années en la matière. Dior suivra, soyez-en sûrs.
En attendant, les cerises ne sont pas très convaincantes, comme bien des parfums ces derniers temps chez Tom.
Les flankers et la Niche
On en avait parlé avec la sortie de 1270 Extrême de Frapin, la parfumerie de Niche continue de suivre le mainstream dans tout se qui s’y fait. Les acteurs de la Pop-Niche y mettent d’ailleurs un point d’honneur. Parfum de Marly tape dans le flanker depuis le début. Du côté de la niche sérieuse, État Libre d’Orange s’y amuse de temps à autre, on a tous en mémoire l’excellent Rien et sa version Rien Intense Incense.
Amouage
Amouage, marque emblématique d’Oman des plus occidental-friendly, s’est presque toujours exécutée à produire des parfums genrés. Un choix très judicieux et appréciable au vu de la qualité et des choix présentés sur une seule thématique. Ça n’est qu’avec l’arrivée de Renaud Salcon à la tête de la Direction Artistique que les genres sont tombés. Ceci dit, d’autres flankers ont toujours vu le jour, comme la triste version Black Iris d’Interlude ou encore le médiocre flanker Royal Tobacco de l’Opus XIV. Tout n’est pas pourri, loin de là chez Amouage, heureusement.
Les maths et les mythes
La vraie décision appartient aux statistiques. Les séries interminables de flankers ne s’arrêteront que lorsque les références déclinées seront rincées et has been pour toujours. De CKOne de Calvin Klein au Mâle de Gaultier tout a une fin, mais il y a de quoi croquer pour longtemps.
Ceux qui n’ont pas opté en ce sens peuvent même le regretter. On aurait clairement pu voir de belles choses découler d’Allure de Chanel, allant plus loin que l’Édition Blanche ou le célèbre Allure Homme Sport. Car Allure est bien mort commercialement aujourd’hui, Le Mâle est toujours au sommet. On aurait pu voir d’ailleurs des centaines de rejetons de Bleu, ou de Sauvage de Dior d’ailleurs… on y a échappé belle en somme !
Et vous, ces séries de flankers vous en pensez quoi ?
L’auteur :
L’Ancien
Auteur / Animateur
Il est la voix lugubre de ce podcast, grande gueule qui aime à secouer l’industrie du parfum. Sur ces notes trempées à l’encre noire, on peut distinguer des listes de victimes enterrées de Paris à Oman. L’Ancien est celui que tu aimes détester, c’est cette note de cœur qui te dérange mais qui rend la composition si singulière.
La Parfumerie, La Saison 4 du Podcast Parfum
Tous les épisodes :
Quel avenir pour la Niche ?
On est en droit de se demander à quoi va ressembler l’avenir de la parfumerie de Niche ? La catégorie est morte, mais pas les marques bien sûr…
Tom Ford, le divorce…
Avis Tom Ford : On a longtemps été fans de la marque, mais à cette heure-ci il faut bien se rendre à l’évidence. Il faut aller voir ailleurs.
Débogage
Un débogage était nécessaire au vu de la hype autour de marques comme Bogue ou Francesca Bianchi, sans parler des critiques qui se taisent…
Les bois ambrés
Les Bois Ambrés, matières de synthèse ultra performantes sont de plus en plus présentes dans nos parfums, on fait un état de lieux !
Un concentré de culture : Maïté Turonnet
Interview Maïté Turonnet : Une vision de la critique dans le prisme de la culture, sans langue de bois, un personnage décapant à connaître !
Toujours pas à vendre
La Parfumerie Podcast est souvent solicitée par des marques, dont certaines qui s’y prennent très mal. On leur dédie cette réponse…
Storytelling : l’obligation de se différencier
L’obligation pour une marque de se différencier des autres implique son futur. Le storytelling aidant à la perception de chaque parfum…
L’exemple Diptyque
Marketing : L’exemple Diptyque ! La marque donne la leçon au monde entier en matière de communication, on fait un petit zoom sur la maison.
Le savoir est une arme (2/3 livres parfum pour ton barillet)
Quelques livres sur le parfum selon nos kifs pour construire une Culture olfactive, le savoir est une arme : 2/3 bouquins pour ton barillet !
Isabelle Larignon, des rêves à la réalité
L’indépendance et la détermination d’Isabelle Larignon, une interview qui fait saisir l’état d’esprit d’une parfumeuse qui vit son rêve…
Tester un parfum : de l’échantillon au flacon
Tester un parfum nécessite de la patience et un échantillon est souvent trop maigre pour y arriver, quelle contenance faut-il au final ?
Dépasser les clichés
Clichés et arrières pensés entachent parfois l’aura de matières en parfumerie. Certains s’empressent même d’insulter ceux qui les portent !
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