Les parfumeurs, des humains ?!
Et si leurs émotions étaient leur kryptonite ?
Lorsqu’on observe les créations à caractère singulier, qui pourraient laisser passer les émotions des parfumeurs, telles celles composées pour Frédéric Malle, on se dit, en comparant avec leurs œuvres mainstreams, que l’être humain est bien faible.
Heroes to zeros
Suffirait-il d’un chèque pour obtenir d’un artiste de bien vouloir la fermer ? Probablement. Dès lors que le contrat est clair, au final, nul n’est forcé de l’accepter. En sentant le dernier Paco Rabanne, Phantom, c’est exactement ce qui vient à l’esprit.
On a là quatre parfumeurs chevronnés, aptes à réaliser les plus grandes dingueries, réunis sur un projet en équipe, et produisant une dernière merde dont même Francis Kurkdjian ne semble pas avoir le secret ! Mais est-ce vraiment surprenant ? Pas tant que ça, il faut bien l’avouer. Déjà, la campagne de publicité parlait d’elle-même. Puis la branlerie du flacon connecté façon geek… bref, « the new fragrance for men (and extra-terrestres) » sent exactement comme prévu.

Le côté obscur de la parfumerie
Le Mainstream, finalement, reste ce qu’il est : un appât à connards. Ça semble dur comme parole, surtout vu les œuvres de qualité qui s’y trouvent. Mais qui donc est prêt à porter pareil tartufferie ? Soyons franc : le dernier golmon.
La question de cette Newsletter n’est pas ici de critiquer le consommateur, ni même le producteur qui voit clairement un gain potentiel bien juteux. La question à se poser est plutôt comment en arrive-t-on là avec des parfumeurs de cette trempe à la compo ?
Dès qu’on lit le nom de Dominique Ropion, on se hype en se disant que ça va être incroyable ! Mais pensez-vous vraiment qu’il n’ait pas fait son travail ? A-t-il été pris en otage par les trois autres ? Anne Flipo a-t-elle planifié le coup pour se venger de n’avoir qu’un Synthetic Jungle à son palmarès chez Malle ? C’est un peu tiré par le cheveux il faut bien l’avouer.
Les grands face à leurs faiblesses
Le vrai problème vient des directions artistiques, des directions des maisons de parfum. Comment peut-on appeler des équipes d’Avengers pour obtenir pareil merdier ? Il serait trop facile de s’en prendre aux employés, leur boulot étant clairement de satisfaire le client. Et le client ici, c’est bel et bien la marque.
Lorsqu’on parle d’émotions-pièges, c’est à cause de ce qu’est prête à réaliser une personne à contre cœur. Avec un chèque, avec de la sympathie pour une direction ou une marque, jusqu’où suis-je prêt à aller ?
Ces grands professionnels, tels Morillas, Ropion, Bisch, sont des orphèvres du parfum. S’ils sont face au dossier, ne sont-ils pas assez grands pour claquer la porte ? S’ils sont déjà impliqués et que tout part en testicules, n’ont-ils pas d’options pour démissionner ?
De simples hommes…
Quoi de plus humain que de vouloir collaborer avec les gens qu’on aime ? On a tellement entendu d’anecdotes de ces grands parfumeurs sur leur entente avec les équipes marketing ou directions artistiques des grandes marques, rien d’étrange donc à travailler ensemble. Toutes bien sûr ne sont pas mauvaises. Mais quitte à collaborer avec des géants du parfum, pourquoi donc ne pas en tirer des chefs-d’œuvre ?
Le mainstream est une industrie complexe, un labyrinthe où les âmes humaines parfois se perdent. Un passionné, un esthète, un connaisseur, un virtuose, doit-il accepter la médiocrité ? Doit-on en croire que la flamme s’est éteinte ? Qu’en penser… une équipe n’est-elle pas sensée s’accompagner vers la réussite en se conseillant sur cette voie ? À en voir ce qu’il en nait parfois, on se pose de nombreuses questions.
Toutes les archives de la Newsletter Parfum :
Parfums à la flotte…
Lorsqu’on parle de cahier des charges on pense aux gros calculs du mainstream, mais la pop niche n’est pas en reste…
Plus ça produit…
On a tendance à penser ces derniers temps que plus l’industrie pousse ses produits, plus c’est de la merde qui sort. Mais n’y a-t-il pas un souffle de vie ?
Le culte de la personnalité
Le temps a permis à l’industrie du parfum de cultiver les personnalités de ses parfumeurs, de surfer sur une popularité naissante, pourquoi pas ?
L’autarcie nécessaire
Lorsqu’on crée, on est ce qu’on appelle communément un artiste, et l’ennemi c’est toujours « l’autre ». Il faut souvent s’isoler pour être soi-même…
Les indés de la farce
Les chiffres des sorties sont chaque année en hausse, on voit l’industrie devenir une robotique à fric, il faut pousser les petites maisons.
La passion vs le business
Vivre sa passion en se lançant dans la parfumerie n’est pas gagné d’avance, il faut savoir faire des maths et observer pour s’en sortir…
La chute vertigineuse de la parfumerie
Quelqu’un peut-il m’expliquer comment on peut avoir un Ambre Fétiche en 2007 et finir avec des Ambre Safrano 15 ans plus tard ?
Les funambules
L’Indépendance qu’on aime en parfumerie n’est pas forcément celle qui fait de l’argent, elle se bat pour vendre sans se vendre.
Le rush de fin d’année
Ça y est c’est décembre, le compte à rebours est lancé et les jours s’égrainent vers le 25. Quelle grosse merde va finir sous le sapin ?
Vous reprendrez bien une banane ?
Pendant que les pétasses des réseaux sociaux veulent nous faire taire, on garde le cap sans baisser notre froc, sans baiser nos followers…
Que peut apporter une nouvelle marque ?
Au regard tout ce qui a été fait et de tout ce qui sort de nos jours, en quoi peut donc innover une jeune maison de parfum ?
Critiquer, c’est l’ouvrir !
On a forcément un peu insisté dans l’épisode d’aujourd’hui, mais la critique est primordiale pour la survie de la parfumerie !
Que reste-t-il de la parfumerie ?
Il suffit de surfer un peu sur les réseaux sociaux pour se poser la question. Sommes-nous arrivés au point de non retour ?
Tous les coups sont permis
Catégories commerciales ou pas, tous les coups sont permis, la dictature des points de vente en est un exemple, il faut vaincre à tout prix !
Un champ d’expression ?
Les parfumeurs s’éclatent à répondre aux briefs des marques, mais est-ce que tout le monde se comprend vraiment ?