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Le diktat de l’apparat luxe

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Depuis deux mois la santé est en dents de scie, ce qui explique pourquoi les épisodes peinent à être publiés. Ceci dit, étant encore debout sur ces jambes tremblantes, on va quand même parler d’un truc…
Le soi-même des autres
Lorsque que le game est verrouillé de l’intérieur, par l’IFRA, par les diverses restrictions sanitaires les plus tirées par les ch’veux, mais aussi par les codes à respecter en matière d’impact visuel du produit, peut-on vraiment être soi-même ? Certains diront « l’important c’est le jus » ! Mais eux-mêmes ne sont-ils pas biaisés comme nous tous au moment de choisir un parfum ? Je pense que le flacon et tout le reste nous impactent beaucoup trop dans notre jugement quant à la composition, mais peut-on faire autrement ?
Force est de constater que certains s’y essaient sérieusement. On a de très belles marques qui se plient aux règles établies en slalomant entre les lignes des interdictions pour produire du beau. Je préfère dire les choses en une langue claire : je pense qu’il faut tout foutre en l’air une fois pour toute.
Oui, je sais. C’est pas une cinquantaine d’intégristes du parfum qui vont changer l’industrie. Mais je pense qu’on peut ne pas se plier aux règles, à titre au moins personnel.
Première chose, et je demande à chacun de me répondre via les commentaires ici, seriez-vous prêt à faire abstraction du rôle du flacon, du packaging, si vous savez que le jus est unique ? On a vu Floratropia en souffrir en choisissant de s’en affranchir (coucou Karine❤️!), on voit Ofumum tenter le coup… Mais vous, ceux qui paient ? Les grands discours sur le parfum c’est bien joli mais dans la rue le unboxing est presque religieux.
Respecteriez-vous autant Parfum d’Empire sans ses flacons, le jus balourdé dans des contenants cheaps ?
Faire abstraction
Je pense vraiment que l’Art doit se défaire de l’emballage….. même si l’emballage est un art aussi. Mais l’odeur a besoin de s’exprimer librement, loin des garde-fous, des paillettes qui font office de chaînes pour nous maintenir dans le système de la zone de confort. Pourtant, je porte du parfum, dans la rue personne ne voit mon flacon à mon passage, il n’y a que mon sillage.
Balancez moi vos impressions !
Le parfum peut-il se passer de son apparat luxe, peut-on vraiment acheter une compo pour elle-même ?
7 Commentaires
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Bonjour, je pense qu’il est très difficile de faire abstraction du flacon, de l’identité de la marque et tout le storytelling et la hype autour d’un parfum, ça influence forcément l’acte d’achat. C’est pourquoi je trouve très intéressant de s’abonner à des plateformes qui proposent de tester des parfums de niche (échantillons de 8 ml) tous les mois. Je suis moi-même abonnée à une de ces plateformes (PA**RY pour ne pas la nommer) et j’ai déjà testé 19 parfums. Je n’en ai racheté aucun en grand format car je n’ai pas eu le coup de cœur suffisant pour cela. Je suis persuadée que si j’avais eu les mêmes parfums devant moi, avec leurs flacons et l’identité visuelle et marketing qui va avec, j’en aurais forcément acheté un ou plusieurs. Servez du vin de table versé discrètement dans une bouteille grand cru, vous aurez à peu près le même type d’expérience. L’œil, le nez et le goût sont loin d’être incorruptibles 😉
Je suis entièrement d’accord : je choisis les parfums sur échantillons.
Et j’ai toutes les peines du monde à trouver un remplaçant à ‘La Terre’ de Floratropia.
J’ai testé quelques jus de Parfum d’Empire, mais je ne suis pas complètement conquise, comme ça a pu l’être dès le départ pour ‘La Terre’… à suivre.
ps : bon du coup je vais tester Ofumum
Bonjour
Je ne tiens pas compte du flacon. Je teste sur échantillons et me fie seulement au jus. Je préfère largement ne pas à avoir à payer un joli flacon. D’autant que chez moi, les parfums sont cachés de la lumière dans un tiroir et donc cachés de la vue de tous
Merci pour tout
Qu’est-ce que tu entends par » les codes à respecter en matière d’impact visuel » ?
Je parle des aspects presque obligatoires qui incombent aux produits luxes. Les validateurs de biais qui vont du flacon à l’emballage, puis aux photos et vidéos
Perso, je crois que le luxe est devenu une notion galvaudée et très subjective.Le passionné, par sa sensibilité au produit, sait maîtriser les biais cognitifs du luxe « de masse ».
Je pense donc que les maisons de niche qui font du beau parfum peuvent se passer de ces codes.
Elles parlent la même langue que toi, moi et tous les passionnés.
Je trouve juste dommage 2 choses : que ces maisons essaient de « faire comme » alors que nous attendons tout autre chose et que souvent la création artistique s’arrête au jus.
La com je m’en tamponne par contre je suis sensible au flacon. Il est aussi, à mon sens, le résultat de l’investissement artistique.
Pour moi, Ofumum est au sommet, comme Sorcinelli dans un autre délire, de cet investissement. Ils assument à 100% leur position, leur identité.
Au final, même si on parle la même langue, une maison de niche doit-elle s’adresser et plaire à tous ceux qui s’intéressent aux parfums ? Je ne crois pas.
Chacun sa sensibilité, ses attentes et sa vision de ce qu’est la création artistique.
Avant tout, bon rétablissement.
Est-ce qu’il faut juger un livre à sa couverture ?
Le flacon, tout comme le nom du parfum, sont des amorces qui ont leur importance. Dans une parfumerie, nous nous dirigeons instinctivement vers l’identité visuelle qui nous plait et résonne en nous. Elle prépare notre nez et murmure avant que le parfum parle.
Dire que le parfum doit se défaire de son emballage, c’est à mon sens avoir une vision utilitariste de la parfumerie. Tout standardiser permettrait certes de se concentrer sur l’essentiel, mais ça serait perdre tout un pan artistique et poétique.
Je tiens compte du flacon, mais je pense aussi savoir m’en détacher dans une certaine mesure. Une esthétique tapageuse traduit presque toujours ce qu’il y a à l’intérieur : un jus criard. À l’inverse, je sais qu’un beau flacon n’est en rien en garantie. Tout comme le prix, le contenant ne doit surtout pas être un biais cognitif influençant notre jugement sur le contenu, ni un argument pour justifier un prix délirant.
In fine, l’important c’est effectivement le jus. Pour autant, lorsque les codes visuels racontent la même histoire que le parfum, l’expérience olfactive ne peut qu’en être amplifiée et enrichie.