Ansongo
Nez 1+1, Aïssa Maïga et Dora Baghriche
Avis Parfum
Ansongo, parfum lancé en 2025. Composé par Dora Baghriche | Boisé, Épicé, Ambré
Ansongo est un énième chapitre du projet 1+1 de Nez la revue qui a déjà fait plusieurs fois des émules chez les passionnés de parfum. On pense tous à Adorem, collab entre le parfumeur Fabrice Pellegrin et le chef cuisinier Akrame Benallal, qui a eu un vrai succès, et cette fois-ci c’est encore superbe !
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Ansongo, Nez 1+1
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Présentation & Article : L’Ancien
De Paris à Ansongo
Lorsque j’ai reçu le n°19 de Nez la revue, je l’ai feuilleté pour un rapide survol. Déjà parce qu’on y parle brièvement de notre podcast de merde, mais surtout, j’aime aller directement aux critiques parfums en fin de magazine. En poursuivant mon chemin de pages, mon attention a été attirée par un titre gras : « Aïssa Maïga, une sensibilité engagée ». Lorsqu’on vit au Mali, le nom Maïga est synonyme du nord et particulièrement de l’ethnie Songhaï. De quoi me pousser à lire immédiatement, avec une petite voix en tête : Sahel et olfaction ? Je suis là !
1+1 : Aïssa Maïga et Dora Baghriche
Pour être franc, je ne connaissais pas cette (très) charmante réalisatrice. Ma femme m’a donc fait un bref résumé de son CV, ce qui m’a permis de mieux cerner le personnage. La démarche de 1+1 était faite pour moi. À la lecture du dossier, j’ai été particulièrement touché par cette collab, Aïssa Maïga, donc, et la parfumeuse Dora Baghriche qui bossait en cette période pour la maison de composition Firmenich, toutes deux unies par un lien, un vécu avec le désert le plus aride de ce monde : Le Sahara. La sincérité va en sortir gagnante, j’en suis convaincu. J’ai ainsi dévoré l’article d’Aurélie Dematons, puis j’ai fait péter la CB, le cœur battant, dès que le parfum a été rendu dispo sur le Shop by Nez… Tout ça me parlait trop pour ne pas agir.
Palmiers de Doum.
En fouillant sur Google Map j’ai pu trouver Ansongo dans la région de Gao, vers la frontière du Niger, ce qui correspond à ce village dont nous parle Maïga. Je n’ai jamais pu me rendre au nord-Mali dû aux problèmes sécuritaires qu’a traversé toute la région pendant des années. J’y ai pourtant des amis, justement à Gao, justement des Maïga eux aussi, qui font de nombreux allers-retours. La culture Songhaï m’a souvent intrigué, c’est un monde intermédiaire, une histoire millénaire enracinée entre les Touareg et les Peuhls.
Ansongo et le fruit de Doum
En lisant les échanges entre la réalisatrice et la parfumeuse, on saisit à quel point le poids des origines est ineffaçable. Les racines d’Aïssa lui évoque le fruit de Doum qui poussent sur les palmiers du même nom dans les zones arides comme le Sahel. Pour elle, c’est l’odeur des ses voyages à Ansongo, près de sa grand-mère.
En fouillant dans les archives de Firmenich, Dora Baghriche retrouve un accord mis au point au début des années 2000 après une expérience autour du fruit, découvert alors au Caire en Égypte (je vous laisse lire l’histoire de ouf dans Nez!). C’est la direction qu’a donc pris la composition du parfum, s’appuyant sur cet accord jamais utilisé dans l’histoire de la parfumerie !
Intrigué, j’ai solicité ma femme pour comprendre ce qu’est ce fruit, en cherchant une photo sur le net…
Zémini !!
Ma traductrice m’a donc indiqué le nom : Zémini, parfois appelé aussi Dabala. Mais en lui faisant sentir le parfum, elle s’est mise à crier : « Zémini !!! Incroyable ! ». Je n’ai connu ce fruit que de vue. Au Caire, sur des étales dans les rues, et ici dans les marché à Bamako, sans jamais m’en approcher.
Le fruit de Doum, madeleine de Proust d’Aïssa Maïga inspirant le parfum 1+1 Ansongo.
En écrivant ces lignes, et avant d’enregistrer ce petit podcast, j’ai envoyé ma femme chercher la chose au marché, afin d’aller au bout du kif, avec Aïssa, avec ma femme, au cœur de ce parfum. En sentant la coque puis l’intérieur (il m’a fallu un putain de marteau pour à peine fêler le machin!), on retrouve tout l’esprit des fruits secs comme les dattes. Le jus lui va plus plus loin, on voyage entre sécheresse et soleil écrasant. On a une belle ouverture épicée qui évoque rapidement le fruit, on a une texture très prononcée entre la sensation de tabac et un esprit un peu (totalement) imaginé de « noisette », une facette quelque peu réglisse qui m’apparait parfois, c’est beau et complexe. Le parfum est ambré, un peu résineux, boisé, et surtout… ultra addictif ! C’est en cœur que le fruit de doum apparaît complètement avant de s’assombrir dans un ambré boisé, un bin racine…
Parfum et cultures
À mon sens, on se trouve face à une part de culture, une page de vie qu’ont partagé Aïssa Maïga et Dora Baghriche à travers cette compo à quatre mains. C’est ça qui me touche, et je ne cesse d’y voir, à chaque pulvérisation, le regard pétillant de ma femme en le sentant.
En tant que témoin de vies parfois placées à l’ombre d’un occident pesant, je voulais absolument faire cette revue. Je salue la démarche de Nez la revue, de DMS-Firmenich, de Dora et Aïssa, de nous partager cet instant absolument magique, particulièrement en cette ère de stérilité olfactive, et d’avoir placé sur une carte complètement improbable le village d’Ansongo et toute la culture qui va avec. Merci.
De Paris à Ansongo
Lorsque j’ai reçu le n°19 de Nez la revue, je l’ai feuilleté pour un rapide survol. Déjà parce qu’on y parle brièvement de notre podcast de merde, mais surtout, j’aime aller directement aux critiques parfums en fin de magazine. En poursuivant mon chemin de pages, mon attention a été attirée par un titre gras : « Aïssa Maïga, une sensibilité engagée ». Lorsqu’on vit au Mali, le nom Maïga est synonyme du nord et particulièrement de l’ethnie Songhaï. De quoi me pousser à lire immédiatement, avec une petite voix en tête : Sahel et olfaction ? Je suis là !
1+1 : Aïssa Maïga et Dora Baghriche
Pour être franc, je ne connaissais pas cette (très) charmante réalisatrice. Ma femme m’a donc fait un bref résumé de son CV, ce qui m’a permis de mieux cerner le personnage. La démarche de 1+1 était faite pour moi. À la lecture du dossier, j’ai été particulièrement touché par cette collab, Aïssa Maïga, donc, et la parfumeuse Dora Baghriche qui bossait en cette période pour la maison de composition Firmenich, toutes deux unies par un lien, un vécu avec le désert le plus aride de ce monde : Le Sahara. La sincérité va en sortir gagnante, j’en suis convaincu. J’ai ainsi dévoré l’article d’Aurélie Dematons, puis j’ai fait péter la CB, le cœur battant, dès que le parfum a été rendu dispo sur le Shop by Nez… Tout ça me parlait trop pour ne pas agir.
En fouillant sur Google Map j’ai pu trouver Ansongo dans la région de Gao, vers la frontière du Niger, ce qui correspond à ce village dont nous parle Maïga. Je n’ai jamais pu me rendre au nord-Mali dû aux problèmes sécuritaires qu’a traversé toute la région pendant des années. J’y ai pourtant des amis, justement à Gao, justement des Maïga eux aussi, qui font de nombreux allers-retours. La culture Songhaï m’a souvent intrigué, c’est un monde intermédiaire, une histoire millénaire enracinée entre les Touareg et les Peuhls.
Ansongo et le fruit de Doum
Palmiers de Doum.
En lisant les échanges entre la réalisatrice et la parfumeuse, on saisit à quel point le poids des origines est ineffaçable. Les racines d’Aïssa lui évoque le fruit de Doum qui poussent sur les palmiers du même nom dans les zones arides comme le Sahel. Pour elle, c’est l’odeur des ses voyages à Ansongo, près de sa grand-mère.
En fouillant dans les archives de Firmenich, Dora Baghriche retrouve un accord mis au point au début des années 2000 après une expérience autour du fruit, découvert alors au Caire en Égypte (je vous laisse lire l’histoire de ouf dans Nez!). C’est la direction qu’a donc pris la composition du parfum, s’appuyant sur cet accord jamais utilisé dans l’histoire de la parfumerie !
Intrigué, j’ai solicité ma femme pour comprendre ce qu’est ce fruit, en cherchant une photo sur le net…
Zémini !!
Ma traductrice m’a donc indiqué le nom : Zémini, parfois appelé aussi Dabala. Mais en lui faisant sentir le parfum, elle s’est mise à crier : « Zémini !!! Incroyable ! ». Je n’ai connu ce fruit que de vue. Au Caire, sur des étales dans les rues, et ici dans les marché à Bamako, sans jamais m’en approcher.
Le fruit de Doum, madeleine de Proust d’Aïssa Maïga inspirant le parfum 1+1 Ansongo.
En écrivant ces lignes, et avant d’enregistrer ce petit podcast, j’ai envoyé ma femme chercher la chose au marché, afin d’aller au bout du kif, avec Aïssa, avec ma femme, au cœur de ce parfum. En sentant la coque puis l’intérieur (il m’a fallu un putain de marteau pour à peine fêler le machin!), on retrouve tout l’esprit des fruits secs comme les dattes. Le jus lui va plus plus loin, on voyage entre sécheresse et soleil écrasant. On a une belle ouverture épicée qui évoque rapidement le fruit, on a une texture très prononcée entre la sensation de tabac et un esprit un peu (totalement) imaginé de « noisette », une facette quelque peu réglisse qui m’apparait parfois, c’est beau et complexe. Le parfum est ambré, un peu résineux, boisé, et surtout… ultra addictif ! C’est en cœur que le fruit de doum apparaît complètement avant de s’assombrir dans un ambré boisé, un bin racine…
Parfum et cultures
À mon sens, on se trouve face à une part de culture, une page de vie qu’ont partagé Aïssa Maïga et Dora Baghriche à travers cette compo à quatre mains. C’est ça qui me touche, et je ne cesse d’y voir, à chaque pulvérisation, le regard pétillant de ma femme en le sentant.
En tant que témoin de vies parfois placées à l’ombre d’un occident pesant, je voulais absolument faire cette revue. Je salue la démarche de Nez la revue, de DMS-Firmenich, de Dora et Aïssa, de nous partager cet instant absolument magique, particulièrement en cette ère de stérilité olfactive, et d’avoir placé sur une carte complètement improbable le village d’Ansongo et toute la culture qui va avec. Merci.
Notre avis sur Ansongo par Aïssa Maïga et Dora Baghriche pour 1+1 by Nez
Ansongo est beau, innovant, addictif, fin et bien réalisé. On est à vingt mille kilomètres des merdes de la tendance actuelle, on a les deux pieds dans la culture, dans l’Art… pour 35 balles !
Vous avez pu sentir Ansongo de la série 1+1 par Nez la revue, ça vous dit quoi ?
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2 Commentaires
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L’auteur :
L’Ancien
Auteur / Animateur
Il est la voix lugubre de ce podcast, grande gueule qui aime à secouer l’industrie du parfum. Sur ces notes trempées à l’encre noire, on peut distinguer des listes de victimes enterrées de Paris à Oman. L’Ancien est celui que tu aimes détester, c’est cette note de cœur qui te dérange mais qui rend la composition si singulière.
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Commandé au Bureau du parfum avec Mandi Ruhbi. Très bon parfum addictif avec sa note de fruits secs particulièrement bien réussie, sans être collante ni trop capiteuse. La tenue est excellente. Petit hic il est très similaire à la Rapshodie Noire de Dusita que j’ai déjà.
Pour avoir critiqué les deux parfums, je ne vois pas trop de ressemblance. Mais bien-sûr chacun peut retrouver des rappels d’autres fragrances, partout, c’est assez intéressant.