Le contexte de la formule
Lorsqu’on juge un parfum, il faut scruter l’horizon
Si on évoque le Branlisme et le racisme de certaines marques, c’est pour nous permettre de comprendre les démarches parfois abracadabrantesques de certains responsables. Évidemment, créer un parfum est une création de l’esprit, avec ses qualités et ses défauts. Il faut donc considérer l’environnement qui l’a fait naître.
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Connaître les marques
Pour saisir ce qu’a voulu produire une marque, il faut avoir un minimum connaissance de son identité, de son patrimoine. On regarde en arrière, on scrute la direction prise pour ce lancement. Ce que va formuler le parfumeur est le fruit d’un brief, donc d’où viennent tous les éléments qui lui ont été communiquer ?
Ce qui est nouveau dans un catalogue transporte l’ADN de ce qui l’a précédé, comme un enfant. C’est tout cela qu’on va pouvoir sentir, mais surtout qui est si difficile à maintenir pour un compositeur de parfum. Une identité olfactive c’est une prouesse. On se doit de citer ici Serge Lutens, Diptyque ou encore Nasomatto / Orto Parisi, qui entretiennent ça avec brio.

Les chiens ne font pas des chats
Puisque c’est tout l’esprit d’une marque qui transpire des flacons, on se devait de parler des thématiques tellement clichés et ringardes qu’on a exposées dans Le Branlisme (et durant la Saison 2). De Tambour Sacré de Rubini au superbe Akkad de Lubin, les dérives au parfum de nostalgie colonialiste ne sont pas nées via le parfumeur. Mais on ne va pas se répéter ici, ça suffit. La page va se tourner, avec ou sans ces gens.
Ce qu’on explique ici c’est surtout qu’un parfum n’est pas le seul fruit d’une inspiration nasale. Et toutes ces heures, jours, semaines, années de travail acharnés sur une fragrance, ça se passe en équipe.
Un virage parfois complexe
Le plus difficile au final ne serait-il pas de changer son fusil d’épaule ? Il faut en tout cas être habile à le faire. C’est sur ce point que Dior c’est manqué pour Dior Homme 2020, mais n’était-ce pas fait exprès ?
Dans son article publié ce matin, FD soulève la question. Dior Homme 2006 exprimait-il encore ce qu’est l’homme Dior en 2020 ? Un sacerdoce pour un parfumeur, mais aussi pour une marque. La plupart d’entre nous ont détesté le virage pris pour cela. Mais la vraie question n’était pas la formulation. Le vrai problème se trouvait dans le nom du parfum. Chose désormais résolue par la sortie du Dior Homme Original.
Dior Homme est désormais un parfum différent, éloigné de l’original. Soit. Mais mettons-nous à la place de Dior 2 minutes.
Pas d’omelettes sans casser des œufs
Changer la formule avec quelque chose de plus actuel n’est pas une mince affaire. Car le flacon est le même et le nom aussi. On ne veut pas ici créer un Flanker, ce qui aurait tout facilité. Non, on veut exprimer l’homme Dior, on ne pourra donc pas changer de nom. On doit préserver l’ADN du parfum du mieux que l’on peut, quitte même à le perdre, mais on doit désormais se renouveler.
La nouvelle formule est un gros travail, il faut rendre à César ce qui lui appartient. Les anciens comme nous qui restent des amoureux de la version 2006 peuvent respirer un peu grâce à l’édition Dior Homme Original. Quand au nouvel homme Dior, il pourra se satisfaire d’une nouvelle vision, déposée avec justesse par François Demachy, qui avait caché un petit message dans le bouchon du parfum :
« Vous me virez, je sais ce que je vaux. Allez tous vous faire enc*ler ! »
Tout ce qu’on attendait de lui.
Toutes les archives de la Newsletter Parfum :
The revolution will not be televised
En 1971, Gil Scott-Heron avait prévenu, la révolution ne sera pas télévisée, n’attendez rien de l’industrie du parfum et de leurs suiveurs…
Parfums à la flotte…
Lorsqu’on parle de cahier des charges on pense aux gros calculs du mainstream, mais la pop niche n’est pas en reste…
Plus ça produit…
On a tendance à penser ces derniers temps que plus l’industrie pousse ses produits, plus c’est de la merde qui sort. Mais n’y a-t-il pas un souffle de vie ?
Le culte de la personnalité
Le temps a permis à l’industrie du parfum de cultiver les personnalités de ses parfumeurs, de surfer sur une popularité naissante, pourquoi pas ?
L’autarcie nécessaire
Lorsqu’on crée, on est ce qu’on appelle communément un artiste, et l’ennemi c’est toujours « l’autre ». Il faut souvent s’isoler pour être soi-même…
Les indés de la farce
Les chiffres des sorties sont chaque année en hausse, on voit l’industrie devenir une robotique à fric, il faut pousser les petites maisons.
La passion vs le business
Vivre sa passion en se lançant dans la parfumerie n’est pas gagné d’avance, il faut savoir faire des maths et observer pour s’en sortir…
La chute vertigineuse de la parfumerie
Quelqu’un peut-il m’expliquer comment on peut avoir un Ambre Fétiche en 2007 et finir avec des Ambre Safrano 15 ans plus tard ?
Les funambules
L’Indépendance qu’on aime en parfumerie n’est pas forcément celle qui fait de l’argent, elle se bat pour vendre sans se vendre.
Le rush de fin d’année
Ça y est c’est décembre, le compte à rebours est lancé et les jours s’égrainent vers le 25. Quelle grosse merde va finir sous le sapin ?
Vous reprendrez bien une banane ?
Pendant que les pétasses des réseaux sociaux veulent nous faire taire, on garde le cap sans baisser notre froc, sans baiser nos followers…
Que peut apporter une nouvelle marque ?
Au regard tout ce qui a été fait et de tout ce qui sort de nos jours, en quoi peut donc innover une jeune maison de parfum ?
Critiquer, c’est l’ouvrir !
On a forcément un peu insisté dans l’épisode d’aujourd’hui, mais la critique est primordiale pour la survie de la parfumerie !
Que reste-t-il de la parfumerie ?
Il suffit de surfer un peu sur les réseaux sociaux pour se poser la question. Sommes-nous arrivés au point de non retour ?
Tous les coups sont permis
Catégories commerciales ou pas, tous les coups sont permis, la dictature des points de vente en est un exemple, il faut vaincre à tout prix !