L’air du temps…
Pourquoi les parfums de deux époques sont si différents ?
Avec la mode du vintage, et bien sûr les grands classiques qui traversent les époques, les amateurs de parfums se trouvent souvent face à des senteurs du passé. Les grands classiques sont les grands classiques, mais pourquoi sont-ils si différents et surtout pourquoi ne plaisent-ils pas autant qu’avant ?
D’Ernest Beaux ou Germaine Cellier à Jean-Claude Ellena
Écouter un vieux 33 tours vinyle de Chuck Berry est forcément difficilement comparable au téléchargement du dernier Skepta. Deux mondes, deux époques, deux styles musicaux, deux supports… Pourtant le plus récent ne serait pas sans le plus ancien.
Jean-Claude Ellena et ses compositions minimalistes ont aussi contribué à la tendance de nos jours. Lui-même qui ne serait rien sans son mentor Edmond Roudnitska. Une époque enfante la suivante, de son expérience, de son art et même parfois de son arrogance.
Ces différentes manières de composer se ressentent énormément. Une époque où la complexité d’un parfum était importante accouchera forcément de fragrances extrêmement différentes d’une ère comme la nôtre où les parfums, comme ceux d’Ellena pour Hermès, sont élaborés de manière minimaliste.

Les matières
On doit bien sûr prendre en considération les techniques d’extraction des matières premières. La présence aussi de molécules de synthèses différentes, mais aussi plus utilisées qu’avant dans les formulations. Tout cela forme des odeurs et des spectres olfactifs très différents.
Le rôle de l’IFRA, forcément, a eu un impact considérable en interdisant, par exemple, les matières animales qui étaient très utilisées. Même si le côté positif de tous ces changements a été de pousser à s’adapter, à créer davantage pour innover et trouver de nouvelles voies, les odeurs ont forcément évolué.
Les vintages de nos fragrances actuelles
Force est de constater aussi que certaines fragrances actuelles, qui en tout cas ont parfois plus de quinze ou vingt ans, ont changé de manière conséquente. C’est le cas de grandes références du Mainstream comme Dior Homme ou même de parfums de niche comme Féminité du Bois de Serge Lutens. Toutes ces raisons peuvent influer sur les changements de senteur, sur des reformulations.
Les grandes marques sont particulièrement attentives au fait de garder leurs best sellers au top de la tendance, et surtout ne pas devenir has been. Cela se joue à la fois du point de vue de l’image, mais aussi, bien sûr, du point de vue du jus en lui-même. On obtiendra parfois des réussites, comme les reformulations de Courrèges, mais parfois de sombres échecs, trop nombreux d’ailleurs, comme ce qui est arrivé à des parfums comme à Dior Homme ou Fahrenheit…
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