Peut-on vraiment faire rupture en parfumerie ?

Trop de sorties, trop de marques…

On peut vraiment se poser la question. Combien de marques déboulent en parfumerie en prétendant avoir inventé l’eau tiède ? Y a-t-il encore vraiment une créativité ?

Clones de marques de parfum

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Clones

La multiplicité des sorties à l’année nous force à sentir beaucoup de clones. Il y a les dupes de la Pop Niche, mais il y a aussi les petits parfums ‘descendant de’ qui hantent la niche conventionnelle.

Dans une impossibilité de se renouveler, on en est à valider des jus qui sont juste passables. Les critiques parfums récentes le montrent, on se suffit que le parfum passe pour le présenter comme excellent, nous y compris.

Mais la niche, pour ne parler que d’elle, ne produit plus grand chose, et ça fait un bon moment qu’elle a les pieds dans la boue. 

Être différent

Les jus sont les mêmes soupes servies depuis vingt ans ! Les flacons changent (et encore), on refait la déco, on change de storytelling (et encore), on fait croire à de la nouveauté, mais rien ne change dans la formule. 

Le public qui s’est tourné vers la niche pour sentir autrement se retrouve juste à payer autrement. Des navets à 250€, estampillés ‘confidentiel’, qui n’ont d’inventif que les origines abracadabrantes des matières premières. Du Patchouli du Groenland, de l’Hibiscus de Papouasie… on s’évertue à noyer le poisson.

Diners de cons

Après, chacun se croisent dans les salons du parfum, à Milan, à Dubaï, pour se huiler tous ensemble. L’un regarde l’autre, se croit meilleur, critique gracieusement la concurrence, pour faire pareil à l’arrivée. Jetez la gamelle au sol, ils mangeront tous dedans de toute façon !

La différence ne vient que des compositions, cessons d’aller croire les apparences. Le nez ne ment pas comme certains disent, mais il est souvent aveuglé par le packaging et les beaux discours.

Rien ne vaut les marques qui sont elles-mêmes, qui ne fréquentent personnes, qui sont tenues par des passionnés. La culture se sent dans le jus, Serge Lutens n’a pas eu besoin de faire des vidéos TikTok pour poser Iris Silver Mist sur les étals et choquer le monde.

(soupire)

L’autre point qui saute aux yeux, c’est qu’on voit souvent les mêmes labos qui bossent pour la niche. Les petites marques s’indiquent les bons plans compo, les mêmes noms reviennent à l’écriture, mais ils sont parfois masqués par les maisons.

Il est évident qu’au bout d’un moment les livres tourneront autour des mêmes histoires, que les matières sortiront des jus pour nous dire les quatre vérités de l’effort fourni.

La rupture ne viendra pas tout de suite, la niche est au point mort, je retourne vers mon Féminité du Bois vintage de Shiseido. Plus grand chose ne me fait rêver.

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Maurice ?

Maurice ?

On a bien abimé Maurice Roucel sur Uncut Gem et les Bois Ambrés. Ceci dit, ce n’est évidemment pas lui seul qu’il faut pointer du doigt.