L’aventure ?

Tout ce trajet pour rien…

En 15 ans dans le parfum on peut dire qu’on a fait le tour, on a dépensé des milliers d’euros dans des échantillons, des tests, des craquages inutiles, mais qu’avons-nous gagné dans notre quête au final ? Difficile à dire…

Saison 6 – Épisode 13

Écouter le podcast sur les réalités de la quête en parfumerie :

Une présentation hasardeuse : Le Zen (en Fahrenheit de Christian Dior) et L’Ancien (en Noir de noir de Tom Ford).

Par L’Ancien.

Tests de parfums, après 15 ans, la croisée des chemins...

J’ai fait le tour

Notre cher ami Bath-man, qu’on aime citer depuis les premières heures de ce podcast, nous a déclaré un beau matin :

« j’ai fait le tour, j’ai tout senti, Tuscan Leather c’est le plus grand parfum! »

Une parole qui, même si on est forcément en désaccord sur son constat, nous pousse vers l’évidence. On a fait le tour comme lui, à notre niveau, en quinze ans de parfumerie active, et on n’a rien trouvé de transcendant à l’arrivée. On a senti de grands parfums, des belles surprises, des péteurs de nuques efficaces, et après ?

Au regard des sommes balancées dans des échantillons (merci pour vos cafés!), des kits de marques entiers, des 100ml en achats compulsifs, le résultat des courses est simple : on porte nos premiers amours au quotidien.

Donnez de la force à vos gars ! Il nous a fallu 3 ristrettos bien corsés pour préparer cet épisode !

Stérilité réelle 

On répète sans cesse qu’il n’y a que des sorties stériles à se foutre dans les narines, même pas 1g de bonne poudre ! Les formules produites à la va-vite qui flairent le rien à foutre – de labos m’enfoutistes – remplissent les flacons luxes, les étagères des parfumeries de niche ne présentent que des ombres. Rien de consistant, excepté l’exception, car heureusement il y en a. Il est temps de faire une pause et réfléchir sérieusement. Qu’a-t-on accumulé comme expérience ? On a sniffé des références à tout va, on n’a rien retenu ou presque. 

Des Nuit de Bakelite, vous pensez qu’on en sent combien en quinze ans ? Des parfums comme Portrait of a Lady étaient là avant notre arrivée, des créations puissantes comme Féminité du Bois ont plus de trente ans ! On a quoi à se mettre sous la dent en 2025 ? Rien ou presque.

Je me rappelle en saison 2. On nous reprochait de ne pas parler de nouveautés, de tourner autour des mêmes enseignes. Mais frérot, tu veux qu’on parle de quoi ?! Les grosses merdes puantes de chez Xerjoff ? Les crottins coulants de Nishane et Crivelli  ? Allez sentir les classiques, faites-vous votre éducation et revenez nous voir. Nez la revue c’est 20 balles tous les six mois, abonnez-vous ça vous fera de la culture, de la science et beaucoup d’économies.

L'impossible créativité en parfumerie de niche moderne...
La Génération Z consomment sans compter, TikTok est leur média

Vous acheterez des vintages grandioses à 50 balles au lieu de vos diarrhées olfactives en capuchons dorés. Les nouveautés, et ce depuis six saisons, n’ont rien d’intéressant.

Gen Z

C’est d’ailleurs cette même génération de grandes gueules qui entretient cette stérilité. L’accumulation de flacons dans leurs placards est le fruit d’un consumérisme réflexe. Et que dire de la génération suivante qui n’aura jamais eu d’argent liquide dans les mains ? Tout est virtuel, tout est éphémère, même quand ça coûte 300€, où va-t-on ?

Les marques produisent à tour de bras, des jus bidons dans des flacons instagramables pour obtenir des photos biodégradables et des Story de 24h…….. elle est belle la niche. De la formulation précoce pour des frustrations financières, combien d’oseille jetée par les fenêtres, on pourrait même monter une parfumerie avec !…

Rien ne dure. Rien n’est dur, d’ailleurs. Ça bande mou depuis vingt ans dans les labos, et les équipes marketing, les TikTok squads, redressent l’érection par photoshop. Mais les bourses sont vides, sèches comme des raisins secs, revenez à vos premiers amours !

On n’a pas besoin de vous, mourrez !

Si notre gars Bath-man en est à une telle exclamation c’est parce que rien ne vaut ce qui nous a fait vibrer au début. Pour deux raisons :

Nos premiers amours nous marquent à jamais.

Lorsque Bath-man évoque Tuscan Leather, il parle d’une référence qui l’a poussé à aller plus loin dans le monde du parfum, et ce au début de son parcours. Il avait été attiré par le sillage de Oud Wood aux alentours du stand de Tom Ford aux galeries Lafayette, puis c’est pris une claque avec le Tuscan. Bath-man a beau avoir faire le tour du monde des parfums, et je peux vous dire que ça n’est même pas exagéré, il revient à sa base car au fond il n’a rien trouver d’incroyable sur son chemin.

Rien ne vaut cette époque

Les années 1990 et 2000 n’ont pas engendré de suite consistante. Notre ère actuelle est vide de sens et tire son inspiration de ce temps là. Pourquoi donc en sortir ?

Je vois d’avance les commentaires : « c’est en partant à la découverte de la parfumerie qu’il est tombé sur Tuscan, et nous-mêmes sur des pépites ». Oui, mais pour avoir deux parfums de plus dans le placard ? Merci mais non merci.

Et oui, je le redis, il y a de belles choses qui sortent de temps à autre. Mais nos bases ne sont-elles pas aussi belles, aussi emballantes que ce qui est beau aujourd’hui ? Perso, j’ai fait mon choix, que les startups du monde présent aillent crever !

Stérilité réelle

L'impossible créativité en parfumerie de niche moderne...

On répète sans cesse qu’il n’y a que des sorties stériles à se foutre dans les narines, même pas 1g de bonne poudre ! Les formules produites à la va-vite qui flairent le rien à foutre – de labos m’enfoutistes – remplissent les flacons luxes, les étagères des parfumeries de niche ne présentent que des ombres. Rien de consistant, excepté l’exception, car heureusement il y en a. Il est temps de faire une pause et réfléchir sérieusement. Qu’a-t-on accumulé comme expérience ? On a sniffé des références à tout va, on n’a rien retenu ou presque. 

Des Nuit de Bakelite, vous pensez qu’on en sent combien en quinze ans ? Des parfums comme Portrait of a Lady étaient là avant notre arrivée, des créations puissantes comme Féminité du Bois ont plus de trente ans ! On a quoi à se mettre sous la dent en 2025 ? Rien ou presque.

Je me rappelle en saison 2. On nous reprochait de ne pas parler de nouveautés, de tourner autour des mêmes enseignes. Mais frérot, tu veux qu’on parle de quoi ?! Les grosses merdes puantes de chez Xerjoff ? Les crottins coulants de Nishane et Crivelli  ? Allez sentir les classiques, faites-vous votre éducation et revenez nous voir. Nez la revue c’est 20 balles tous les six mois, abonnez-vous ça vous fera de la culture, de la science et beaucoup d’économies. Vous acheterez des vintages grandioses à 50 balles au lieu de vos diarrhées olfactives en capuchons dorés. Les nouveautés, et ce depuis six saisons, n’ont rien d’intéressant.

Gen Z

La Génération Z consomment sans compter, TikTok est leur média

C’est d’ailleurs cette même génération de grandes gueules qui entretient cette stérilité. L’accumulation de flacons dans leurs placards est le fruit d’un consumérisme réflexe. Et que dire de la génération suivante qui n’aura jamais eu d’argent liquide dans les mains ? Tout est virtuel, tout est éphémère, même quand ça coûte 300€, où va-t-on ?

Les marques produisent à tour de bras, des jus bidons dans des flacons instagramables pour obtenir des photos biodégradables et des Story de 24h…….. elle est belle la niche. De la formulation précoce pour des frustrations financières, combien d’oseille jetée par les fenêtres, on pourrait même monter une parfumerie avec !…

Rien ne dure. Rien n’est dur, d’ailleurs. Ça bande mou depuis vingt ans dans les labos, et les équipes marketing, les TikTok squads, redressent l’érection par photoshop. Mais les bourses sont vides, sèches comme des raisins secs, revenez à vos premiers amours !

On n’a pas besoin de vous, mourrez !

Si notre gars Bath-man en est à une telle exclamation c’est parce que rien ne vaut ce qui nous a fait vibrer au début. Pour deux raisons :

Nos premiers amours nous marquent à jamais.

Lorsque Bath-man évoque Tuscan Leather, il parle d’une référence qui l’a poussé à aller plus loin dans le monde du parfum, et ce au début de son parcours. Il avait été attiré par le sillage de Oud Wood aux alentours du stand de Tom Ford aux galeries Lafayette, puis c’est pris une claque avec le Tuscan. Bath-man a beau avoir faire le tour du monde des parfums, et je peux vous dire que ça n’est même pas exagéré, il revient à sa base car au fond il n’a rien trouver d’incroyable sur son chemin.

Rien ne vaut cette époque

Les années 1990 et 2000 n’ont pas engendré de suite consistante. Notre ère actuelle est vide de sens et tire son inspiration de ce temps là. Pourquoi donc en sortir ?

Je vois d’avance les commentaires : « c’est en partant à la découverte de la parfumerie qu’il est tombé sur Tuscan, et nous-mêmes sur des pépites ». Oui, mais pour avoir deux parfums de plus dans le placard ? Merci mais non merci.

Et oui, je le redis, il y a de belles choses qui sortent de temps à autre. Mais nos bases ne sont-elles pas aussi belles, aussi emballantes que ce qui est beau aujourd’hui ? Perso, j’ai fait mon choix, que les startups du monde présent aillent crever !

Et vous, z’avez fait l’tour ?

Faites profiter le lecteur de votre expérience, lâchez un commentaire !

3 Commentaires

  1. Daniel

    Bonjour,

    Sans vouloir vous offenser, je trouve que vous tournez un peu en rond ces derniers temps. Vous répétez souvent la même chose : « c’était mieux avant, on a fait le tour de tout, en matière de création ça ne bande plus très fort ». Je vous comprends tout à fait, d’ailleurs je vous avais déjà laissé un commentaire à ce sujet il y a environ un mois, sous votre dernier article.

    Mais je trouve dommage que vous vous enfermiez désormais dans ce constat. Lorsque vous faisiez l’éloge de certains parfums qui le méritaient, cela nous apportait un vrai bonheur olfactif. Vous nous donniez envie de découvrir, d’explorer… vous parfumiez nos journées de joie !

    Aujourd’hui, à vous lire, je ressens davantage la morosité ambiante, celle que l’on subit déjà partout ailleurs.

    Faites-nous rêver !

    Il existe encore tant de maisons et de parfums, de pépites, dignes d’attention, qui méritent d’être découverts et célébrés : Parfum d’Empire, Francesca Bianchi, Orto Parisi, Naomi Goodsir, Carthusia, Le Galion, Oriza Legrand, Santa Maria Novella, Lorenzo Villoresi et j’en passe… Certes, beaucoup de marques italiennes, mais j’ai bien l’impression que cela fait longtemps que l’Italie nous a surpassés en matière de qualité et de créativité.
    J’espère que vous ne prendrez pas mal ce commentaire, que je vous adresse avec respect et admiration.

    Au plaisir de continuer à vous lire, de vous écouter, et surtout, de rêver à travers vos critiques.
    Le monde en a tellement besoin aujourd’hui…🙏🏻

    Réponse
  2. Maje Lemuet

    J’aime beaucoup cette réflexion : on a beau chercher de nouveaux parfums, être surpris par la nouveauté, on ne retrouvera jamais ce « truc » unique qui nous ramène à l’originel.
    À ce frisson qu’on appelle la première fois.

    Un parfum, parfois, me provoque exactement la même sensation que ce jour où je suis tombé sur MTV, en plein clip de Busta Rhymes… Whouaa.

    Et puis il y a d’autres souvenirs aussi : ma première paire de sneakers, ce son, ce moment, cette émotion.
    Ce sont nos bases, nos racines.
    Les originels.
    Ceux qui nous forment à vie.
    Donc on a beau claqué des sommes pour retrouver ce moment là… les sorties feront plaisirs mais ne seront peut être pas à la hauteur du moment passé.

    Cela m’a donné envie réécouter.
    Mobb Deep – Hell On Earth

    Réponse
  3. Patchou

    Cela me peine de l’écrire mais je partage l’avis de Daniel. Je comprends que vous soyez blasés et que vous ayez besoin de prendre du recul mais nous sommes nombreux à apprécier tout ce qui se fait sur votre site.
    Pourquoi ne pas passer le flambeau quelques temps à d’autres personnes ?
    J’ai plus ou moins votre âge mais je ne suis pas prête à revenir à mes premiers parfums… pour l’instant tout au moins. L’univers du parfum est l’un de mes centres d’intérêt qui me permet de conserver curiosité et enthousiasme alors je compte sur vous.
    Merci.

    Réponse

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L’auteur :

L'Ancien, animateur, auteur du podcast Parfum La Parfumerie

L’Ancien

Auteur / Animateur

Il est la voix lugubre de ce podcast, grande gueule qui aime à secouer l’industrie du parfum. Sur ces notes trempées à l’encre noire, on peut distinguer des listes de victimes enterrées de Paris à Oman. L’Ancien est celui que tu aimes détester, c’est cette note de cœur qui te dérange mais qui rend la composition si singulière.

Lire la bio de L’Ancien

La Parfumerie, La Saison 6 du Podcast Parfum

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