Ce p’tit privilège

J’ai cette chance immense de ne pas subir le tapage de la pop niche, je reste loin de la radioactivité, un vrai privilège il faut l’avouer…

Le privilège d'être loin des tendances et de la hype parfum...

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Le panorama

Recherchant un vieil échantillon, je tombais sur un nombre astronomique de grosses merdes accumulées à mesure du temps. La pop niche a tout envahi et surtout, nous dans la critique du parfum, sommes inondés. Pourtant je ne suis pas à plaindre, je me trouve très protégé de tous les méfaits de l’industrie. Quand je vois tout ce qui paraît comme parfum pourri à travers le monde, quand je vois la com qui se diffuse partout et qui contamine de jeunes passionnés de parfum, vraiment je suis au calme.

Si l’on regarde bien, c’est même un franc privilège que d’être à l’écart des vagues de la tendance. J’ai remis le nez récemment sur le kit d’échantillons Crivelli, en passant à côté, ainsi qu’un vieux parfum de la marque Widian, vraiment quelle horreur ! Quand je tourne ma tête vers ma maigre collection de parfums, c’est là que je ressens l’intensité de la paix.

Rester dans sa bulle

Le kit d’échantillons du sieur Crivelli me suffit pour dix ans de radioactivité, je ne veux surtout pas connaître plus que ça dans le domaine. Les horreurs de la pop niche ne s’affectent qu’entre-elles. Pour ma part, je reste avec les grands classiques du game et les petites denrées que j’affectionne. Alors que je m’apprête à déménager des affaires, j’ai sélectionné une dizaine de parfums (ok, 11) qui vont rester avec moi pendant deux semaines. Je vous mets cette petite liste pour vous montrer que je suis bien loin de tout ça :

Eau de Gingembre de Heeley, à contre-sens des horreurs de la parfumerie d'aujourd'hui.

Ella d’Arquiste, Tabac Tabou de Parfum d’Empire, Zeste de Gingembre de Heeley, Jaïpur Homme de Boucheron, Noir de noir de Tom Ford, Vétiver Veritas de Heeley, Vétiver Bourbon de Parfum d’Empire, Eau Sauvage de Dior, Mandi Rhubi d’Isabelle Larignon, Violon Basse 16 de Filippo Sorcinelli, Tokyo Bloom de The Different Company

Du léger, du frais, rien de collant, rien de tenace, un ou deux chefs-d’œuvre, on est dans la satisfaction de l’âme.

Le sacrifice…

Fort heureusement, on est rarement sollicité par les marques de pop niche. La plupart de ce genre d’enseignes ont compris que nous ne serons jamais le haut-parleur de la bouffonnerie olfactive. Pour acheter le pack Crivelli, d’ailleurs, on a utilisé les cafés envoyés par des passionnés de vrai parfum : la double douleur. Mais il faut parfois faire des sacrifices pour dire les choses au public.

C’est aussi l’une des raisons majeures pour laquelle on ne publie plus autant de critiques de parfum qu’avant. On en a sincèrement marre de poser notre nez sur ce genre de diarrhées. Mais il le faut parfois, comme pour le cas de Crivelli, pour casser la hype. D’ailleurs Thibaud a dû bien la sentir après notre publication puisque tout s’est effondré ensuite pour la marque dans la rue. Mais plus on évite de fréquenter l’infréquentable sur mouillettes, mieux on se porte.

Lorsqu'on est critique parfum, il faut parfois sentir la merde.

Le nez dans la coulante

Après, il faut quand même se dire que c’est le nez sur la merde qu’on s’aperçoit de ce qui se produit aujourd’hui. Nous sommes véritablement les témoins d’une chute vertigineuse. Et à regarder tous les commentaires vidéo de Tik Tok ou sous les publications sur Instagram, on s’aperçoit de la profondeur du trou. Je pense personnellement que le passage de génération est extrêmement important dans le parfum. De la même manière que les grands classiques du passé nous ont éduqués, la génération Z a besoin de nous pour mieux comprendre la parfumerie.

Les produits radioactifs et les soupes qu’on leur vend ne sont pas du parfum, ce sont des « sent-bons ». Il y a un véritable besoin de transmettre un message et de transmettre ce qu’on nous a transmis, de faire la passe. Ça fait six ans qu’on dit que l’heure est grave, je n’ai même pas les mots pour définir le niveau où on se trouve à cette heure.

Et vous, vous vous sentez pris dans les vagues de la hype ?

1 Commentaire

Ritchie sur 3 juillet 2025 à 12 h 32 min

Tout n’est pas a jeter chez Crivelli – peut être je suis le seul mais je ne déteste pas Oud Maracuja 🙂
La pop niche c’est le meme débat qu’un conservateur de musée qui te dirait que Orlinski c’est pas de l’art… c’est un peu passer à coté de la question.
Une critique audible de la pop niche, c’est plutôt le prix, qui par ex dans le cas de Crivelli ne fait AUCUN sens.
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