Unika, simplicité et sincérité
Écouter le podcast de La Parfumerie sur Unika parfums :
[interview]
Saison 5 – Épisode 4
Une présentation curieuse : Misia (en Jardins d’Armide d’Oriza L. Legrand), Le Zen (qui porte Un Jardin à Cythère d’Hermès) et L’Ancien (en Little Song de Meo Fusciuni), papotent avec Véronique Stambouli, parfumeure indépendante et propriétaire de la maison Unika Parfums.
Par Misia et l’Ancien.
Donnez de la force à vos gars ! Il nous a fallu 4 triple espressos, 1 Cappuccino et 2 espressos lungos pour préparer cet épisode !
Véronique Stambouli
Possédant sa maison de création au profit de clients extérieurs Perfumista, Véronique Stambouli a voulu lancer sa propre marque Unika. Ainsi, elle était libre du choix de ses matières et du discours qu’elle voulait véhiculer, loin des briefs habituels qui peuvent être parfois peu inspirants.
Débarquée dans le sud de la France, elle développe donc doucement ses activités avec son mari, puis prend tranquillement son envol en développant sa maison en parallèle.
L’inspiration
Comme chez de nombreux parfumeurs (Meo Fusciuni dans un autre style), Véronique aime raconter les voyages et les découvertes gustatives qui l’ont marquée. Elle évoque la Corse avec C5 Cédrat Myrte Immortelle, une tannerie en Tunisie avec C4 Oud Osmanthus…
Elle s’inspire également de plats, comme pour C1 3 poivres, ou raconte une crème brûlée à la réglisse pour C2 Vanille Réglisse. Elle crée d’une inspiration libre, loin des cahiers des charges, loin de la pression.
Ses parfums sont ultra lisibles, sans prise de tête et sans formule alambiquée. Du clair sur la touche, et ça fait du bien.
L’histoire part d’une idée simple, une molécule de départ découverte lors d’une présentation peut être le début d’une belle écriture. Dans 3 poivres, le poivre Sichuan CO2, dans C4 Oud Osmanthus c’est l’absolue d’Osmanthus, très animale, qui mène au point de départ de ce joli oud rond et fin, tout en trompe l’œil.
Faire des choix
La parfumerie indépendante n’est pas un long fleuve tranquille. Le choix des implantations de vente, les partenariats, savoir s’entourer des bonnes personnes, prendre le temps de formuler… tout est question d’équilibre et d’opportunités pour pouvoir faire perdurer son bébé et surtout le voir grandir.
Véronique est au cœur du système de cette indépendance, là où la résilience est de mise. En se tenant à l’écart du rouleau compresseur industriel, mais sachant où en est la parfumerie, condition sine qua non lorsqu’on doit composer pour l’extérieur…
La formulation pour les autres
Il faut faire des choix et parfois laisser sur le bord du chemin les projets pour lesquels on n’a pas d’affinité, laisser de côté des briefs farfelus par moment ou bien relever des vrais défis.
Les feuilles blanches, les directives trop chargées qu’affronte le parfumeur chaque jour sont une charge en soi.
Parfumer pour Unika est donc une bouffée d’air et ça se sent dans les flacons. Un minimalisme évident qui nous permet une liberté d’appréciation, un chemin qu’on n’est pas forcé de suivre, derrière les récits parfois complexes de certains parfums.
Véronique propose finalement une parfumerie libre, pour elle comme pour nous, et qui est une belle entrée en matière pour des gens qui découvrent le monde confus de la parfumerie de niche. Des parfums qui proposent des instants pour soi, écrits sans prétention mais pas sans maîtrise. En étant elle-même, Unika nous livre un peu d’air, et ça fait du bien.
Finalement, l’indépendance ne serait-elle pas le nouveau luxe ?
Véronique Stambouli
Possédant sa maison de création au profit de clients extérieurs Perfumista, Véronique Stambouli a voulu lancer sa propre marque Unika. Ainsi, elle était libre du choix de ses matières et du discours qu’elle voulait véhiculer, loin des briefs habituels qui peuvent être parfois peu inspirants.
Débarquée dans le sud de la France, elle développe donc doucement ses activités avec son mari, puis prend tranquillement son envol en développant sa maison en parallèle.
L’inspiration
Comme chez de nombreux parfumeurs (Meo Fusciuni dans un autre style), Véronique aime raconter les voyages et les découvertes gustatives qui l’ont marquée. Elle évoque la Corse avec C5 Cédrat Myrte Immortelle, une tannerie en Tunisie avec C4 Oud Osmanthus…
Elle s’inspire également de plats, comme pour C1 3 poivres, ou raconte une crème brûlée à la réglisse pour C2 Vanille Réglisse. Elle crée d’une inspiration libre, loin des cahiers des charges, loin de la pression.
Ses parfums sont ultra lisibles, sans prise de tête et sans formule alambiquée. Du clair sur la touche, et ça fait du bien.
L’histoire part d’une idée simple, une molécule de départ découverte lors d’une présentation peut être le début d’une belle écriture. Dans 3 poivres, le poivre Sichuan CO2, dans C4 Oud Osmanthus c’est l’absolue d’Osmanthus, très animale, qui mène au point de départ de ce joli oud rond et fin, tout en trompe l’œil.
Faire des choix
La parfumerie indépendante n’est pas un long fleuve tranquille. Le choix des implantations de vente, les partenariats, savoir s’entourer des bonnes personnes, prendre le temps de formuler… tout est question d’équilibre et d’opportunités pour pouvoir faire perdurer son bébé et surtout le voir grandir.
Véronique est au cœur du système de cette indépendance, là où la résilience est de mise. En se tenant à l’écart du rouleau compresseur industriel, mais sachant où en est la parfumerie, condition sine qua non lorsqu’on doit composer pour l’extérieur…
La formulation pour les autres
Il faut faire des choix et parfois laisser sur le bord du chemin les projets pour lesquels on n’a pas d’affinité, laisser de côté des briefs farfelus par moment ou bien relever des vrais défis.
Les feuilles blanches, les directives trop chargées qu’affronte le parfumeur chaque jour sont une charge en soi.
Parfumer pour Unika est donc une bouffée d’air et ça se sent dans les flacons. Un minimalisme évident qui nous permet une liberté d’appréciation, un chemin qu’on n’est pas forcé de suivre, derrière les récits parfois complexes de certains parfums.
Véronique propose finalement une parfumerie libre, pour elle comme pour nous, et qui est une belle entrée en matière pour des gens qui découvrent le monde confus de la parfumerie de niche. Des parfums qui proposent des instants pour soi, écrits sans prétention mais pas sans maîtrise. En étant elle-même, Unika nous livre un peu d’air, et ça fait du bien.
Finalement, l’indépendance ne serait-elle pas le nouveau luxe ?
Unika ça vous inspire ? Vous avez senti quoi ?
3 Commentaires
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Les auteurs :
Misia
Auteure / Animatrice
Dingue d’olfaction, elle a toujours le nez fourré dans des livres et des sites sur le sujet.
L’Ancien
Auteur / Animateur
Il est la voix lugubre de ce podcast, grande gueule qui aime à secouer l’industrie du parfum. Sur ces notes trempées à l’encre noire, on peut distinguer des listes de victimes enterrées de Paris à Oman. L’Ancien est celui que tu aimes détester, c’est cette note de cœur qui te dérange mais qui rend la composition si singulière.
La Parfumerie, La Saison 5 du Podcast Parfum
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Que des pépites
Ça à l’air très bien, je suis intrigué par oud osmanthus, je me demandais si les notes de pêche n’étaient pas trop fortes.
Non, je n’ai pas trouvé spécialement, après l’osmanthus penche souvent vers l’abricot…