À l’époque où j’arpentais le boulevard Haussmann en quête de parfumerie rare, Portrait of a Lady était le king incontesté du game. J’avais pu le découvrir une année auparavant, au Bon Marché Rive Gauche. Les stands des Éditions de Parfums Frédéric Malle étaient toujours tenus par des vendeurs extraordinaires. Des connaisseurs, des passionnés qui prenaient à cœur leur travail et leur rôle pour faire découvrir les références de la maison. Soit dit en passant, si avec Le Zen on a découvert un nombre incalculable de parfums aux galeries Lafayette, on a eu nos plus belles conversations au Bon Marché. Chez Tom Ford, Malle ou encore Robert Piguet…

Découvrir Géranium pour Monsieur sur le site officiel des Éditions de Parfums Frédéric Malle

Tout ça pour dire que lorsque je me suis rendu chez Frédo, mais au Printemps Haussmann cette fois-ci, j’ai pris une claque que je n’ai jamais oublié. C’était une mission en solo où je cherchais à sentir quelques références de Serge Lutens. En bout de couloir, je me suis dis que ça vaudrait bien le coup de remettre le nez sur des inconnus des « Éditions ».

L’intriguant géranium de Malle

Posé tranquillement au stand, le noble vendeur me faisait défiler les flacons que je ne connaissais pas trop, un à un, sur la petite table de bar typique de l’endroit. Très rapidement, le tour de Géranium pour monsieur est arrivé. La mouillette m’a tout de suite intrigué, et malgré les autres parfums qui passaient sous mes narines, j’avais ce besoin de revenir dessus. À la fois attirante et marginale, cette fragrance n’est même pas partie avec moi en échantillon. C’est d’ailleurs Une fleur de Cassie qui était rentrée avec moi, tellement ce parfum m’avait fait sortir de ma zone de confort.

Là où Alexis évoque une prise de risque majeure (et ça l’était), je l’ai pris comme un coup de fusil à pompe, un tir droit dans le buffet au beau milieu d’un public stoïc, mais dont ce serait la détonation qu’on aurait perçue avant tout. 

Géranium pour monsieur, dans l’Histoire

Alors que je cherchais une page sur un parfum dont je parlais avec ce très cher Zen, j’ai ouvert le fabuleux « 111 parfums qu’il faut sentir avant de mourir » écrit par le collectif de Nez la revue. Resté sur mon bureau depuis, je l’ouvre de temps à autre, au pif, pour relire une page. C’est la silhouette d’un flacon de Malle qui a retenu mon attention. « Et si c’était Géranium pour monsieur » ? Bingo ! Et dans la même seconde, je me disais d’instinct : « À coup sûr, c’est écrit par Alexis Toublanc »… Re-bingo !

Mon premier plaisir a été de me rappeler que ce Géranium a été sélectionné dans les 111. Faire de la lumière à ce parfum est plus que mérité, c’est un OVNI que peu de gens connaissent. Les passionnés même n’y prêtent que peu d’attention. À cause de son nom pas très sexy peut-être ? C’est une excellente sélection, une compo que j’aurais à coup sûr retenu. Le plaisir aussi de lire un descriptif qui m’a fait revivre une émotion spéciale, que je n’ai que peu de fois ressenti dans ma vie. J’avais parlé une fois du choc en découvrant Mitsouko, on est dans la même sphère…

Des sensations qui nous dépassent, des instants qui nous échappent, nous transportant ailleurs, le temps d’une inspiration…

À l’époque où j’arpentais le boulevard Haussmann en quête de parfumerie rare, Portrait of a Lady était le king incontesté du game. J’avais pu le découvrir une année auparavant, au Bon Marché Rive Gauche. Les stands des Éditions de Parfums Frédéric Malle étaient toujours tenus par des vendeurs extraordinaires. Des connaisseurs, des passionnés qui prenaient à cœur leur travail et leur rôle pour faire découvrir les références de la maison. Soit dit en passant, si avec Le Zen on a découvert un nombre incalculable de parfums aux galeries Lafayette, on a eu nos plus belles conversations au Bon Marché. Chez Tom Ford, Malle ou encore Robert Piguet…

Découvrir Géranium pour Monsieur sur le site officiel des Éditions de Parfums Frédéric Malle

Tout ça pour dire que lorsque je me suis rendu chez Frédo, mais au Printemps Haussmann cette fois-ci, j’ai pris une claque que je n’ai jamais oublié. C’était une mission en solo où je cherchais à sentir quelques références de Serge Lutens. En bout de couloir, je me suis dis que ça vaudrait bien le coup de remettre le nez sur des inconnus des « Éditions ».

L’intriguant géranium de Malle

Posé tranquillement au stand, le noble vendeur me faisait défiler les flacons que je ne connaissais pas trop, un à un, sur la petite table de bar typique de l’endroit. Très rapidement, le tour de Géranium pour monsieur est arrivé. La mouillette m’a tout de suite intrigué, et malgré les autres parfums qui passaient sous mes narines, j’avais ce besoin de revenir dessus. À la fois attirante et marginale, cette fragrance n’est même pas partie avec moi en échantillon. C’est d’ailleurs Une fleur de Cassie qui était rentrée avec moi, tellement ce parfum m’avait fait sortir de ma zone de confort.

Là où Alexis évoque une prise de risque majeure (et ça l’était), je l’ai pris comme un coup de fusil à pompe, un tir droit dans le buffet au beau milieu d’un public stoïc, mais dont ce serait la détonation qu’on aurait perçue avant tout. 

Un parfum sans peur, sans hésitation. Une espèce d’ « on s’en bat les couilles Dominique, on balance le truc » ! Cette touche de menthol m’a complètement chamboulé. Comment une matière aussi pharmaceutique peut-elle se glisser dans la composition d’un parfum luxe ? De premier abord, j’avais une évolution très rosée, avec le grain jamais trop râpeux du géranium, partant doucement vers un chemin de musc. Mais c’est un ou deux ans après que j’ai pu vraiment le tester sur peau et y trouver une fraîcheur omniprésente, axée sur cette touche folle de menthol, les facettes d’un géranium d’envergure, d’un encens. 

Si j’évoque ma rencontre avec Mitsouko, c’est parce que je l’ai vécu comme une violence. Lorsqu’un parfum nous dépasse, que nos émotions nous empêchent de lire le récit, c’est ce que j’appelle une violence olfactive. Particulièrement dans le cas de ce Géranium pour monsieur, qui frappe avec cette ambiance, à tel point qu’on en oublie qu’il est aussi un Fougère ! 

La leçon de Ropion aux futures merdouilles

Géranium pour monsieur, en 2009, donne la leçon a Sauvage ou à Y. Malgré les prouesses techniques, l’art ne se déclasse pas et restera toujours supérieur. Dominique Ropion et Frédéric Malle vous ont montrés ce qu’est la notion de fraîcheur pour une fragrance masculine, une évolution du Fougère, loin des aromatiques transparents et insipides qui ont noyé l’homme des années 2010 / 2020. Géranium pour monsieur est un chef-d’œuvre.