Le parfum est-il une expression libre ?
Même si juridiquement on débat depuis des lustres, le parfum est une œuvre d’art, une création de l’intellect, bien au-delà de la simple juxtaposition stoïque de matières. Et comme l’Art est une délivrance égoïste de l’âme, le partager avec autrui est une torture.
Créer pour ses paires… à leur place
L’artiste est un incompris, tout le monde le sait. Mais il n’y a pas plus incompris que le parfumeur. Depuis le règne d’Edmond Roudnitska, et même avant, les compositeurs de parfums veulent être considérés comme des artistes à part entière. Un combat sans fin qui fait laisser entrevoir, au fur et à mesure, les vraies raison du refus.
Pourtant tout art est une œuvre intellectuelle, une création, aux yeux de la loi. Les musiciens sont ainsi défendus dans leur droit de propriété de leurs œuvres. Le parfumeur crée, se fait copier par son collègue, et n’a qu’à fermer sa gueule. On est bel et bien face à la frustration d’une vie.

Le langage de l’âme
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Un cri qui vient de l’intérieur
Pourtant, comme l’expliquait d’ailleurs Alberto Morillas dans notre interview, son œuvre doit être accomplie en symbiose avec le discours du demandeur. Cet égoïsme qui le rend si créatif, doit se tenir entre les carcans d’un cahier des charges et d’une direction artistique.
Le pire bien sûr, est que la vibration de ce parfumeur l’aura mené à se comprendre, à se satisfaire d’avoir été créatif tout en dansant en rythme avec la mélodie de son employeur. Mais étant le seul à maîtriser la langue de son âme, il ne peut se comprendre que lui-même.
Pression dépression
Il se verra refuser combien d’œuvres si belles ? Les grands parfumeurs, qui ont parfois 400 parfums à leur compteur, ont combien d’essais refusés derrière eux ? 100.000 ? Probablement. Ce n’est pas faute d’essayer de se faire comprendre, mais c’est un langage de sourd.
D’ailleurs comme Frédéric Malle l’expliquait sur son noble plateau Tv pour fêter ses 20 ans, sa démarche d’origine était de publier des parfums de grands parfumeurs qui avaient été refusés par les marques. Entre esthètes on se comprend.
Toujours est-il que la Direction Artistique sait aussi à qui va s’adresser le parfum. N’oublions pas que la masse est encore plus éloignée du langage d’un parfumeur, de cette langue olfactive qui s’exprime dans son flacon. Une frustration de plus. Il sait bien au moment de créer qu’il devra réfréner son âme et sangler son art. Une manière de faire taire les matières.
Soyons l’étincelle #HotFevrierParfum ????
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