Patrice Revillard & Maelström
Partir de rien et relancer l’Iris de Fath
À peine en fin d’étude à l’École Supérieure du Parfum, Patrice Revillard se retrouve embarqué dans la folle aventure du laboratoire Maelström, il signe entre autre l’Iris de Fath avec ses comparses Marie Schnirer et Yohan Cervi.
Saison 5 – Épisode 12
Écouter le podcast sur Patrice Revillard & Maelström
Patrice Revillard & Maelström
Une présentation self-made : Le Zen (en Iris Silver Mist de Serge Lutens) et L’Ancien (en Narcist Iris d’Ofumum) interviewent Patrice Revillard, parfumeur du laboratoire Maelström, au sujet de son parcours en tant qu’indépendant, ses motivations, l’Iris de Fath, bref tout !
Par L’Ancien.
L’indépendance créatrice
Maelström n’est pas tombé du ciel mais il est parti de rien. Le laboratoire qui se cache derrière de nombreuses créations triomphantes de la parfumerie de niche, a connu des débuts surprenants. Dès fois tout va très vite, sans qu’on puisse s’imaginer où nous emmène le voyage.
Patrice Revillard et Marie Schnirer n’avaient même pas bouclé leurs études qu’ils avaient une demande expresse de création en parfum d’ambiance. Accompagné par Yohan Cervi, ils se lancent alors et bricole à gauche à droite, d’appartement en espace aménagé pour l’occasion, de quoi parfaire leur contrat. Avec la confiance de leurs partenaires de la première heure, ils finissent par s’affirmer et accumuler les succès nécessaires au montage final de leur laboratoire. Maelström est indépendant, né de l’indépendance.
Culture parfum en background
Patrice ne sort pas de nul part, son diplôme à l’ESP est en réalité la continuité d’un process viscéral. Passionné de botanique, artiste peintre, il a cet art qui circule dans les veines. Il était l’auteur qu’on aimait tant lire à l’époque de son blog « musque-moi ! », devenu rédacteur pour le collectif Nez/Auparfum.com.
Yohan de son côté est d’ailleurs un brillant conférencier sur la chose du parfum, spécialiste en histoire de la parfumerie, rien que ça !
Donnez de la force à vos gars ! Il nous a fallu 3 lungo intensos pour préparer cet épisode !
Maelström à l’attaque du monde
Avec leurs doubles casquettes de parfumeurs et chefs d’entreprise, l’équipe Maelström se lance à la conquête du monde. Il se décident notamment à se rendre à Esxence, salon de Milan de la parfumerie de niche, pour tenter de convaincre la marque Jacques Fath de leur confier la réédition de l’Iris Gris, mythe né du patrimoine de la maison en 1946.
Débarqués comme « deux beignets » au salon, un demi compte insta sous le bras, ils décrochent une place dans la course auprès de Rania Naim, nouvelle maitresse des opération chez Fath. Yohan est Patrice n’en sont pas conscients, mais c’est bel et bien une page de l’Histoire du parfum qui s’est écrite ce jour là.
Testicule gauche
Patrice Revillard passera des heures et des heures à décrypter le jus d’Iris Gris. À l’Osmothèque, où le parfum est à l’honneur depuis bien longtemps, il passera son temps à franchir la composition de cet Iris sans en avoir la formule, au nez.
Face à un mystère, devenu fascination, il finira par produire ses essais, en mode économie au vu du coût astronomique de chaque ligne qu’il doit mettre à l’épreuve. Devra-t-il vendre un testicule pour mener à bien ses expériences ? Il faudra faire des sacrifices en tout cas !
Iris de Fath
Denyse Beaulieu en parlait il y a des années sur son blog Grain de Musc, l’Iris Gris, malgré l’anonymat dû à sa courte durée de vie, faisait couler l’encre des passionnés. Reviendra-t-il un jour sur les étales d’une parfumerie ? Rania Naim, qui a repris alors les reines de Jacques Fath en avait la conviction, elle avait même déjà lancé la course sans que Maelström n’en soit conscient.
Soyons très clair, ce qu’a réussi l’équipe indépendante est historique. Cet iris est un chef-d’œuvre des années 1950 qui est parti bien trop tôt. Il aurait pu être le précurseur d’Iris Silver Mist, s’il avait été connu de ses créateurs bien sûr.
La volonté de dame Naim est à saluer avant tout. Ce jus était si coûteux pour la marque en 1946 qu’il avait été supprimé du catalogue peu de temps après le décès du sieur Fath ! Le désir de le ressortir dans un flacon rappelant aussi celui d’origine est un autre pari de taille. On présente le patrimoine le plus grandiose de la maison, ressucité dans son entièreté.
Même parmi les grandes marques on ne voit pas un tel effort à faire renaître les grandes références de leur histoire, c’est ce Fath devenu niche qui prend soin de s’exécuter, devenant l’exemple à suive pour le monde du parfum : n’oublions pas de quoi était fait hier !
L’indépendance hargneuse
Tout comme la volonté de Rania Naim nous inspire, la combativité de Maelström démontre que la liberté donne des ailes. Combien de parfumythos assis confortablement dans leur work space se seraient tournés les pouces au calme ? Un coup de chromatographe pour déceler les molécules utilisées, le tour serait quasiment joué. La hargne d’une équipe qui se bât pour vivre, pour se faire une place parmi les grands, pour relancer un mythe, n’est pas donnée à tous.
Quitte à aller au bout…
Lorsqu’on est tenace on essaie de pousser les limites déjà atteintes. L’Extrait de l’Iris de Fath était une concentration logique au vu des doses vertigineuses de matières, pour obtenir le rendu le plus fidèle à ce que proposait la version originale, bref au vu du coût.
Mais le prix de 1430€ les 30ml rend forcément le parfum inaccessible aux passionnés désireux de posséder se pan de l’Histoire. La maison Jacques Fath et Rania Naim décident alors de proposer une Eau de Parfum à 265€, un prix qui s’aligne sur la norme en niche et qui rend atteignable la fragrance aux habitués du genre.
Il n’en fallait pas plus à Patrice Revillard, parfumeur têtu, pour pousser le rendu au maximum des possibilités. Malgré le cahier des charges bien plus serré, la proposition est juste spectaculaire !
L’Iris de Fath, Eau de Parfum
Une légende est de retour et on se devait d’en parler avec l’un des auteurs, pour la postérité. Un bijou d’iris, composé avec une rage qui hantait peut-être finalement les tripes de Vincent Roubert en 46 ? La sève de l’art n’est-elle pas la souffrance ? C’est ce qui se dit.
Maelström à l’attaque du monde
Avec leurs doubles casquettes de parfumeurs et chefs d’entreprise, l’équipe Maelström se lance à la conquête du monde. Il se décident notamment à se rendre à Esxence, salon de Milan de la parfumerie de niche, pour tenter de convaincre la marque Jacques Fath de leur confier la réédition de l’Iris Gris, mythe né du patrimoine de la maison en 1946.
Débarqués comme « deux beignets » au salon, un demi compte insta sous le bras, ils décrochent une place dans la course auprès de Rania Naim, nouvelle maitresse des opération chez Fath. Yohan est Patrice n’en sont pas conscients, mais c’est bel et bien une page de l’Histoire du parfum qui s’est écrite ce jour là.
Testicule gauche
Patrice Revillard passera des heures et des heures à décrypter le jus d’Iris Gris. À l’Osmothèque, où le parfum est à l’honneur depuis bien longtemps, il passera son temps à franchir la composition de cet Iris sans en avoir la formule, au nez.
Face à un mystère, devenu fascination, il finira par produire ses essais, en mode économie au vu du coût astronomique de chaque ligne qu’il doit mettre à l’épreuve. Devra-t-il vendre un testicule pour mener à bien ses expériences ? Il faudra faire des sacrifices en tout cas !
Iris de Fath
Denyse Beaulieu en parlait il y a des années sur son blog Grain de Musc, l’Iris Gris, malgré l’anonymat dû à sa courte durée de vie, faisait couler l’encre des passionnés. Reviendra-t-il un jour sur les étales d’une parfumerie ? Rania Naim, qui a repris alors les reines de Jacques Fath en avait la conviction, elle avait même déjà lancé la course sans que Maelström n’en soit conscient.
Soyons très clair, ce qu’a réussi l’équipe indépendante est historique. Cet iris est un chef-d’œuvre des années 1950 qui est parti bien trop tôt. Il aurait pu être le précurseur d’Iris Silver Mist, s’il avait été connu de ses créateurs bien sûr.
La volonté de dame Naim est à saluer avant tout. Ce jus était si coûteux pour la marque en 1946 qu’il avait été supprimé du catalogue peu de temps après le décès du sieur Fath ! Le désir de le ressortir dans un flacon rappelant aussi celui d’origine est un autre pari de taille. On présente le patrimoine le plus grandiose de la maison, ressucité dans son entièreté.
Même parmi les grandes marques on ne voit pas un tel effort à faire renaître les grandes références de leur histoire, c’est ce Fath devenu niche qui prend soin de s’exécuter, devenant l’exemple à suive pour le monde du parfum : n’oublions pas de quoi était fait hier !
L’indépendance hargneuse
Tout comme la volonté de Rania Naim nous inspire, la combativité de Maelström démontre que la liberté donne des ailes. Combien de parfumythos assis confortablement dans leur work space se seraient tournés les pouces au calme ? Un coup de chromatographe pour déceler les molécules utilisées, le tour serait quasiment joué. La hargne d’une équipe qui se bât pour vivre, pour se faire une place parmi les grands, pour relancer un mythe, n’est pas donnée à tous.
Quitte à aller au bout…
Lorsqu’on est tenace on essaie de pousser les limites déjà atteintes. L’Extrait de l’Iris de Fath était une concentration logique au vu des doses vertigineuses de matières, pour obtenir le rendu le plus fidèle à ce que proposait la version originale, bref au vu du coût.
Mais le prix de 1430€ les 30ml rend forcément le parfum inaccessible aux passionnés désireux de posséder se pan de l’Histoire. La maison Jacques Fath et Rania Naim décident alors de proposer une Eau de Parfum à 265€, un prix qui s’aligne sur la norme en niche et qui rend atteignable la fragrance aux habitués du genre.
Il n’en fallait pas plus à Patrice Revillard, parfumeur têtu, pour pousser le rendu au maximum des possibilités. Malgré le cahier des charges bien plus serré, la proposition est juste spectaculaire !
L’Iris de Fath, Eau de Parfum
Une légende est de retour et on se devait d’en parler avec l’un des auteurs, pour la postérité. Un bijou d’iris, composé avec une rage qui hantait peut-être finalement les tripes de Vincent Roubert en 46 ? La sève de l’art n’est-elle pas la souffrance ? C’est ce qui se dit.
Alors, l’indépendance de Maelström et Patrice Revillard ça vous inspire ?
Faites profiter le lecteur de votre expérience, lâchez un commentaire !
L’auteur :
L’Ancien
Auteur / Animateur
Il est la voix lugubre de ce podcast, grande gueule qui aime à secouer l’industrie du parfum. Sur ces notes trempées à l’encre noire, on peut distinguer des listes de victimes enterrées de Paris à Oman. L’Ancien est celui que tu aimes détester, c’est cette note de cœur qui te dérange mais qui rend la composition si singulière.
La Parfumerie, La Saison 5 du Podcast Parfum
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