Droits d’auteur ?
Des conversations stériles…
Tout à l’heure je me suis remémoré une conversation avec une très chère parfumeuse dont j’ai répété les arguments avec d’autres, il y a peu. Il y a deux aspects à retenir…
Donnez de la force à vos gars ! Il a fallu plus de 5 espressos pour réaliser cette newsletter !
Les cain-ris
Aux États-Unis on ne plaisante pas avec l’argent. C’est culturel, il n’est un tabou nul part. De même, l’échec d’un projet business n’est pas une honte, ça fait partie du game.
Du côté de la France, c’est beaucoup plus compliqué. On ne parle pas de son salaire, de ses dépenses, on cache tout ce qui finit par « euro ». Le problème est qu’il faut parfois prendre l’habitude d’en parler dans les moments clés. C’est en rendant tout tabou que naissent les bonnes poires et que les bananes s’affûtent dans le camp d’en face.
Les petits labos indépendants se font payer de deux manières :
- Un paiement à la livraison de la composition demandée, après validation du client,
- ou, et c’est très souvent, l’acte de composition est gratuit, puis le labo marge sur les kilos de concentrés, comme un simple intermédiaire entre son client et le fournisseur.
Paie !
Certains ont des remords à faire payer les deux à la fois. Mais que vaut la composition d’un parfum ? On est dans un acte commercial pur où l’acheteur va s’approprier un jus qu’il va revendre avec une marge monstre. Pourrait-il formuler lui-même ? S’il le pouvait il le ferait, bien évidemment. On n’hésite pas sur ces choses là, sinon les déclarations d’impôts vous rappelleront que c’est une erreur !
Il ne faut pas négliger sa valeur. Il n’y a pas de parfum à cette heure-ci qui pousse dans un champ. Il faut un savoir-faire, un esprit qui œuvre pour le produire. L’Intelligence Artificielle ne peut toujours pas être autonome pour le moment (ou presque).
Parce que tout se paie…
J’aime comparer la situation de la parfumerie avec l’industrie musicale. Le contexte actuel équivaut avec cette époque (toujours en cours en réalité) où certains petits producteurs d’instrumentaux de Rap vendaient leurs musiques pour trois fois rien à des groupes connus ou sur le point d’exploser.
Une fois le morceau paru, le compositeur se retrouvait sans aucun droit d’auteur, dépourvu même de la simple reconnaissance si son nom n’était pas cité pour l’occasion. Une injustice ? C’est en tout cas ce que vit le parfumeur en 2023.
Les gesticulations d’Edmond Roudnitska n’ont servi strictement à rien. Des conférences, des bouquins de multitudes d’auteurs… rien n’a abouti à une quelconque avancée, à peine à une prise de conscience.
Kilos de reconnaissances
Je pense, de mon humble avis, que payer des marges sur des kilos de concentré est juste la moindre des choses. Le droit d’auteur en musique rapporte un manne qui fait directement vivre les artistes. Et on veut que le parfumeur encaisse sa prestation (quand il facture la compo) entre 1500 et 3000€, puis qu’il disparaisse de l’équation ?
Payer un surplus sur le concentré c’est verser des droits d’auteur. Donnez leurs ce qu’ils méritent. Un salaire cash, puis des droits que la France et le monde ne veulent pas leur verser dans la plus grandes hypocrisie commerciale que le monde a connu depuis bien longtemps.
Toutes les archives de la Newsletter Parfum :
Prendre du recul
Lorsqu’on se noie régulièrement entre les sorties et le bla-bla des marques, il faut parfois prendre de la distance pour respirer et voir plus clair…
Dupes et duperies
Les dupes, copies de parfums, sont devenus pratiquement la norme en parfumerie de niche, au point où certains en ont fait leur angle d’attaque !
Rien dans l’flacon
La niche luxe n’a rien à proposer, ça devient carrément systématique de se faire n*quer au dessus des 250€, il est temps de dire non !
Les flux migratoires
La PP est devenue le carrefour des passionnés de parfum mais à gérer c’est un cauchemar. On a tout et n’importe quoi, bref on n’est plus chez nous !
Parfum et émotions
On a tous pris des claques en sentant certaines créations, et pour des raisons parfois troubles, on est secoué sans même comprendre…
Ta rue qui pue
Lorsqu’on sort de chez nous on comprend très vite qu’une époque n’est pas comme celle qui l’a précédée, va falloir qu’on se bouge !
L’espoir fait (sur)vivre !
Quand on déprime on peut voir tout en noir, mais il ne faut pas désespérer. Il y a parfois des évènements qui redonnent le sourire, heureusement.
Et si on changeait la PP ?
Lassés de la routine et du devoir, on aimerait changer de système, mais pas sans votre aval. Être sur un Podcast plus intuitif et spontané…
L’intention…
On peut débattre longtemps sur Les Indémodables et de nombreuses autres marques, mais on a envie de s’arrêter sur la motivation.
Puissance et majesté…
Tout le monde le sait, la passion transpire dans les œuvres. Et ceux qui en doutaient n’ont qu’à sentir Ruade de Parfum d’Empire…
Indépendance, liberté…
Et si l’indépendance était plus une philosophie qu’autre chose ? Le simple besoin de se sentir libre, de maîtriser son produit ?
Ces géants fragiles
Les plus grandes marques de niche qu’on connait sont en réalité toujours en développement, elles sont fragiles et tout reste à faire…
Ces parfums qui nous fusillent
Parfois on découvre un parfum et c’est la gifle ! on se retrouve boulversé, subjugué par une découverte qu’on n’attendait pas…
De luxe à Indie ?
La parfumerie de Niche middle range (100-150€) va subir le contrecoup de l’augmentation des prix mainstream, va falloir faire des choix !
Twilly la pépite
Lorsque Twilly est sorti en 2017, je me trouvais au Sephora des Champs-Élysées. En sentant le dernier Hermès, j’ai eu un souffle d’espoir…