Twilly la pépite
Un OVNI dans le monde du Mainstream…
Lorsque Twilly est sorti en 2017, je me trouvais au Sephora des Champs-Élysées. Tout le côté droit de l’entrée de la parfumerie était jonché de flacons du dernier Hermès. Ma première réaction a été un souffle d’espoir.

Donnez de la force à vos gars ! Il a fallu plus de 3 espressos biens amers pour réaliser cette newsletter !
Ah putain, 2017 !
Twilly n’est pas si vieux mais il nous paraît déjà un ancien du game. En vérifiant la date de sortie je n’y croyais pas personnellement. Pourtant le petit blockbuster d’Hermès a bel et bien réussi à s’imposer en seulement six ans. Il y a bien sûr eu des exemples bien plus explosifs en matière de réussite, mais peu ont eu le privilège d’être des produits aussi respectables.
Le petit flacon, le fil mignonnet, les pubs maitrisées, Hermès a formaté un bel étalon pour le grand public. Même si l’on sent une cible « jeunes filles », Hermès a réussi un tour de force dont je voulais parler depuis longtemps.

Le contexte commercial
Au beau milieu d’un contexte absolument exécrable en parfumerie, des œuvres merdogènes, des sucreries pour faire croire aux femmes qu’elles sont consommables, Twilly arrive en proposant de la joie en flacon, fruité mais sans être indigeste, réconfortant, à la couleur et au design général ultra efficaces.
On aurait pu copier la copie de la copie de La Vie est Belle, comme tout le monde, mais dame Christine Nagel s’est appliquée à donner la leçon au petit monde du parfum.

« Continuez de vous pomper les uns les autres, je vais ouvrir une nouvelle porte quitte à rester seule sur la voie » !
Bravo.
Unique
Car c’est de ça qu’il s’agit avec Twilly : rester unique, loin des tendances, en captant l’attention d’une jeune clientèle qui cherche son identité propre. Les notes sont l’essence de cette jeunesse qui a besoin de se retrouver, tout en s’éloignant de ce que l’on sent partout.
Dames et jeunes filles (et moi!) ont adopté ce parfum et le coup de poing sur la table s’est fait ressentir dans l’univers du parfum. On peut critiquer Nagel pour bien des choses, mais Galop et Twilly sont des arguments de poids, autant pour la parfumeuse que pour la maison elle-même.

L’intelligence Hermès
Comme toutes les autres grandes maisons, Hermès a su flankeriser Twilly pour capitaliser sur le succès. À l’heure où j’écris ces mots, je n’ai pas encore pu sentir le Tutti Twilly, dernière ref de la série. Ceci dit, l’Eau Ginger et l’Eau Poivrée sont plutôt bien faites et surtout gardent un esprit fidèle au concept original. On fruite, mais on reste digne !
Twilly n’est pas un game changer et c’est bien dommage. Personne n’est venu pomper la fragrance. Tant mieux pour Hermès et Christine Nagel, dommage pour le sucre répandu partout dans les transports en commun. Preuve surtout que malgré le succès du parfum, personne n’y croit à son niveau. C’est pas tendance, ça peut pas le faire.
C’est à cet endroit précis qu’on voit la limite des tests et des études de marché. Il faut savoir faire le break, et peu s’y risquent malheureusement. Allez sentir Myslf et vous comprendrez… Avec une puissance de frappe marketing au budget faramineux, on peut vendre tout ce qu’on veut. Mais bon, les tests disent le contraire, restons des connards !
Toutes les archives de la Newsletter Parfum :
Ce p’tit privilège
J’ai cette chance immense de ne pas subir le tapage de la pop niche, je reste loin de la radioactivité, un vrai privilège il faut l’avouer…
Tkt
On prend notre temps pour répondre à certaines critiques, sans rancune bien-sûr puisque les critiques sont toujours constructives.
Entre l’appréciation et l’amour vrai
On est tombé combien de fois sur des parfums qui nous ont surpris en boutique, nous ont fait craquer… pour rien ?
La maladie des nouveautés
Le marché est sans pitié et la pression sur les petites maisons est extrêmement forte. Chaque année voit pousser des nouveautés… Est-ce bien utile ?
Ils sont malades ?
Au vu de l’état général de l’industrie du parfum, qu’est-ce qui peut bien pousser les créatifs à persévérer dans le game ?
La stérilité assassine
Après deux mois couché, un décès à gérer, j’ai pris mon temps pour revenir sur le podcast. Et la merde vendue ne m’a pas aidé…..
Être original, dans les clous ?
Lorsqu’on est censé respecter les codes en vigueur pour s’assurer un minimum d’écho public, peut-on vraiment sortir du lot ?
Une niche peut-elle vraiment être grande ?
Manque d’expérience, manque d’équipe pro, manque de vision, ladite « haute parfumerie » est souvent bien loin du compte…
Classique ?
Le succès ou la longue durée de vie d’un parfum en font-ils un classique ? Les exemples de Bleu ou Le Mâle sont-ils comparables ?
Confier son parfum à quelqu’un d’autre ?
En s’asseyant dans une vraie parfumerie on part à l’aventure. On se laisse emporter vers des senteurs qu’on n’aurait jamais testé seul…
Com’ et générations
Les vieillards du game comme nous sont peu touchés par les parfums d’aujourd’hui, et les jeunes ne se retrouvent pas dans les anciens. Une question de message.
Pendant ce temps, en boutique…
Pendant que la guerre de la hype perdure sur TikTok, que les éclaboussures cachent la réalité, d’autres s’en tiennent à faire leurs courses en boutique…
Univers de marque
Goûter à un parfum suffit rarement avec une fiole de 2ml. Malgré les couleurs et le packaging, on plonge souvent dans le vide.
Persévérer…
Lorsqu’on se lance comme indépendant dans la création d’une marque de parfum il faut s’attendre à l’adversité, à être solide sur ses appuis…
L’écart se creuse
Malgré le flou ambiant et les frontières devenues poreuses entre les catégories commerciales de la parfumerie, l’écart se creuse en interne…