Avis Parfum : Iris Silver Mist de Serge Lutens
Écouter l’Avis de La Parfumerie sur Iris Silver Mist de Serge Lutens :
Iris Silver Mist, parfum lancé en 1994, composé par Maurice Roucel | Floral Boisé.
Iris Silver Mist, parfum lancé en 1994, composé par Maurice Roucel | Floral Boisé.
Iris Silver Mist, quelques mots sur un chef-d’œuvre.
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Donnez de la force à vos gars ! Il a fallu à Fun 3 ristrettos pour réaliser cet avis !
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Présentation : Fun.
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À mort fati
Jean de la Fontaine nous avait prévenu, dans sa fable L’Horoscope :
« On rencontre sa destinée
Souvent par des chemins qu’on prend pour l’éviter »
Permettez moi maintenant de vous raconter l’aventure de quelques rhizomes devenu malgré eux le symbole glaçant et antipathique le plus dramatique de toute l’histoire de la parfumerie.
Il était une fois des déracinés.
Promis à un avenir radieux au voisinage des plus belles parures ornées des plus belles pierres et convoité par les plus grands interprètes au nez prodigieux, l’iris est devenu depuis la Renaissance l’archétype de tous les superlatifs les plus élogieux. Poudré, terreux, floral, frais, beurré, boisé, cosmétique, chic, violette, l’iris n’est probablement plus à présenter et pourtant…
Je vous propose d’accompagner cette lecture par cette Nocturne de Chopin :
Plantés le long des sépultures en ruine d’un petit cimetière laissé abandonné par les natifs d’un village alpin et n’ayant que pour seules turbulences, les jacasseries inquiétantes de quelques grives et corneilles environnantes, plusieurs iris mauves aux pétales délavés avaient pris possession de ce champ du repos et s’étaient répandus, çà et là, au beau milieu des éternels endormis.
Le temps passant, l’abandon du lieu grandissant et les chagrins éteints à jamais, le village décida de tuer une deuxième fois les défunts oubliés, en rayant une bonne fois pour toute leur mémoire fanée et y dresser à la place une salle des fêtes.
Ayant eu vent d’un projet de confectionner un iris en majesté proposé par Serge Lutens, homme en noir, incarnant avec désolation l’austérité et la douleur de concevoir, Maurice Roucel a été choisi pour être le liquidateur testamentaire de toutes ces belles racines endormies ; elle qui n’avaient pourtant rien demandé…
Le fruit ne tombant jamais loin de l’arbre, le parfum ne pouvait être que l’incarnation paroxystique de la beauté blanche, cette lumière qui apparaît lors du dernier grand au revoir et qui emporte avec elle, aux firmaments, le dernier souffle des mortels.
Véritable trait d’union entre la terre et le ciel, Iris Silver Mist symbolise l’Assomption silencieuse de l’âme spectrale se dépossédant de son corps organique.
Grandiose dès son apparition, les premières minutes nous entrainent dans un tableau dalíesque où l’onirisme profondément funeste, lutte contre un éclair vertical et transparent comme du cristal, résultant de l’union parfaite entre la carotte et son envolée terreuse et rugueuse, et le clou de girofle, métallique et lisse. L’iris, ubiquiste, pluriel et solennel, occupera désormais toute la place.
L’oraison funèbre est totale. Nous assistons à l’enterrement d’un déterrement. Chaque phrase, chaque intention, chaque respiration nous donne l’impression que cet iris vit son propre deuil et qu’il n’a jamais voulu représenter le patrimoine prestigieux de sa lignée royale, comme ses confrères d’exploitations agricoles de Toscane.
Mystique, déroutant, austère et d’une froideur monacale, Iris Silver Mist est l’expression figurative de la disparition de toute l’histoire fastueuse et ostentatoire de l’iris aristocratique.
Un nouveau chapitre s’était alors ouvert en 1994 ; et voilà pourtant que depuis bientôt trente ans, le parfum réside encore et toujours à un sommet jamais atteint par les autres, celui du ciel immense et éternel.
Le diamant ignorera toujours sa valeur.
Permettez moi maintenant de vous raconter l’aventure de quelques rhizomes devenu malgré eux le symbole glaçant et antipathique le plus dramatique de toute l’histoire de la parfumerie.
Il était une fois des déracinés.
Promis à un avenir radieux au voisinage des plus belles parures ornées des plus belles pierres et convoité par les plus grands interprètes au nez prodigieux, l’iris est devenu depuis la Renaissance l’archétype de tous les superlatifs les plus élogieux. Poudré, terreux, floral, frais, beurré, boisé, cosmétique, chic, violette, l’iris n’est probablement plus à présenter et pourtant…
Je vous propose d’accompagner cette lecture par cette Nocturne de Chopin :
Plantés le long des sépultures en ruine d’un petit cimetière laissé abandonné par les natifs d’un village alpin et n’ayant que pour seules turbulences, les jacasseries inquiétantes de quelques grives et corneilles environnantes, plusieurs iris mauves aux pétales délavés avaient pris possession de ce champ du repos et s’étaient répandus, çà et là, au beau milieu des éternels endormis.
Le temps passant, l’abandon du lieu grandissant et les chagrins éteints à jamais, le village décida de tuer une deuxième fois les défunts oubliés, en rayant une bonne fois pour toute leur mémoire fanée et y dresser à la place une salle des fêtes.
Ayant eu vent d’un projet de confectionner un iris en majesté proposé par Serge Lutens, homme en noir, incarnant avec désolation l’austérité et la douleur de concevoir, Maurice Roucel a été choisi pour être le liquidateur testamentaire de toutes ces belles racines endormies ; elle qui n’avaient pourtant rien demandé…
Le fruit ne tombant jamais loin de l’arbre, le parfum ne pouvait être que l’incarnation paroxystique de la beauté blanche, cette lumière qui apparaît lors du dernier grand au revoir et qui emporte avec elle, aux firmaments, le dernier souffle des mortels.
Véritable trait d’union entre la terre et le ciel, Iris Silver Mist symbolise l’Assomption silencieuse de l’âme spectrale se dépossédant de son corps organique.
Grandiose dès son apparition, les premières minutes nous entrainent dans un tableau dalíesque où l’onirisme profondément funeste, lutte contre un éclair vertical et transparent comme du cristal, résultant de l’union parfaite entre la carotte et son envolée terreuse et rugueuse, et le clou de girofle, métallique et lisse. L’iris, ubiquiste, pluriel et solennel, occupera désormais toute la place.
L’oraison funèbre est totale. Nous assistons à l’enterrement d’un déterrement. Chaque phrase, chaque intention, chaque respiration nous donne l’impression que cet iris vit son propre deuil et qu’il n’a jamais voulu représenter le patrimoine prestigieux de sa lignée royale, comme ses confrères d’exploitations agricoles de Toscane.
Mystique, déroutant, austère et d’une froideur monacale, Iris Silver Mist est l’expression figurative de la disparition de toute l’histoire fastueuse et ostentatoire de l’iris aristocratique.
Un nouveau chapitre s’était alors ouvert en 1994 ; et voilà pourtant que depuis bientôt trente ans, le parfum réside encore et toujours à un sommet jamais atteint par les autres, celui du ciel immense et éternel.
Le diamant ignorera toujours sa valeur.
Notre avis sur Iris Silver Mist de Serge Lutens
Véritable chef-d’œuvre, Iris Silver Mist se doit d’être porté au moins une fois dans sa vie pour saisir toute la beauté de ce que peut être un parfum paysage à narration verticale : l’évanescence d’un temps terrestre vers une éternité céleste.
Iris Silver Mist est une Eau de Parfum vendue à 210€ en flacon de table de 75ml.
Et vous, Iris Silver Mist de Serge Lutens vous l’avez vécu comment ?
Faites profiter le lecteur de votre expérience, lâchez un commentaire !
9 Commentaires
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L’auteur :
Fun
Auteur / Animateur
Sentir sérieusement sans jamais se prendre au sérieux ; chez lui, la pulsion automatique de mettre des mots sur ses sensations lui donnera toujours des histoires à se raconter, à nous raconter.
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En un mot: merveilleux
Parfum magnifique, hâte que S.Lutens le rende à nouveau disponible.
A bientôt Liloo 😉
Magnifique hommage à ce parfum.
Merci Lejeune ❤️ à bientôt sur Discord !
Texte magnifique à la hauteur du Mist ic Iris Silver Mist; MERCI pour le transport en compagnie de ce Nocturne en dos mineur
Merci beaucoup ! Votre message me touche.
Je trouve que cette dernière Nocturne de Chopin illustre à merveille l’émotion transmise par ce parfum immense.
Passez une belle soirée Gratte papier 🙂
Pour moi il prend toute sa beauté par temps froid. Ce parfum est une féerie qui n’a rien d’un conte de fée. Il est d’une beauté sombre et pâle aussi. Brumeux et mysterieux comme une nuit d’hiver. Le plus beau parfum sur terre.
Comme je vous rejoins Cécile ! Il est d’une beauté céleste, de ces parfums qui nous montrent à sentir l’après vie..
Divin !
A bientôt Cécile 😀
Bravo Fun pour cette présentation de qualité !