Ces géants fragiles
La niche n’est toujours rien

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C’est pas la taille qui compte
Après 30 ans de niche ardue pour certaines marques, le sentier n’est toujours pas stable. Les géants du domaine que peuvent être Frédéric Malle ou Serge Lutens, se cherchent toujours une solidité réelle. Malgré leur appartenance à des grands groupes comme Estée Lauder ou Shiseido, rien n’est fait en réalité.
Pendant que les petits rêvent la nuit de devenir grands, les anciens du game savent que rien ne se gagne en un clin d’œil. Leur back-up financier est même parfois un signe de faiblesse, la direction s’axant sur des chiffres concrets et mettant la pression sur tous les tableaux.
Il faut certes produire et éviter d’abimer l’image qui a façonné la marque, mais il faut du bif pour tenir et continuer de donner envie aux investisseurs de rester sur le navire.

Le grand écart
Lorsqu’on voit Lutens placer ses pions dans les Sephora, on ne se rend pas compte à quel point le chemin a été long, et que le but n’est pas prêt d’être atteint. La simple démarche de se positionner sur les étales d’un tel supermarché, est handicapée par les designs des flacons qui étaient axés sur des boutiques de niche en nom propre. Des petites bouteilles rectangulaires sans réel caractère au devant des modèles de la parfumerie sélective peuvent attirer l’attention, mais elle peuvent surtout avoir l’air insignifiantes. L’effet dans une parfumerie de niche n’est pas le même dans un Sephora.

Développement durant
Ces marques, aussi grandes soient-elles dans les esprits des fans, ou même du public lambda, sont toujours en développement et ne représentent presque rien dans l’industrie. C’est à cause de ça qu’on les voit produire quelques merdouilles juste pour produire… à l’image de Kilian qui nous sort des nouveautés le plus régulièrement possible. L’arbre cache la forêt, un peu de peinture sur la misère, ou en tout cas un simple colorant sur le réel goût du game.
Mais il faut montrer à quel point le travail en arrière plan est immense. Des équipes de centaines d’employés, une chaine puissante de production, pour être seulement « toujours en vie » !
Indépendants accrochez-vous, au-delà du rêve subsiste une guerre quotidienne très dure.

La guerre des mondes
Pendant donc que les petits luttent pour trouver leur niche et faire avaler leurs propositions thématiques, du burlesque à l’aquarelle révolutionnaire, les grands sont les vrais guerriers de l’industrie, sous les yeux des vrais géants du mainstream.
Dior ou Cartier, d’Hermès à Jean-Paul Gaultier, on vaut des millions. On s’en bat peut-être les couilles de faire des trucs bien, pour la plupart, mais on se baigne dans l’oseille et propage un sillage de biftons sur notre passage. Ça fait rêver ? Certains, probablement. Mais ils devront comprendre que Rome ne s’est pas faite en un jour, et rester indé est parfois bien plus judicieux que de se jeter dans une vie de lutte sans relâche.
Toutes les archives de la Newsletter Parfum :
L’histoire, au-delà des mots
Le seul jugement important qu’on porte à un parfum est celui de nos émotions. Cessons de toujours porter les yeux sur la pyramide olfactive.
Le non-sens de l’uniformisation
Alors que la parfumerie mainstream a adopté des parfums de masses, la parfumerie de niche était le garant de nos personnalités…
Le cycle des marques, l’œil des générations
Ceux qui ont connu l’époque du Dior d’Edmond Roudnitska ne peuvent pas voir la marque comme la génération émergente, c’est un cycle…
Sortir de la corruption
Le business nuit-il à la parfumerie ? On peut se poser la question tant les budgets et l’appât du gain font partie des projets parfumés…
Une histoire sous le nez
Les belles histoires racontées dans les descriptifs des pages produits des marques doivent être cohérentes avec le jus, mais rien n’est simple…
Ce p’tit privilège
J’ai cette chance immense de ne pas subir le tapage de la pop niche, je reste loin de la radioactivité, un vrai privilège il faut l’avouer…
Tkt
On prend notre temps pour répondre à certaines critiques, sans rancune bien-sûr puisque les critiques sont toujours constructives.
Entre l’appréciation et l’amour vrai
On est tombé combien de fois sur des parfums qui nous ont surpris en boutique, nous ont fait craquer… pour rien ?
La maladie des nouveautés
Le marché est sans pitié et la pression sur les petites maisons est extrêmement forte. Chaque année voit pousser des nouveautés… Est-ce bien utile ?
Ils sont malades ?
Au vu de l’état général de l’industrie du parfum, qu’est-ce qui peut bien pousser les créatifs à persévérer dans le game ?
La stérilité assassine
Après deux mois couché, un décès à gérer, j’ai pris mon temps pour revenir sur le podcast. Et la merde vendue ne m’a pas aidé…..
Être original, dans les clous ?
Lorsqu’on est censé respecter les codes en vigueur pour s’assurer un minimum d’écho public, peut-on vraiment sortir du lot ?
Une niche peut-elle vraiment être grande ?
Manque d’expérience, manque d’équipe pro, manque de vision, ladite « haute parfumerie » est souvent bien loin du compte…
Classique ?
Le succès ou la longue durée de vie d’un parfum en font-ils un classique ? Les exemples de Bleu ou Le Mâle sont-ils comparables ?
Confier son parfum à quelqu’un d’autre ?
En s’asseyant dans une vraie parfumerie on part à l’aventure. On se laisse emporter vers des senteurs qu’on n’aurait jamais testé seul…