Quand un parfum à 35€ écrase Baccarat Rouge de Maison Francis Kurkdjian

Lorsqu’on compare Baccarat Rouge 540 de Maison Francis Kurkdjian et REone de Drips, on confirme ce qu’on ne cesse de répéter : un parfum n’est pas spécialement qualitatif juste parce qu’il est cher ! Là, en l’occurence, ça va beaucoup plus loin. REone met un gigantesque coup de pompe dans les valseuses à LVMH. On aurait même pu parler ici de l’infâme Rouge Trafalgar de Dior, mais honnêtement on en a marre de perdre notre temps avec cette marque. Et puis bon, vous ferez le lien vous-même avec le nouveau parfumeur Maison.

Le merdier olfactif que représente Baccarat, saturé à mort à coup de Safran toxique, est un signe parmi tant d’autres que la culture parfum est proche du niveau zéro en France. Un parfum sans aucune imagination, brutal, médiocre. D’ailleurs, quitte à rester le crâne vide et décomplexé, son auteur a fait rebelote 4 ans plus tard avec Burberry Her Intense.

REone de Drips, l'emballage street art

Dire de Baccarat Rouge qu’il est un grand parfum ?!

Effectivement, ça tient. Le sillage arrache la tête et intoxique tout le quartier. Est-ce du parfum au sens noble du terme ? Pas du tout. On a là un gaz hilarant, qui ne fait rire que les pros tant la vanne n’est pas comprise par la masse.

Car pour comprendre un sujet il faut un minimum de compréhension. On ne pourra jamais déchiffrer une équation si on sait à peine compter. Tout le problème de la parfumerie moderne réside ici, figé par une ignorance entretenue. Si l’on pose ce fameux Baccarat Rouge 540, accompagné de toute sa hype, à côté d’un classique du Mainstream, tels que pourraient l’être Égoïste ou Déclaration, dont les prix de ventes sont très accessibles, tout s’effondre. Le luxe tarifaire ne pourra jamais faire de l’ombre au luxe que suggère un produit créatif, singulier.

Le vrai parfum c’est cela. Des envolées de senteurs, des notes qui bousculent les méninges et l’imagination, qui subliment notre aura.

REone et ce que nous expliquent Drips

Lorsque j’ai senti le petit REone, un parfum ambiancé Street Art vendu à 35€ le 125ml, je me suis dit qu’il fallait en parler. Drips explore olfactivement la thématique des couleurs, sujet qui m’est cher. Avec le rouge, on fait un parallèle direct avec le Baccarat de Francis. Le Lavandin encadré par une bonne dose de fruits rouges, nous donne une impression de déjà senti. On a pourtant pas un lien à 540 km/h, mais l’ambiance nous pose cette sensation de petit rouge de la Maison du cap’tain Kurk.

Ce qui nous intéresse ici, c’est qu’on s’est approché de la thématique, mais en partant bien plus loin. REone n’est pas un parfum complexe, mais il y a de la beauté. Une jolie petite pêche, de la rose, vanille, ambre… ça va pas chercher midi à quatorze heure, mais c’est particulièrement réussi.

Beauté, efficacité, concept original. Le problème se trouve où alors ? Ben, 35€ ! Au lieu d’afficher un prix charbon comme MFK (MotherFucK?), la clique de Drips balance de belles choses pour presque rien…

On est pas dans un dupe, bien loin de là. Mais on se dit que quand même, le nouveau commandant de bord de la Maison Dior aurait pu se forcer un peu quoi. Quand on voit ce qu’une bande de jeunes parfumeurs ont pondu à leur sortie de l’École Supérieure du Parfum… enfin bref.

Le rouge street art de Drips avec REone

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Franchement Francis, garde la pêche, celle de REone est plus belle. Ton jus de merde, une vraie poudre aux yeux qui ne trompe que les ignorants, n’a de beauté que du point de vue de sa stratégie commerciale. Une bonne grosse banane, celle de King Kong.

Il est temps de passer à autre chose, de redémarrer le programme. On ne peut plus laisser passer les fausses rumeurs dans le monde du parfum, particulièrement celui de la rue. C’est dans les quartiers, chez les jeunes assoiffés de conquêtes, qu’on répand ce genre de merdes en les faisant passer pour des classiques. Baccarat Rouge 540 n’est pas un classique, c’est un cla-shit ! Preuve en est ce REone, une belle rose ambrée qui présente son middle finger à LVMH.

Il est vraiment temps de passer à autre chose que des Maisons closes de la parfumerie. Des Dior et consorts qui ne foutent plus rien d’autre que du Air Wick.

Le parfum, le vrai

Le vrai grand parfum c’est celui qui est subtil, qui nous rend curieux, qui nous transporte dans un long voyage. Ce ne sont pas ces grossièretés tendances qui gueulent un seul son de cloche pendant huit heures durant. Baccarat RougeREone Drips, il n’y a pas de débat au final. Le vrai parfum ça n’est pas un tarif, le vrai parfum c’est une formule, une composition passionnée. Les flacons en or massif ne changeront jamais les jus qu’ils contiennent.

REone de Drips ou Baccarat Rouge ?

Je ne cherche pas à réellement faire un comparatif ici. Ces parfums ont des similitudes qui interpèlent et qui font se dire que Francis aurait pu faire mieux. Mais quitte à choisir… Je préfère payer 35€ une bombe de peinture odorante, bien foutue, pour 125ml, qu’une merde asphyxiante de 70ml à 215€ ! J’en avais marre de lire des éloges de Maison Francis Kurkdjian alors que c’est stérile. Que dire de lire des avis qui encensent Baccarat ? Faites un stage, apprenez à reconnaitre ce qui est beau, découvrez les grands classiques du passé, les réussites modernes. Le parfum ça n’est pas ça. Ça c’est juste de la merde.