Les funérailles du Gris

Réinventons les boutiques !

Hannibal Smith

On l’a dit il y a plusieurs années, l’importance de rester bien con sert la cause de l’industrie. Mais on voit clairement dans le jeu des petites marques de niche aujourd’hui. Le marché de la rue, qui pense échapper aux lois du game, est en réalité dans un guêpier depuis bien longtemps. L’industrie place ses petits pions, ou plutôt laisse les petits pions se placer, puis investit dedans pour s’emparer du gain tel un filet de pêche.

Matière Première, maison de parfum de notre bien-aimé Aurélien Guichard, se retrouve être dans le giron de Kering Beauté, un groupe qui aime mettre ses billes partout et jouir de ce système. Lorsque cette équipe de merde jouait la carte du simple et du « c’est vous qui nous donnez de la force », ils avaient déjà tout planifié 3 ans avant. Le plan se déroule sans accroc.

Venez comme vous êtes, bande de golmons

C’est bien là que la com’ de TikTok et Insta est ultra efficace. L’impact des vidéos promotionnelles téléguidées se ressent dans les tendances. Alors qu’avant on avait du mal à chiffrer les retours sur investissement des campagnes via des influenceurs, on a juste à ouvrir son smartphone aujourd’hui pour voir à quel point le bénef’ est sérieux.

Le rôle des vendeurs de gris a été parfaitement pris en compte et considéré comme « influence ». Les cervelles sont huilées, ça roule !

La merde qui se vend sur ses boutiques en lignes de l’informel est la même qui se calibre en tant que Start-up sur le modèle de Matière Première et consort. Pendant que vous avalez la merde les yeux fermés, ceux qui chient rient aux éclats.

La parfumerie

Il est grand temps de redorer le blason des petites parfumeries, de les évaluer et de rediriger les consommateurs vers celles qui sont sérieuses. On est désormais dessus, le gris est au cimetière à cette heure, c’est un projet avorté qui n’a pas pu grandir librement, dommage.

Il est l’heure de faire la publicité des endroits de confiance et de le faire selon les codes en vigueur. Il faut chatouiller les cartes bleues, exciter le client, l’envoyer là où il ne sortira pas avec un flacon qui vibre. L’heure est au calcul, à la stratégie, à la guerre. Les bâtards comme Matière Première ne gagneront pas, il faut être plus fort.

Le luxe c’est le service

En dehors du fait que le gris est moins cher, la proximité a servi de levier pour le business. Le service a toujours été l’une de clés du luxe, avec une expérience client poussée au max. Les boutiques de France sont à des années lumières d’exploiter tout leur potentiel. C’est lorsqu’on voyage dans ce qu’ils appellent le « tiers-monde » qu’on prend connaissance du vrai service, là où le client est vraiment le roi. Les parfumeries doivent aller en ce sens, réfléchir à toutes les possibilités pour renverser la vapeur et se rendre incontournables. De la livraison à l’emballage, tout doit être repensé.

Mais c’est bien sûr du côté de la com’ et des liens avec les marques que ça se passe. Il faut parler la langue du client, de celui qui crache l’oseille, et s’assurer que les maisons ne trompent pas les boutiques en distribuant parallèlement sur le gris. Et éviter les start-ups est un premier geste de prévention pour son magasin.

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