Le bon conseil parfum
Prendre l’autre en considération
Si l’on veut viser juste lorsqu’on conseille quelqu’un qui cherche un parfum, il faut écouter ses attentes. Ça a l’air facile comme ça, mais ça passe avant tout par la compréhension de ce qu’il cherche vraiment.
Donnez de la force à vos gars ! Il a fallu plus de 2 triple espressos pour réaliser cette newsletter !
L’écoute…
L’écoute de la demande n’est pas si simple. Il faut savoir faire abstraction de ce qu’on aime nous-mêmes. Nos goûts, particulièrement dans le parfum, ne sont pas ceux des autres. Il faut bien sûr orienter vers le qualitatif, le vrai bon parfum, mais il faut mettre en sourdine ce qu’on trouve kiffant à notre niveau.
Quelqu’un qui aime les notes cuirées ne les aimera pas forcément comme on les aime nous. Et puis, Cuir de Russie ou Leather Shot n’ont pas grand chose à voir avec un Tuscan Leather, un Little Song ou un Dark Lord. Donc il faut savoir repérer ce qui entoure la demande : les parfums que la personne a aimé avant, qu’elle porte aujourd’hui, etc. Non pas pour lui proposer la même chose bien sûr, mais pour imager un caractère type, un profil des fragrances qu’elle apprécie.
Invitation au voyage
On va bien sûr essayer d’étirer les références proposées vers quelques points au-delà de la zone de confort, tout en gardant pieds, non loin de la rive. Ça permet d’envoyer la personne dans des champs olfactifs qui lui feront une découverte, un autre-chose qui pourra faire mouche.
Si tu aimes la vanille, essaie quand même Vanille Fatale de Tom Ford. À l’opposé, teste Vanille de Tahiti de Perris Monte Carlo. Des extrêmes qui ne sont pas non plus des frontières. En tirant encore un peu à la verticale, l’Ambre peut proposer une alternative. Un Akkad de Lubin, un Shalimar, un Ambre Khandjar, un Safran Nobilé, etc. On pourrait aussi très bien partir vers de l’amande, pourquoi pas… Le champ des possibles est immense, mais il ne faut pas pour autant noyer le demandeur. Surtout vu la résistance nasale du sniffeur lambda.
Se bousculer soi-même
Ce thème pour cette newsletter m’est venu d’une discussion sur WhatsApp. Malgré qu’on reproche un vrai manque de créativité à Stephane Humbert Lucas, il est exactement ce qui répondait à la demande : Un Oriental typé, qui rappelle La Mecque, les ouds et encens qui s’échappaient des boutiques, etc. On a besoin ici d’un parfum cliché, mais qui reste bien sûr une belle proposition. SHL est qualitatif en matière d’exécution, pourquoi chercher midi à 14h ?
Avec ceci ? Un petit envoi vers Amber Kiso et Botafumeiro, bim ! On a une palette de couleurs qui reste dans des tons « ambrés ». Un exemple simple qui fait comprendre à quel point le parfum est avant tout une émotion.
Ainsi, même si je n’aime pas ce serpent de Stephane, il est la meilleure réponse dans ce cadre précis.
La recherche…
Il faut parfois beaucoup de temps pour trouver chaussure à son pied. Qu’en est-il de trouver pour quelqu’un d’autre alors ? Ça demande beaucoup de patience et on est en réalité à une croisée des chemins insoupçonnée. Il se peut que cette recherche, pour le demandeur, soit une voie qui va lui faire comprendre ce qu’est du bon parfum.
On doit donc faire attention aux facilités qui se trouveront sur la route, et aux pièges qui peuvent se dresser. Si on me demande un Patchouli, quoi de plus simple que d’envoyer la personne vers Patchouli Reminiscence ? Le hic, c’est qu’en arrivant à Sephora, les vendeuses tenteront de dévier le pauvre client vers la dernière douille. Tout un travail foutu en l’air à cause d’un décolleté déboutonné.
On doit être patient. On doit aller pas à pas pour ne pas noyer la personne dans une mer qu’elle ne connait pas. On doit écouter les réactions qui découlent de chaque expérience, et adapter le tir jusqu’à ce qu’il touche la cible. Une vraie mission en somme, mais qui reste un petit kif.
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