Rêve inaccessible…
On rêve de parfums dont les prix les rendent inaccessibles, une illusion qui fonctionne.
Rêver d’acheter un parfum ne peut être lié qu’à la barrière qui nous en empêche : son prix. Les articles qui traitent des coûts en parfumerie abondent sur le net et à la Tv, pas besoin de faire de maths ici. Ce qui nous intéresse c’est juste de décrypter ce biais.
Donnez de la force à vos gars ! Il a fallu plus de 2 cafés d’une infâme obscurité pour réaliser cette newsletter !
Le prix du rêve
Comme je l’avais souligné la semaine dernière, la petite taille d’un échantillon ça nous hype complètement lorsqu’on aime un parfum. Voir le jus disparaître aussi rapidement le rend rare, on a peur de le finir, on le veut en grande taille.
À mon retour de voyage, après une douche de deux heures, j’ai scruté quelques fioles pour voir ce que j’allais mettre. Lorsque j’ai vu le long tube de l’Ambre des Fleurs, je me suis jeté dessus. Une vraie merveille dont j’avais besoin pour me retrouver.
En repensant au facteur de rareté, je me suis mis à réfléchir sur le problème d’inaccessibilité. La plupart des parfums ne sont pas rares, mais certains par contre sont trop chers pour nos capacités financières. L’exemple de The Night est celui le plus connu chez les perfumistas. Avec son prix colossal et sa qualité indéniable, on est évidemment pile dans le sujet.
Même si son prix est là pour valider la connotation luxe qu’il doit refléter, il n’est désirable que parce qu’on ne peut pas se l’offrir. Des beaux et bons parfums il y en a énormément et à des prix tout à fait abordable, peu importe nos moyens.

Thèse / antithèse
Le sujet mériterait une thèse… et une antithèse ! Un parfum ne vaut en aucun cas le prix vendu, la rareté des matières est dans 95% des cas un mensonge, on achète juste du rêve, même pas du luxe. Mais ce qui est important de maitriser c’est cette part de rêve qui s’y colle. Il faut se l’avouer, si un parfum n’était pas si cher on ne lui donnera pas autant d’importance, il ne nous ferait pas du tout rêver.
La case luxe a été le point de départ de la plupart des passionnés. Personne ne s’est pris de passion pour le parfum chez Adopt’. Le biais du luxe nous a hypé en premier lieu sur des parfums de niche ou privés, puis, en poussant notre volonté d’approfondir, on s’est finalement débarrassé du biais.
Aujourd’hui encore on en est victime à notre niveau, malgré en avoir conscience.
Ce qui nous rend fou
On passe parfois des années les yeux rivés sur un flacons. Parfois c’est un vintage ou un batch rare, des fois c’est un privé trop cher, parfois c’est un Niche hors de prix. On ne parlera même pas d’un parfum discontinué vendu à un prix de nazi. On reste là à rêver de se l’offrir.
Mais cette connotation d’inaccessibilité est primordiale dans le cadre de la parfumerie. Déjà du fait qu’il n’y a aucune culture ou éducation olfactive. Le prix nous indique la qualité vu qu’on est incapable de la déceler nous-mêmes. On en revient donc à cette banane plantain qu’on nous plante dans le popotin. Mais une belle odeur, une superbe création, ne se vendrait pas sans cette indication tarifaire. C’est ce pack luxe qui nous fait rêver. De la qualité hors d’atteinte.
Traqueur de rêves
N’est-ce pas ça finalement qu’on cherche dans le parfum ? Le nez dans les fragrances, dans les formules, à chercher ce qui nous fait rêver. L’odorat, si proche de nos neurones, nous emporte bien plus loin que nos autres sens. Qu’en est-il si la vue est touchée par un beau flacon, si l’ouïe a été caressée par de beaux discours, si le toucher a effleuré un somptueux emballage… (pour le goût on laissera les cinglés finir le paragraphe) ?
Ce prix rend donc désirables des fragrances qui nous ont bouleversés. Il entretient une part essentielle de nos idylles, de nos fantasmes. Il y a donc une part de nécessité dans le tarif. Il complète, il boucle la boucle, même s’il n’est jamais justifié.
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Que reste-t-il de la parfumerie ?
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Tous les coups sont permis
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