L’autarcie nécessaire
S’isoler pour créer
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L’expression
Beaucoup disent que l’art ne surgit pas sans souffrance. L’homme qui crée exprime donc une partie de lui-même dans ses œuvres, qu’elle soit de l’ordre de la peinture, de la musique ou même de l’olfaction. L’artiste n’est autre qu’une partie de nous-mêmes, un face cachée de l’humain qui crie dans sa langue, dans un langage que lui seul comprends vraiment. D’ailleurs, la sincérité ne transpire-t-elle pas toujours de l’Art ? C’est parfois criant, autant que dans l’œuvre corrompue par des années de gains…
L’art et le business ?
C’est lorsqu’on se met à vivre de son art qu’on commence à diluer cette expression de notre douleur dans le désir d’en faire sa vie. Il faut plaire pour vendre et le cri de rage n’est pas un acte de séduction. Ce qui fait vivre l’œuvre c’est justement qu’elle est la continuité d’une douleur, d’un morceau de nous-mêmes qui veut s’exprimer autrement que le reste. L’écorché n’est-il pas vif ?
Faire de l’argent avec ce moyen d’expression, s’il veut rester lui-même du moins, doit être fait avec des œillères. En autarcie, loin des retours public et surtout des tendances qui pourraient nous toucher. La mélodie s’écoute mais n’entend personne, elle vibre de sa propre vie, sans considérer que d’autres entités vibrent autrement.
Faire sa place c’est être soi-même….
Combattre l’adversité se retrouve dans le fait de devoir s’imposer dans le monde du parfum. En premier lieu parce que l’artiste est toujours un incompris, ou au moins un mal compris. Parce que la concurrence est farouche et qu’il faut venir avec son flingue pour ouvrir les portes. Être soi-même c’est être différent, être différent c’est peut-être faire rupture avec ce qui se fait, mais c’est aussi être en marge.
L’autarcie du créateur, du compositeur, est une source d’inspiration et de vie pour l’œuvre. Dans cette industrie qui ne ressemble plus qu’à une équation sans x, il faut savoir être le facteur qui va troubler le game. Car être soi-même c’est refuser de copier l’autre, c’est trouver tous ces « eux-mêmes » qui refusent d’être un seul schéma simplifié par des analytics.
Aller droit dans le mur
Les œillères ça empêche de voir clair, les analytics et les tendances ça permet de vivre de son amour pour le parfum. Pas faux. Mais le projet long terme ne se monte pas en regardant les autres et en ne proposant pas une alternative. Pourquoi m’acheter si je suis un simple reflet de l’autre ? C’est d’une certaine manière, avec beaucoup d’eau dans le vin, soyons d’accord, ce qu’a fait Byredo en terme d’image. On est crossover mais on communique différemment, avec des visages qui ne sont pas ceux qu’on nous a imposé. Qu’on y croit ou pas, c’est la vision de Ben Gorham, pas celle de Dior.
Il faut parfois aller droit dans le mur pour faire exploser les parpaings qui bloquent la route. Et être différent, faire son chemin comme tel, ça a aussi fait ses preuves en matière d’image de marque. L’artiste, celui qui tient son message d’une main de fer, saura le transmettre à qui veut bien l’entendre, et d’autres se joindront à lui pour aller dans un même sens. Être seul, se renfermer sur soi-même et sa propre vision, nous montrera nos alter-ego.
Toutes les archives de la Newsletter Parfum :
Le culte de la personnalité
Le temps a permis à l’industrie du parfum de cultiver les personnalités de ses parfumeurs, de surfer sur une popularité naissante, pourquoi pas ?
Les indés de la farce
Les chiffres des sorties sont chaque année en hausse, on voit l’industrie devenir une robotique à fric, il faut pousser les petites maisons.
La passion vs le business
Vivre sa passion en se lançant dans la parfumerie n’est pas gagné d’avance, il faut savoir faire des maths et observer pour s’en sortir…
La chute vertigineuse de la parfumerie
Quelqu’un peut-il m’expliquer comment on peut avoir un Ambre Fétiche en 2007 et finir avec des Ambre Safrano 15 ans plus tard ?
Les funambules
L’Indépendance qu’on aime en parfumerie n’est pas forcément celle qui fait de l’argent, elle se bat pour vendre sans se vendre.
Le rush de fin d’année
Ça y est c’est décembre, le compte à rebours est lancé et les jours s’égrainent vers le 25. Quelle grosse merde va finir sous le sapin ?
Vous reprendrez bien une banane ?
Pendant que les pétasses des réseaux sociaux veulent nous faire taire, on garde le cap sans baisser notre froc, sans baiser nos followers…
Que peut apporter une nouvelle marque ?
Au regard tout ce qui a été fait et de tout ce qui sort de nos jours, en quoi peut donc innover une jeune maison de parfum ?
Critiquer, c’est l’ouvrir !
On a forcément un peu insisté dans l’épisode d’aujourd’hui, mais la critique est primordiale pour la survie de la parfumerie !
Que reste-t-il de la parfumerie ?
Il suffit de surfer un peu sur les réseaux sociaux pour se poser la question. Sommes-nous arrivés au point de non retour ?
Tous les coups sont permis
Catégories commerciales ou pas, tous les coups sont permis, la dictature des points de vente en est un exemple, il faut vaincre à tout prix !
Un champ d’expression ?
Les parfumeurs s’éclatent à répondre aux briefs des marques, mais est-ce que tout le monde se comprend vraiment ?
À qui profite le crime ?
On a parlé de concentration, en expliquant les nuances, mais certaines marques de éclatées au sol y croient quand même !
G funk era
On va reparler musique, ouais on a la tête dure. Notre critique de Violette Kew m’a beaucoup fait penser à une ère du rap…
Sentir et se faire surprendre
On part souvent d’un pas décidé pour acheter un parfum. Sûrs de nous, conquis par le récit ou la compo, mais il y a parfois des surprises…