Les goûts ça ne se discute pas
La qualité par contre…….
Le parfum, comme tous les sujets, déchaînent souvent les passions. Certains s’offusquent de critiques, d’autres défendent leurs choix coûte que coûte. Les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas. Mais du côté de nos avis, on doit souvent faire avec de sacrés paramètres.
L’empreinte indélébile des kifs de jeunesse
Certaines enseignes ont marqué nos jeunesses, laissant une empreinte profonde dans nos mémoires. Un parfum crossover qu’on a aimé étant jeune nous fera forcément respecter la marque toute notre vie. Ces biais là sont des failles auxquelles on fait très attention dans nos critiques. Paco Rabanne nous a embaumé d’Ultra Violet ou d’XS, mais au vu de ses actualités on se doit de rester impartial.
Il faut savoir aussi voguer entre le techniquement supérieur et le créativement merdique. Le surfeur de tendance opportuniste et le parfum qui tente d’ouvrir de nouveaux chemins.
Nos goûts ne valent pas grand chose
Ça n’est pas facile de critiquer. Premièrement, parce qu’on peut se tromper. On est pas toujours à 100%. Aussi, parce qu’on a nos propres goûts dont on doit faire abstraction. Le goût, le fait d’aimer certains types de parfums, ne doit pas entrer en compte. On doit pouvoir apprécier la beauté d’un parfum, sa technique, son discours, sans pour autant « kiffer ».
Il y a des parfums qu’on trouve incroyablement exécutés, mais qu’on ne porterait pas. Il y a aussi les parfums de mauvais goûts, grossiers et saturés qu’on se doit de descendre parce que hypés pour rien. C’est là qu’on devient vite incompris.
Mais le parfum c’est quoi ?
L’olfaction c’est la poésie, c’est la créativité. Un parfum qui est là pour gueuler pendant 6h ça n’est pas le parfum tel qu’on le conçoit. Et surtout, ça n’est pas le parfum tel que le conçoivent les esthètes de la parfumerie, les grands compositeurs, les grands créateurs, du passé comme du présent. Le parfum, l’olfaction, c’est une culture. On doit se rééduquer en conséquence. On doit sentir et mémoriser à quoi ressemblent de beaux parfums pour que lorsqu’on sent une horreur ça nous saute au nez.
Celui qui écoute de la musique classique à longueur de journée reconnaîtra le musicien moyen. Quant à celui qui n’y connait rien, il ne fera jamais la différence entre un bon musicien et un musicien foireux. C’est la stricte réalité. Il faut s’éduquer.
La critique, dans tout ça
En tant que critiques, on se trouve au milieu de toutes ces réalités. Entre les jus de divers auteurs, dont la compréhension du discours est primordiale, de divers projets, entre les auditeurs de divers niveaux. Entre nos goûts et les caractéristiques des formules. C’est pourquoi lorsqu’on est convaincu de notre avis, on parle. On est pas toujours compris, dû à tout ce que l’on vient d’évoquer, mais on parle.
C’est pour cela que parfois on nous demande des avis sur des marques dont on juge que ça n’en vaut pas la peine. Non pas que c’est moche, mais que c’est tellement stérile qu’on a pas envie de foutre notre nez dans des jus ennuyeux. Donc, on passe.
Et d’un autre côté on est enthousiastes à la découverte de petites marques qui donnent tout pour leur projet. Il y a n’a pas là que la beauté des jus, il y a la beauté de l’effort, la beauté de voir un être minuscule essayer de pousser les frontières plantées dans le sol par des géants.
Anton Ego disait : « À bien des égards, la tâche du critique est aisée. Nous ne risquons pas grand-choses, et pourtant, nous jouissons d’une position de supériorité par rapport à ceux qui se soumettent avec leur travail, à notre jugement. Nous nous épanouissons dans la critique négative plaisante à écrire et à lire. (…) Il est pourtant des circonstances où le critique prend un vrai risque : c’est lorsqu’il découvre et défend l’innovation. Le monde est souvent malveillant à l’encontre des nouveaux talents et de la création. Le nouveau a besoin d’amis. »
Une parole que nous a offert Karine Torrent de Floratropia, qui fait beaucoup réfléchir, qui nous donne de la force.
Toutes les archives de la Newsletter Parfum :
Quand les cœurs chuchotent, les matières parlent
On ne cesse de répéter qu’une œuvre artistique n’a de sens que si l’artiste est sincère, qu’il peut laisser libre cours à son inspiration…
Finales des Ball-Trap Awards, Millésime 2024 !
Les finales des Ball Trap Awards 2024 sont là, de la grosse cylindrée mainstream et de la Niche indé, tout y est. Il est l’heure de trancher !
Le maillon faible
Il faut bien plus qu’un plan avec un labo pour produire un vrai parfum, il faut une cohésion et de la maîtrise à tous les niveaux.
À la poursuite de la tendance
Ces marques de Pop niche qui font du mass market dans un emballage luxe ne vont nul part, on attend juste l’acte de décès…
Ball-Trap Awards, Millésime 2024 1ère salve !
Ball-Trap Awards, Millésime 2024 Première Salve Ball-Trap Awards 2024 : Le Parfum avant tout ! Toujours à l'heure (midi, deux mois plus tard!) c'est le moment M de l'année : les Ball-Trap Awards du parfum, millésime 2024 ! En regroupant toutes les références...
L’histoire, au-delà des mots
Le seul jugement important qu’on porte à un parfum est celui de nos émotions. Cessons de toujours porter les yeux sur la pyramide olfactive.
Le non-sens de l’uniformisation
Alors que la parfumerie mainstream a adopté des parfums de masses, la parfumerie de niche était le garant de nos personnalités…
Le cycle des marques, l’œil des générations
Ceux qui ont connu l’époque du Dior d’Edmond Roudnitska ne peuvent pas voir la marque comme la génération émergente, c’est un cycle…
Sortir de la corruption
Le business nuit-il à la parfumerie ? On peut se poser la question tant les budgets et l’appât du gain font partie des projets parfumés…
Une histoire sous le nez
Les belles histoires racontées dans les descriptifs des pages produits des marques doivent être cohérentes avec le jus, mais rien n’est simple…
Ce p’tit privilège
J’ai cette chance immense de ne pas subir le tapage de la pop niche, je reste loin de la radioactivité, un vrai privilège il faut l’avouer…
Tkt
On prend notre temps pour répondre à certaines critiques, sans rancune bien-sûr puisque les critiques sont toujours constructives.
Entre l’appréciation et l’amour vrai
On est tombé combien de fois sur des parfums qui nous ont surpris en boutique, nous ont fait craquer… pour rien ?
La maladie des nouveautés
Le marché est sans pitié et la pression sur les petites maisons est extrêmement forte. Chaque année voit pousser des nouveautés… Est-ce bien utile ?
Ils sont malades ?
Au vu de l’état général de l’industrie du parfum, qu’est-ce qui peut bien pousser les créatifs à persévérer dans le game ?