La passion vs le business

La réalité fait sombrer les navires

Il y a de bonnes âmes qui se lancent dans la parfumerie, à la compo ou en tant que marque, mais souvent les cœurs tournent….
Faire du beau parfum ne doit pas nous faire oublier comment réussir

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La naissance de l’amour

Les passions du parfums sont d’origines aussi diverses qu’il y a d’êtres humains. À chacun sa madeleine de Proust, à chacun ses branchements qui mènent aux odeurs et au parfum. Le livre de Sarah Bouasse illustre parfaitement tout ça et nos vies de perfumistas n’en sont que des déclinaisons.

De nombreux fous d’olfaction rêvent de faire le pas et de devenir parfumeurs ou d’ouvrir une parfumerie, voir de lancer leur marque. Tout part généralement d’une bonne intention, d’idées géniales pour vivre d’amour et d’eaux fraîches. Les bobos qui déboulent dans le game avec l’oseille de papa ou maman en sont le pire exemple, mais on ne reviendra pas sur ce sujet. il faut parfois ouvrir les yeux et essayer de voir plus loin.

Voir plus loin que sa passion dans le business du parfum

Le virage

Le Zen dit souvent que lorsque les factures tombent les intentions changent très vite. Je pense personnellement que le projet nait à la base, avant même d’ouvrir une société ou de s’inscrire dans une formation liée à la parfumerie. Puis cette graine pousse dans le sens de ce qu’on devra affronter, comme ligotée par un tuteur. Les marques, aussi petites soient-elles, deviennent rarement quelque chose de complètement étranger aux premières idées. Les options présentes dans un calepin sont parfois laissées de côté mais l’écriture ne s’efface pas…

Ce qui est sûr c’est que l’Art n’en sort jamais gagnant. Les pensées autours des prémices d’un premier parfum, tel un rêve d’enfant, sont souvent bousculées par l’appât du gain. On peut songer à devenir une belle enseigne avec du caractère et qui soit une référence de créativité, mais ceux qui aspirent à vivre de leur business sont encore plus nombreux, et désirent souvent bien plus fort !

Les factures et la réalité du terrain peuvent faire revenir en arrière dans son business parfum

Le crime paie

On l’a dit plus d’une fois, faire quelques références crossover et public friendly n’empêche en rien la qualité. On peut faire de très belles choses et vendre, rien de sorcier en celà. Mais il faut aussi sortir de sa grotte pour se rendre compte de ce qui se joue au-delà de notre vision, là où parle de millions à la cafette. Ceux qui cartonnent dans les ventes, avec de la merde ou pas, n’oublient jamais que tout ceci est un business avant tout. Certains n’ont jamais senti un parfum du catalogue de la baraque pour qui ils bossent !

À la cafette des groupes d'investissement parle millions en riant

Il faut regarder là où ils posent leurs billes, dans quels domaines sont leurs plus gros investissements. Ça réveille parfois et ça donne des indices sur nos négligences. Les usines à bullshits ramassent de l’argent mais rarement sur un coup de poker !

Les indés

Ces petites maisons parfois négligentes et très aventurières sont bien souvent ces indépendants de la niche qui produisent de belles choses. C’est cohérent de toute façon. On est très heureux de les avoir dans quelques points de vente et on en déguste les produits comme des denrées rares, des pépites dont on connaît seuls l’existence. Le hic c’est que sans un bon développement elles disparaîtront du paysage. Il faut qu’elles comprennent sur quel terrain elles se battent. Le pire profil est le leur car les merdeux sont connus, les farlefus sont connus, eux naviguent entre les rives en filant tout droit.

Il faut arriver à faire de l’argent et consolider la marque. Il faut maintenir une belle direction artistique, il faut tenir coûte que coûte… Les groupes d’investissement sont aux aguets, ils peuvent être un excellent renfort, mais ils peuvent éteindre la flamme en poussant trop fort le moteur.

En ces périodes de consumérisme aiguë vous avez sûrement payé des parfums venus de tous horizons. Les maisons derrières ces fragrances seront-elles là année prochaine ?

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